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Jésus : supérieur à Aaron

2e partie

Dans cette leçon, Michel examine les passages qui démontrent que le sacerdoce du christianisme est supérieur au sacerdoce aaronique.
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L'auteur du livre aux Hébreux compare Jésus à différents aspects de la religion juive pour encourager ses lecteurs à ne pas abandonner leur nouvelle foi en Christ pour retourner au judaïsme. Il réfute l'idée que la religion juive, qui se vante de l'ancien sacerdoce d'Aaron, est supérieure en montrant qu'en Christ, ses lecteurs ont aussi un souverain sacrificateur.

  1. Il est un souverain sacrificateur légitime et qualifié car, comme tous les souverains sacrificateurs, Il a été nommé par Dieu et Il peut comprende la faiblesse humaine.
  2. Il est supérieur à Aaron parce qu'Il est déjà au ciel (en vertu de sa résurrection et de son ascension) et qu'Il vient de l'ordre éternel de Melchizédek et non de l'ordre temporel d'Aaron.
  3. Cela devrait donner confiance aux croyants de venir à Dieu sans crainte parce que leur souverain sacrificateur est déjà au ciel en leur nom et qu'Il comprend parfaitement leurs faiblesses.

Il commence et termine ce passage par une référence à Melchizédek, un personnage mystérieux qui n'apparaît qu'une fois dans l'Ancien Testament, et s'en sert comme tremplin pour les réprimander de leur immaturité.

Réprimande - Hébreux 5.11-6.20

Admonestation concernant leur immaturité

L'auteur reproche à ses lecteurs leur échec dans deux domaines: l'incapacité de discerner la vérité de l'erreur et le fait de n'être pas devenus enseignants avec maturité. La raison en est l'immaturité causée par la perte du désir d'"entendre" la Parole (d'écouter avec l'intention d'obéir de tout coeur).

Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
- Hébreux 5.11

Il reprend le thème de Melchisédek et commente que ce concept de sacerdoce de Jésus basé sur le type de Melchisédek est un sujet important avec de nombreuses implications, mais ils semblent incapables de le saisir parce qu'ils n'entendent pas comme avant.

Ici, il expose le cas et la raison ; aux trois versets suivants, il donne les détails de leur échec.

Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide.
- Hébreux 5.12

Ils ont reçu beaucoup d'enseignement et devraient maintenant être capables d'enseigner aux autres. Au contraire, ils ont à nouveau besoin qu'on leur enseigne l'ABC (les principes élémentaires) de la foi (les oracles de Dieu). "Le lait et la nourriture solide" est un contraste utilisé pour faire référence aux enseignements matures et aux enseignements de base dans la foi chrétienne.

13Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant. 14Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.
- Hébreux 5.13-14

On grandit dans sa capacité à saisir les questions plus matures de la foi en s'entraînant à choisir la bonne façon d'agir et à la choisir de manière constante. Ce processus d'apprentissage commence par une réponse appropriée à l'ABC de la foi, avec une progression vers la maturité. L'auteur leur dit que parce qu'ils pratiquent encore les rudiments de la foi (ne discernant pas bien et ne choisissant pas systématiquement le bien plutôt que le mal, la vérité plutôt que l'erreur), ils sont immatures, et qu'il a du mal à communiquer avec eux sur des sujets plus matures, comme l'enseignement sur la personne de Melchisédek et sa raison d'être.

1C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, 2de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel. 3C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.
- Hébreux 6.1-3

Il les encourage à définir, une fois pour toutes, les enseignements élémentaires et leur réponse à ceux-ci, et à progresser vers des enseignements plus mûrs. L'enseignement sur le Christ englobe tous ces autres enseignements. Il s'agit notamment de ce qui leur a été enseigné concernant la personne du Christ, la repentance et l'attitude à l'égard du péché, le fonctionnement, la signification et la nécessité de la foi, la doctrine des baptêmes, qui font référence aux différents rituels de l'eau, le but et la signification de "l'imposition des mains", la différence entre les baptêmes de Jean et de Jésus, la résurrection, le jugement et les questions concernant la fin des temps. Il s'agit d'enseignements chrétiens de base, et aussi longtemps qu'un chrétien ne les comprend pas, ne les accepte pas et n'y répond pas de manière constante et appropriée, il ne peut y avoir ni croissance ni enseignement de sujets plus mûrs.

Ces chrétiens étaient ambivalents. Ils n'étaient toujours pas sûrs de la divinité du Christ. Ils étaient négligents avec le péché et avaient une attitude mondaine. Ils voulaient revenir à leur ancienne foi, n'étant pas encore sûrs que le baptême du Christ avait lavé tous leurs péchés en sorte qu'il n'y avait plus besoin de sacrifice. Ils n'étaient pas convaincus qu'à la fin, le Christ reviendrait et jugerait tous les hommes. Pour ces raisons, l'auteur leur demande de se décider une fois pour toutes sur ces choses afin de pouvoir passer à d'autres sujets. Son reproche est que parce qu'ils ne sont pas fixés sur ces enseignements de base, ils n'enseignent pas eux-mêmes aux autres mais ont besoin d'être enseignés à nouveau, et il le fera si Dieu lui en donne l'occasion et le temps. Quelles sont les questions plus mûres ? Utiliser la Parole pour s'édifier les uns les autres en Christ, et gagner les autres pour Christ.

Mise en garde contre la perte du salut

L'auteur explique clairement la raison pour laquelle ils doivent avancer vers la maturité. Ne pas aller de l'avant signifie qu'ils retombent en arrière, et cela est fatal. Les quatre versets suivants contiennent l'un des avertissements les plus sévères aux chrétiens du Nouveau Testament. Par la manière dont il s'adresse à eux, il est évident qu'il s'adresse aux chrétiens. Il dit qu'il est possible de tomber au point où il devient impossible de se repentir.

4Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit, 5qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir,
- Hébreux 6.4-5

Il dit quatre choses qui démontrent qu'il s'adresse à des chrétiens :

  1. "une fois éclairés" - Venir au Christ, connaître l'Évangile, y répondre est l'essence même de la lumière (Jean 3.19-22). Seuls les chrétiens ont ce type d'illumination.
  2. "goûté le don céleste " - Il décrit le soulagement, la joie et l'assurance du salut. Notre expérience du salut provoque la joie (Actes 8.38-39). C'est une expérience propre au chrétien.
  3. "qui ont eu part au Saint Esprit" - Au baptême, nous recevons le don du Saint-Esprit (Actes 2.38). En tant que chrétiens, nous faisons de diverses manières l'expérience de son réconfort dans nos vies : par la prière (Romains 8.26), la lutte et la victoire sur le péché (Romains 8.13).
  4. "goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir" - L'auteur fait référence à l'expérience qu'un chrétien éprouve en écoutant et en répondant à la Parole de Dieu. En voyant le pouvoir qu'elle a de le transformer en un être spirituel mature. En plus de cela, au premier siècle, de nombreux chrétiens exerçaient des pouvoirs miraculeux - des pouvoirs qui appartenaient à l'ère chrétienne (ère à venir) qui allait finalement être consommée par le retour du Christ.
et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance,
- Hébreux 6.6a

Les expériences auxquelles il fait référence ne peuvent être vécues que par des chrétiens. Il dit que les chrétiens qui vivent ces expériences et qui retombent ensuite courent le grand danger de n'être plus jamais renouvelés. Il dit qu'il devient impossible pour eux de se repentir. Il est important de noter que l'auteur fait référence au péché d'apostasie (abandon de la foi) et non à la moralité.

"C'est une chose de céder au péché contrairement aux enseignements de notre nouvelle vie en Christ, c'en est une autre d'abandonner complètement cette nouvelle vie."
(N. Lightfoot - Commentary on Hebrews pp.126)
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C'est à dire que quelqu'un qui pratique sa foi et l'abandonne à plusieurs reprises, puis la reprend pour la rejeter à nouveau, finit par avoir le cœur si dur qu'il ne peut plus avoir de convictions concernant la vie spirituelle, et ne peut donc plus se repentir. Il en arrive à un point où il ne peut plus se repentir, même s'il le veut.

puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie.
- Hébreux 6.6b

Leur crime est énorme. Il visualise leur péché en disant qu'ils prennent le Christ dans leur coeur lors de la conversion, qu'ils goûtent la joie du salut acheté avec son sang, qu'ils partagent l'Esprit, qu'ils voient le changement puis qu'ils l'arrachent de leurs coeurs pour le remettre sur la croix et l'exposer à la honte. Ce type de péché répété endurcit le cœur à tel point qu'il ne peut plus réagir à la Parole pour se repentir.

7Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; 8mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu.
- Hébreux 6.7-8

À ce point, l'auteur utilise des images familières pour décrire le sort de ces terres : un sol qui est préparé, qui reçoit de la pluie et qui donne du fruit est béni par Dieu (il continue à être cultivé). Cependant si le même terrain reçoit les mêmes soins et produit des épines et des chardons inutiles, il finit par être brûlé et reçoit une malédiction (il est abandonné).

Les chrétiens qui grandissent en sagesse, en connaissance et en maturité seront bénis par Dieu. S'ils se rebellent continuellement, retombent et refusent de produire de bons fruits spirituels, ils seront punis et abandonnés.

Encouragement

Après les avoir mis en garde contre la chute, il les réconforte et les encourage à "s'accrocher à l'espérance." C'est le mot clé qui nous amène à la section suivante.

1. Soyez fidèles

Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut.
- Hébreux 6.9

Bien qu'il parle durement, il est convaincu qu'ils ne sont pas encore apostats mais en danger de l'être. Il croit qu'ils produisent le fruit du salut.

Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.
- Hébreux 6.10

Ces chrétiens juifs avaient aidé les croyants païens qui étaient persécutés, et l'auteur commente que Dieu le voit aussi et s'en souviendra. De plus amples détails seront donnés à ce sujet au chapitre 10.32-34.

Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance,
- Hébreux 6.11

Ils avaient été diligents dans les bonnes œuvres et l'amour. Il les encourage à faire preuve de la même diligence dans leur foi envers le Christ, afin que leur "espérance" (la gloire éternelle), qui repose sur lui, soit pleinement réalisée.

Et cette diligence doit se manifester jusqu'à la fin. Leur espoir de salut était directement lié à leur foi en Christ. Si leur foi en lui s'affaiblissait, leur espoir de salut diminuait également. Ils devaient garder l'une forte pour maintenir l'autre.

en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
- Hébreux 6.12

Ils devaient le faire afin d'hériter des promesses, tout comme ceux qui les ont précédés ont dû faire preuve de persévérance et de fidélité pour recevoir leurs promesses. Ce qu'il veut dire, c'est qu'ils doivent imiter ceux qui, dans le passé, n'ont pas été paresseux. Dans cette section, il les réconforte en louant le bien qu'ils ont fait et il les encourage à exercer le même genre de persévérance et de fidélité au Christ s'ils veulent hériter les promesses comme les héros d'autrefois (un mot qui fait la connexion avec le chapitre 11).

Pour l'instant, il mentionne un de ces héros de la foi : Abraham.

2. La promesse de Dieu à Abraham

13Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit: 14Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité. 15Et c'est ainsi qu'Abraham, ayant persévéré, obtint l'effet de la promesse.
- Hébreux 6.13-15

Dieu a promis de bénir Abraham et toutes les nations par sa descendance (qu'il rendra nombreuse) (Genèse 12.4). Il a fallu beaucoup de temps pour que cette promesse se concrétise. Abraham a erré ; il a attendu toute une vie la naissance d'Isaac ; il a même dû accepter de le sacrifier (la citation ici est tirée de cette époque).

Les êtres divins n'ont pas besoin de prêter serment, mais pour rassurer les hommes qui le font, Dieu a juré par lui-même comme son propre témoin (personne de plus grand) afin de garantir cette promesse à Abraham. La promesse faite à Abraham ne s'est accomplie qu'avec la venue du Christ, des milliers d'années plus tard (Galates 3.14,16,29), mais Abraham a eu un aperçu du développement de la promesse lorsqu'Isaac est né, a été sauvé d'une mort certaine et s'est marié. Abraham a vu cet accomplissement de la même manière que l'on peut voir, dans les premières pousses d'un jeune arbre, sa maturité et sa gloire futures. Par la foi et la persévérance, il a vu l'accomplissement initial de son espérance et a été comblé de joie (Jean 8.56 ; Romains 4.20-21).

3. Les serments en général

L'auteur parle des serments en général et du serment spécifique qui garantit leur salut.

Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends.
- Hébreux 6.16

En général, on prête serment en faisant appel à un témoin plus grand que soi: les parents, l'État ou la divinité afin de vérifier la véracité ou la légalité d'une affaire. En cas de litige ou de marchandage, le serment confirme que l'affaire est réglée.

C'est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de la promesse l'immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,
- Hébreux 6.17

Dans ce cas, la promesse faite à Abraham par Dieu s'étendant à tous ses descendants est sûre (les chrétiens sont des descendants spirituels d'Abraham - Galates 3.7), et pour les rassurer, Dieu a utilisé l'artifice humain consistant à faire un serment pour garantir que l'affaire était close et que la promesse était absolument sûre. Les descendants d'Abraham seront bénis parce que Dieu a promis et a ensuite juré de tenir sa promesse.

afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée.
- Hébreux 6.18

Leur vision du salut s'assombrissait et, tels des marins essayant d'atteindre un port certain dans la tempête, ils se décourageaient d'y arriver. L'auteur termine cette section en disant que le salut (leur espérance, leur port) est sûr à cause de deux choses :

  1. Dieu est celui qui l'a promis et Il ne brise jamais ses promesses.
  2. Dieu a fait un serment à ce sujet et il est impossible que Dieu mente.

Il les encourage donc à être fidèles et à garder ainsi leur espérance bien en vue, car cette espérance a été promise et garantie par Dieu lui-même.

4. La relation entre l'espérance, la foi, et le Christ

Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile,
- Hébreux 6.19

Notre " espérance " est que nous serons avec Dieu. C'est cette espérance qui stabilise nos âmes en temps de crise (comme les ancres stabilisent les navires et les empêchent de dériver). L'espérance des chrétiens n'est pas un simple souhait. Elle est sûre car elle a été promise et garantie par Dieu lui-même. Même dans la maladie ou la douleur, lorsque nous ne pouvons pas penser, prier ou même confesser notre foi, l'espérance est toujours sûre. C'est une espérance qui attend le plus grand des trésors : être avec Dieu, vivre pour toujours et avoir une joie éternelle.

"Pénètre au-delà du voile" - Il s'agit d'une référence au temple de Jérusalem où les Juifs exerçaient leur culte. Le temple était divisé en deux espaces principaux : une partie était appelée "le lieu saint" et était accessible à tout moment à tout prêtre qualifié ; l'autre partie, le "le lieu très saint", était séparée par un voile et ne pouvait être visitée qu'une fois par an par le souverain sacrificateur, le jour sacré des expiations, lorsqu'il offrait un sacrifice pour les péchés du peuple.

Le temple, et plus particulièrement le lieu très saint, était le lieu où Dieu habitait et tout le symbolisme de l'architecture renforçait le concept selon lequel les hommes ne pouvaient y entrer et être avec Dieu. L'accès était limité et réservé à quelques personnes choisies et hautement qualifiées (Nombres 6.13).

Les lévites, qui portaient les objets du tabernacle dans le désert, n'avaient pas même le droit de regarder les ustensiles, les chandeliers et autres objets dans le lieu très saint. Et ce, sous peine de mort !

La substance de l'espérance dont parle l'auteur est que tous les hommes peuvent avoir libre-accès à Dieu à tout moment. Ceci est exprimé par l'image de gens ordinaires entrant librement au-delà du voile, dans le lieu très saint. L'espérance a été personnifiée en Christ qui entre dans le sanctuaire intérieur et amène ses disciples avec lui pour être avec Dieu. C'est l'espérance du chrétien, expliqué à un esprit juif à l'aide d'idées religieuses juives.

là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek.
- Hébreux 6.20

Avec ce verset, l'auteur répond à une question importante : Pourquoi devraient-ils avoir de l'espérance ? C'est la conclusion de cette section et le pont vers la suivante. La raison pour laquelle l'espérance est possible est que Jésus, le souverain sacrificateur comme Melchisédek, est entré dans le lieu très saint en tant que précurseur.

Le souverain sacrificateur juif était un représentant du peuple et il entrait dans le lieu très saint une fois par an car le peuple lui-même ne pouvait pas y entrer (ils étaient des pécheurs impurs). Jésus, lui, est un précurseur. Il va non seulement représenter mais aussi préparer le chemin pour que tous ses disciples puissent venir en présence de Dieu (une fonction que le souverain sacrificateur humain n'avait pas ni ne pouvait avoir). Les chrétiens ont de l'espérance (une attente confiante) parce que Dieu a promis de les bénir, a confirmé cette promesse par un serment et a envoyé Jésus comme précurseur pour garantir leur place avec lui dans le ciel. Cette espérance est toujours en vue (donnant joie et paix à l'âme) tant que la foi demeure en Christ, mais elle s'évanouit lorsque la foi s'évanouit.

Sommaire

L'auteur encourage ces chrétiens juifs en confirmant qu'ils ne sont pas apostats et qu'ils ont été fidèles dans le passé. Il leur rappelle d'imiter la vie des fidèles du passé en restant fidèles au Christ. Il utilise Abraham comme exemple de fidélité et passe en revue avec eux la notion de serment et la manière dont Dieu a confirmé sa promesse par un serment pour finalement les sauver (rien n'est aussi sûr qu'une promesse de Dieu). Enfin, il les assure que leur foi en Christ aboutira ultimement à la réalisation de leur espérance de salut, et explique pourquoi il en est ainsi (leur souverain sacrificateur est déjà au ciel en tant que précurseur et il prépare une place pour eux).

Ces personnes perdaient l'espérance, l'enthousiasme et la vision du ciel qui était leur source de joie et de motivation. Cela se produisait, non pas à cause des épreuves ou du manque d'intelligence, mais parce que leur foi en Christ s'affaiblissait. La foi et l'espérance sont liées. Sans espérance, nous n'avons pas de joie, pas de désir de grandir, pas d'enthousiasme pour le service, pas de paix, pas de satisfaction et pas de salut. C'est parce que sans la foi en Jésus, nous perdons l'espérance qui, à son tour, conduit à la perte de ces autres bienfaits. Ses lecteurs perdaient l'espérance parce que leur foi s'affaiblissait. Ils perdaient leur foi parce qu'ils devenaient incapables d'entendre les paroles ou les enseignements du Christ (Romains 10.17).

La leçon pour nous aujourd'hui est que si nous n'entendons pas souvent les paroles du Christ, nous ne pouvons pas solidifier notre foi. Si notre foi est faible, notre espérance est faible. Si notre espérance est faible, nous ne pouvons pas connaître la joie, la paix et l'anticipation de la récompense céleste que Dieu nous a promise et garantie avec serment. Cela explique pourquoi l'Église est, parfois, immature et faible - nous perdons de vue notre espérance parce que notre foi n'est pas forte.

Sur la base de ce passage, rappelons-nous deux choses importantes :

  1. À chaque fois que vous vous demandez si vous devez ou non venir au service religieux et entendre la Parole de Dieu, posez-vous les questions suivantes : "Est-ce que je veux solidifier ma foi ou l'affaiblir ? Est-ce que je veux que mon espérance augmente ou diminue ?"
  2. Rappelez-vous que la promesse du ciel est sûre et garantie par la Parole et le serment de Dieu. Le Christ est allé à l'avance pour nous préparer une place (non pas une pièce quelconque ou la cour extérieure du Temple où les Juifs ordinaires étaient restreints parce qu'ils n'étaient pas dignes de s'approcher davantage de Dieu) à l'intérieur du lieu très saint où Dieu habite. Ce sera la place de ceux qui conservent une foi solide et ne perdent pas l'espérance du ciel.
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