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Pierre prêche aux Gentils

Dans cette leçon, Luc décrit la percée importante pour l'église primitive alors que Pierre commence à proclamer l'évangile aux non-Juifs pour la première fois.
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Voici la dernière section du livre des Actes qui traite principalement du ministère de Pierre à Jérusalem et aux environs. Pierre a eu le privilège d'être le premier à prêcher l'évangile au complet le dimanche de la Pentecôte. Il a aussi été le premier à le prêcher aux gentils (c'est dire aux non-juifs) et Luc compète son compte-rendu en décrivant ce qui précède et ce qui suit cet événement. Jusqu'ici les apôtres et leurs disciples ont prêché aux Juifs et aux gentils convertis au judaïsme (c'est à dire à Philippe et à l'eunuque). Pierre brise toutefois le mur de séparation entre les Juifs et les gentils et proclame l'évangile à un soldat romain, ouvrant ainsi la porte pour Paul et les autres à prêcher librement la bonne nouvelle à tous les hommes sans égard à leur culture, leur genre, leur religion ou leur position dans la société.

Pierre prêche aux gentils – Actes 10.1-11.30

Corneille

1Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. 2Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison; il faisait beaucoup d'aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. 3Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit: Corneille! 4Les regards fixés sur lui, et saisi d'effroi, il répondit: Qu'est-ce, Seigneur? Et l'ange lui dit: Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s'en est souvenu. 5Envoie maintenant des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre; 6il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer. 7Dès que l'ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d'entre ceux qui étaient attachés à sa personne; 8et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé.
- Actes 10.1-8

Les Juifs avaient deux classes de convertis (Lenski, p.67):

  1. Les prosélytes de la porte : Ces convertis n'étaient pas sujets à la circoncision et ils observaient une portion de la loi interdisant l'idolâtrie, le blasphème, la désobéissance aux juges, le meurtre, la fornication et l'inceste, le vol et la consommation du sang. L'eunuque baptisé par Philippe ainsi que Corneille (probablement parce qu'il était un soldat romain et un étranger) étaient des prosélytes de la porte.
  2. Les prosélytes de la justice : Ceux-ci étaient des non-juifs qui sont devenus Juifs, ont accepté la circoncision et étaient sujets à tous les préceptes de la religion juive. Il leur était permis d'entrer et d'adorer au temple (dans la cour des gentils).

Bien qu'il était un prosélyte de la porte, Luc décrit Corneille (qui était un centenier, c'est à dire un officier romain qui commandait 100 soldats) comme:

  • un homme pieux: un prosélyte qui adorait le Dieu des Juifs et dirigeait sa maisonnée dans Ses voies.
  • un homme bienveilllant: il utilisait sa position et ses biens au bénéfice des pauvres confirmant ainsi que sa foi était sincère.
  • un homme spirituel: il voulait poursuivre une relation spirituelle avec Dieu par la prière.

Ses prières sont exaucées quand Dieu l'instruit d'envoyer chercher Pierre pour l'emmener chez lui. L'ange aurait tout aussi bien pu prêcher l'évangile à Corneille mais Dieu a donné cette tâche aux hommes et non pas aux anges.

Pierre

9Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. 10Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu'on lui préparait à manger, il tomba en extase. 11Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s'abaissait vers la terre, 12et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. 13Et une voix lui dit: Lève-toi, Pierre, tue et mange. 14Mais Pierre dit: Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur. 15Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. 16Cela arriva jusqu'à trois fois; et aussitôt après, l'objet fut retiré dans le ciel.
- Actes 10.9-16

Le Seigneur avait préparé Corneille à la visite de Pierre par l'apparition d'un ange qui lui avait donné des instructions très spécifiques. Il donne maintenant à Pierre une vision où une voix lui dit de manger de la nourriture qui était défendue aux Juifs. Il le prépare pour sa mission et les défis auxquels il devra faire face.

Les lois de cérémonie et de nourriture ont été données aux Juifs par Dieu pour les distinguer des autres nations (des gentils): ils étaient Son peuple. Par exemple, les autres peuples travaillaient sept jours par semaine, mais les Juifs étaient différents, ils consacraient une journée (le sabbat) au Seigneur et ils se reposaient. Les autres nations mangeaient toutes sortes de nourriture, mais les Juifs étaient différents, ils prenaient ou s'abstenaient de certaines choses selon la loi que Dieu leur avait donnée. Après la venue du Christ, la manière de se séparer du monde était de suivre Jésus et de se soumettre à la direction de l'Esprit qui dirige les chrétiens par le Nouveau Testament, énoncé par le Christ et enseigné par Ses apôtres (Actes 2.42).

Jésus avait enlevé ou accompli les pratiques que les Juifs avaient observées (les lois alimentaires, l'observation du jour du sabbat, etc.) Pierre et les autres apôtres étaient lents à le comprendre. Cela incluait les règles concernant leur association aux gentils. Par exemple, ils ne pouvaient ni entrer chez un gentil ni partager un repas avec lui, non plus que les gentils ne pouvaient entrer ni chez un Juif ni au temple.

Par la vision de la nourriture pure et impure et le commandement d'en manger, Dieu enseigne deux choses à Pierre:

  1. Dieu a l'autorité d'établir, de changer ou d'éliminer des lois parce qu'Il est Dieu et qu'Il a donné les lois.
  2. Il modifie ici la loi en déclarant toute nourriture "pure" et par conséquent les chrétiens juifs peuvent en manger librement.
17Tandis que Pierre ne savait en lui-même que penser du sens de la vision qu'il avait eue, voici, les hommes envoyés par Corneille, s'étant informés de la maison de Simon, se présentèrent à la porte, 18et demandèrent à haute voix si c'était là que logeait Simon, surnommé Pierre. 19Et comme Pierre était à réfléchir sur la vision, l'Esprit lui dit: Voici, trois hommes te demandent; 20lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. 21Pierre donc descendit, et il dit à ces hommes: Voici, je suis celui que vous cherchez; quel est le motif qui vous amène? 22Ils répondirent: Corneille, centenier, homme juste et craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'entendre tes paroles. 23Pierre donc les fit entrer, et les logea.
- Actes 10.17-23a

Alors que Pierre essaie encore d'absorber le sens de la vision, on lui dit que des hommes envoyés par Corneille sont à la porte et qu'il doit les accueillir. Pierre les salue et après avoir écouté la raison de leur venue, les invite à passer la nuit chez Simon. Il ne saisit peut-être pas pleinement l'impact de la vision mais il obéit aux instructions de Dieu d'inviter ces gentils malgré son inconfort.

Pierre rencontre Corneille

23bLe lendemain, il se leva, et partit avec eux. Quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent. 24Ils arrivèrent à Césarée le jour suivant. Corneille les attendait, et avait invité ses parents et ses amis intimes. 25Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. 26Mais Pierre le releva, en disant: Lève-toi; moi aussi, je suis un homme. 27Et conversant avec lui, il entra, et trouva beaucoup de personnes réunies. 28Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui; mais Dieu m'a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur. 29C'est pourquoi je n'ai pas eu d'objection à venir, puisque vous m'avez appelé; je vous demande donc pour quel motif vous m'avez envoyé chercher. 30Corneille dit: Il y a quatre jours, à cette heure-ci, je priais dans ma maison à la neuvième heure; et voici, un homme vêtu d'un habit éclatant se présenta devant moi, et dit: 31Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s'est souvenu de tes aumônes. 32Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur, près de la mer. 33Aussitôt j'ai envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire.
- Actes 10:23b-33

Luc décrit les préparatifs de Corneille pour la visite de Pierre (il n'avait aucun doute qu'il viendrait). Il y a aussi une image merveilleuse de ces deux hommes humbles et pieux qui s'entretiennent l'un avec l'autre avec respect. Corneille, un centenier romain, s'agenouille face à ce pêcheur galiléen devant sa famille et ses amis. Et le serviteur du Seigneur refuse ce type d'hommage déclarant la vérité que devant Dieu ils sont tous deux simplement des hommes (des hommes pécheurs).

Pierre commence par adresser la question évidente dans l'esprit de chacun: pourquoi est-ce qu'un groupe d'hommes juifs acceptent d'entrer dans la maison d'un gentil? Il ne décrit pas sa vision comme Corneille le fera dans un moment, mais il démontre qu'il a compris le sens de la vision que Dieu lui a donnée et qu'il y a obéi. Corneille explique sa propre vision et comment cela a conduit à la visite de Pierre. La scène est maintenant établie pour la première prédication de l'évangile aux gentils.

Pierre prêche aux gentils (10.34-43)

Pierre suppose que ses auditeurs sont familiers avec les faits de l'évangile comme la plupart des gens qui vivaient dans cette région et qui avaient entendu parler de Jésus, de Son ministère, de Sa mort et de Sa résurrection. Il inclut aussi la nouvelle information qui lui a été donnée par Dieu dans la vision, que l'évangile est pour tous et non pas seulement pour les Juifs à qui il avait prêché depuis la Pentecôte. Son point principal est que lui et les autres apôtres sont des témoins réels de la mort, de l'ensevelissement et de la résurrection de Jésus.

39Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l'ont tué, en le pendant au bois. 40Dieu l'a ressuscité le troisième jour, et il a permis qu'il apparût, 41non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d'avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il fut ressuscité des morts. 42Et Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d'attester que c'est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. 43Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.
- Actes 10.39-43

La réponse à la prédication de Pierre (10.44-48)

44Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. 45Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint Esprit était aussi répandu sur les païens. 46Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu.
- Actes 10.44-46

Avant même que Pierre ne finisse d'encourager son auditoire à se repentir et à être baptisé comme il l'avait fait avec la foule le dimanche de la Pentecôte, Corneille et les autres commencent à parler en langues et à louanger Dieu. Luc décrit ce phénomène comme "le don du Saint Esprit (...) répandu sur les païens."

S'agit-il ici de la "puissance" du Saint Esprit ou de "l'habitation" du Saint Esprit? Il s'agit de "la puissance." Le Saint Esprit a donné à ces gens le pouvoir de parler en langues, sûrement afin de convaincre ceux qui n'avaient pas eu de vision (comme par exemple les compagnons de Pierre) que Dieu offrait l'évangile aux païens, et non seulement aux Juifs. De nombreux prophètes avaient annoncé qu'il en serait ainsi (Michée 4.2; Zacharie 8.22; Amos 9.12) y compris Jésus Lui-même en Marc 13.10.

47Alors Pierre dit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint Esprit aussi bien que nous? 48Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Sur quoi ils le prièrent de rester quelques jours auprès d'eux.
- Actes 10.47-48

Pierre finit maintenant sa leçon en dirigeant ces nouveaux croyants à être baptisés parce que si certains doutaient que l'évangile était aussi pour les païens, le Saint Esprit avait répondu à leurs questions en donnant à ces gens le pouvoir de parler en langues. Pierre mentionne qu'ils avaient reçu ce pouvoir tout comme les apôtres l'avaient reçu, sans intervention humaine (pas d'imposition des mains). Il insiste aussi qu'ils soient baptisés pour obéir à l'évangile et recevoir l'habitation du Saint Esprit en eux (Actes 2.38).

Dieu utilise donc l'apparition d'un ange, une vision spéciale et la puissance de l'Esprit chez les gentils pour diriger Pierre à ouvrir l'évangile aux non-juifs. On voit que tout cela et même plus était nécessaire pour convaincre l'église primitive, constituée exclusivement de chrétiens juifs, d'accepter cette instruction reçue de Dieu.

Pierre rapporte ces événements à l'église à Jérusalem – Actes 11.1-18

Luc décrit le retour de Pierre à l'église à Jérusalem et son explication de la percée du message de l'évangile aux gentils. Dès son retour, il fait face à une réaction sceptique de la part des chrétiens juifs qui sont inquiets de son association et de sa prédication aux gentils. Ces Juifs étaient devenus chrétiens mais ils fonctionnaient encore à la manière juive par leurs émotions et leur culture. Pierre raconte alors sa vision et celle qui avait originalement poussé Corneille à l'envoyer chercher, ainsi que ce qui s'est produit quand il a prêché devant eux, et l'église a conclu que cela était venu de Dieu.

Il est intéressant de noter que Pierre, un des apôtres, était encore sujet à expliquer ses actions à l'église pour prouver que ce qu'il avait fait venait de Dieu et non pas de lui-même. De nos jours, l'Église utilise les Écritures pour juger l'enseignement de ses dirigeants et de ses enseignants (2 Timothée 2.15).

L'église à Antioche – Actes 11.19-30

19Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l'occasion d'Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, dans l'île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs.20Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s'adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus.21La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur.22Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche.23Lorsqu'il fut arrivé, et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il s'en réjouit, et il les exhorta tous à rester d'un coeur ferme attachés au Seigneur.24Car c'était un homme de bien, plein d'Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur.
- Actes 11.19-24

On voit le soin providentiel de Dieu dans la succession d'événements en faveur de l'Église, Son royaume sur la terre. Pierre a ouvert la porte aux gentils. Les chrétiens chassés hors de Jérusalem prêchent aux païens à travers leurs voyages. Ces nouvelles atteignent les dirigeants à Jérusalem, qui ont déjà approuvé de l'évangélisation des païens. Barnabas, qui a prouvé sa fidélité et sa générosité, est envoyé pour aider à enseigner les frères qui ont formé une église à Antioche. Luc écrit que le ministère de Barnabas est un succès et que l'église grandit.

25Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul; 26et, l'ayant trouvé, il l'amena à Antioche. Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l'Église, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.
- Actes 11.25-26

Barnabas trouve Saul qui, étant citoyen romain, peut enseigner efficacement les convertis qui ne sont pas Juifs dans cette église en croissance. L'église d'Antioche était composée d'un groupe culturel mixte (de Juifs et de gentils) et avait besoin d'un nom concis qui éliminerait toute séparation culturelle, sociale ou de leur religion précédente. C'est là que le terme "chrétien" a pris naissance.

27En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 28L'un deux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. 29Les disciples résolurent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. 30Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.
- Actes 11.27-30

Pour les chrétiens non-juifs, il se produit un véritable test de communion fraternelle. Une famine est prédite par un des prophètes de Jérusalem qui présente aussi une demande d'aide. Il s'agit du premier exemple de coopération entre les congrégations dans le but d'assistance et de bénévolat. Le test pour Antioche était à savoir si les frères non-juifs enverraient des fonds à leurs frères juifs qui les avaient dédaignés avant leur conversion. Le test pour les chrétiens juifs à Jérusalem était l'inverse, accepteraient-ils la charité des non-juifs, même s'ils avaient confessé le Christ?

La réponse se trouve au verset 29, où Luc rapporte que tous ceux qui en étaient capables (les Juifs et les gentils) ont contribué, et que la tâche de livrer les dons à l'église à Jérusalem a été confiée aux deux principaux enseignants, Barnabas (nommé d'abord parce qu'il est encore à former Saul à ce moment-là) et Saul. La manière dont tout cela s'est fait était un témoignage que les apôtres à Jérusalem et les enseignants (Barnabas et Saul) d'Antioche faisaient tous un bon travail dans leur ministère d'enseignement et de prédication.

L'arrestation et la délivrance de Pierre – Actes 12.1-25

1Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Église, 2et il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. 3Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. -C'était pendant les jours des pains sans levain. - 4Après l'avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. 5Pierre donc était gardé dans la prison; et l'Église ne cessait d'adresser pour lui des prières à Dieu.
- Actes 12.1-5

Luc choisit de terminer sa narration sur le ministère de Pierre avec l'arrestation de celui-ci par Hérode et sa délivrance miraculeuse par la main d'un ange. Luc ajoute aussi aux détails historiques de l'église primitive en incluant la mort de l'apôtre Jacques. L'église à Jérusalem subit alors des épreuves et des défis sévères:

  1. Des défis créés par sa croissance rapide (plusieurs milliers d'âmes ajoutées en seulement deux ans).
  2. Des besoins exigeants de bénévolat (nécessitant sept diacres pour opérer le service de nourriture aux veuves).
  3. Une famine locale sur toute la population (prédite par Agabus).
  4. La persécution de l'église, commençant avec la mort d'Étienne et la dispersion de nombreux membres.

Luc ajoute maintenant que Jacques est tué et que Pierre est arrêté par le roi Hérode cette fois et non pas par les chefs religieux juifs. Il ne s'agit pas ici d'Hérode Antipas qui avait questionné Jésus et régné uniquement dans le nord de la Galilée. Il s'agit d'Hérode Agrippa I, un petit-fils d'Hérode-le-Grand, qui règne sur toute la région et siège à Jérusalem. Il fait arrêter Pierre pour s'attirer les faveurs des dirigeants juifs.

En Actes 12.6-19, Luc mentionne que malgré ses nombreux tests et découragements, l'église priait pour la libération de Pierre. Celle-ci, miraculeusement rendue possible par un ange est décrite avec la sorte de détails qui ne pouvaient être connus que par un témoin oculaire. Luc ajoute aussi un récit humoristique d'une jeune servante qui, dans son excitation, laisse Pierre dehors frappant à la porte de Marie (la mère de Jean Marc) alors qu'elle court annoncer qu'il est à la porte. Finalement on laisse entrer Pierre et il instruit les frères de laisser savoir Jacques (le frère du Seigneur, et non pas l'apôtre qui avait été tué par Hérode) et les autres au sujet de sa libération. Pierre s'est probablement caché pour éviter les efforts d'Hérode de le capturer de nouveau. Luc mentionne Pierre encore au chapitre 15 où il discute avec d'autres de certaines questions prenant place dans l'église à Antioche.

Actes 12.20-23: comme épilogue, Luc ajoute quelques versets qui décrivent la mort d'Hérode peu après l'évasion de Pierre. Cela se solde en un ralentissement dans la persécution de l'Église et Luc termine cette section sur une note positive et optimiste.

24Cependant la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait. 25Barnabas et Saul, après s'être acquittés de leur message, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc.
- Actes 12.24-25

Leçons

Obéir à ce qu'on sait et à ce qu'on connaît

Si Pierre avait été entêté et, ne comprenant pas le grand plan de Dieu, s'il avait refusé (comme il en avait l'habitude) de se mêler aux gentils, Dieu aurait utilisé un autre serviteur et une manière différente d'apporter l'évangile aux païens, mais imaginez l'occasion et les bienfaits que Pierre aurait manqués. De la même manière, on ne connaît pas tous les faits et on ne voit pas toujours clairement le plan d'ensemble ou le dessein de Dieu quand on prend la décision d'obéir à Sa volonté. Dans une telle situation, il est sage d'obéir à ce qu'on connaît et à ce dont on est certain, et de prier que Dieu nous donne éventuellement la compréhension. Après tout, on vit par la foi et non par la vue.

Dieu bénit ceux qui bénissent les autres

En Actes 10.4, Luc dit que les prières et les aumônes de Corneille étaient reconnues par Dieu. Sa piété et son bénévolat ne l'ont pas sauvé, mais Dieu était témoin de ses bonnes oeuvres et en retour Il lui a donné l'occasion d'entendre l'évangile. Il y a ici une leçon pour les bonnes personnes, chrétiennes ou non:

  1. Les chrétiens doivent se souvenir que ce ne sont pas la bonté ou la générosité sauvent quelqu'un mais l'évangile et l'obéissance. En parlant de justice personnelle, le prophète Ésaïe dit: "6toute notre justice est comme un vêtement souillé; " (Ésaïe 64.6). On ne devrait pas supposer que les gens bons et généreux sont exonérés du message de l'évangile. "Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu;" (Romains 3.23).
  2. Il y a aussi une leçon pour les gens bons et honnêtes qui n'ont jamais fait de mal à personne et qui ont toujours fait de leur mieux. Leur bonté ne peut les sauver. Ils peuvent être récompensés en étant exposés au message de l'évangile, mais seul le sacrifice du Christ (par la foi, exprimée par la repentance et le baptême) peut être échangé pour la vie éternelle et non pas leur vie, aussi bonne soit-elle.

Questions à discuter

  1. À votre avis, quel est le genre de personne le plus difficile à convertir?
    • L'athéiste
    • L'agnostique
    • Quelqu'un d'une religion autre que le christianisme
    • Un chrétien de nom seulement
    • Quelqu'un d'autre ______
      • Pourquoi?
      • Que serait votre approche?
  2. Quelles traditions des églises du Christ ont besoin d'être changées, mises à jour, éliminées? Comment le feriez-vous? Avec quoi les remplaceriez-vous?
  3. À votre avis, quel est le plus grand danger auquel l'Église fait face aujourd'hui? Comment l'Église devrait-elle le traiter?