Le 2e voyage missionnaire de Paul
À la fin du chapitre précédent nous nous sommes arrêtés où les apôtres et les anciens à Jérusalem avaient désamorcé une situation qui aurait pu diviser l'église à Antioche. Ils avaient envoyé une lettre instruisant les frères que contrairement à certains enseignements erronés, il n'était pas nécessaire pour les gentils convertis au christianisme d'être circoncis pour devenir chrétiens. Cette idée avait été promue par des pharisiens qui s'étaient eux-mêmes convertis au christianisme et voulaient imposer leur légalisme aux prosélytes païens. Ils préconisaient que pour devenir chrétien, puisque le christianisme était une excroissance du judaïsme, il fallait adhérer à la loi juive et que le signe le plus évident en était le rite de la circoncision. Cette fausse idée a été répudiée par les dirigeants à Jérusalem et ils en ont informé les frères dans une lettre livrée par Paul, Barnabas, Silas et Barsabas.
Leur décision confirmait et approuvait aussi le travail de Paul et Barnabas parmi les gentils et leur donnait de la légitimité dans l'Église, sans laquelle il n'y aurait pas eu de deuxième et de troisième efforts missionnaires. Luc écrit qu'après avoir délivré la lettre à l'église, Paul, Barnabas et Silas sont demeurés à Antioche pour y enseigner, probablement pour renforcer les idées de cette lettre et pour détruire la confusion semée par les enseignements de la circoncision. Cette question continuera toutefois à affecter l'Église (Paul en parle en Galates 5.12 et Colossiens 2.11-17).
Le 2e voyage missionnaire de Paul - Actes 15.36-18.22
Une dispute (15.36-40)
Après un temps à Antioche, Paul propose que Barnabas et lui retournent visiter et fortifier les églises qu'ils avaient établies pendant leur premier voyage. Ils n'arrivent pas à s'entendre quant à l'idée d'amener Jean Marc, le cousin de Barnabas, avec eux ou non. Paul choisit donc de prendre Silas avec lui et Barnabas amène Jean Marc comme protégé et ils rentrent travailler à Chypre.
Ce n'est que spéculation, mais il semble que Paul ait dépassé la relation mentor-étudiant qu'il avait avec Barnabas et que Silas, mentionné au verset 32 comme un prophète, était maintenant pour lui un partenaire plus convenable. Jean Marc, cependant, encore affecté par son échec à compléter le premier voyage mais prêt à essayer de nouveau, avait besoin d'un bon enseignant et guide comme Barnabas. Par le soin providentiel de Dieu, un incident qui menaçait de diviser une paire de missionnaires a, en fait, produit deux équipes et l'on sait que Jean Marc a plus tard servi Paul et aussi éventuellement Pierre (en écrivant l'évangile de Marc qui était un sommaire des expériences de Pierre avec Jésus).
Timothée
41Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises.
1Il se rendit ensuite à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive fidèle et d'un père grec. 2Les frères de Lystre et d'Icone rendaient de lui un bon témoignage.3Paul voulut l'emmener avec lui; et, l'ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec.4En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d'observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem.5Les Églises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour.
- Actes 15.41-16.5
Au début du voyage les objectifs de Paul et Silas étaient doubles:
- Lire et expliquer la lettre envoyée aux églises par les apôtres en ce qui avait trait à la circoncision.
- Fortifier la foi des jeunes chrétiens dans les églises que Paul et Barnabas avaient plantées.
Timothée joint leur mission et les tâches initiales de Jean Marc lui sont assignées. On note que malgré le fait qu'il défende le droit des païens de devenir chrétiens sans l'obligation d'être circoncis, Paul circoncit Timothée (dont le père était Grec et non-croyant). Cela s'avérait nécessaire, non pas pour le salut de Timothée qui était déjà un membre de l'Église, mais requis pour entrer dans les synagogues où les incirconcis n'avaient pas accès, et où Paul prêchait souvent. En surplus, le fait que le père de Timothée était un gentil était connu.
La direction du Saint Esprit
6Ayant été empêchés par le Saint Esprit d'annoncer la parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.7Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas.8Ils franchirent alors la Mysie, et descendirent à Troas.9Pendant la nuit, Paul eut une vision: un Macédonien lui apparut, et lui fit cette prière: Passe en Macédoine, secours-nous!10Après cette vision de Paul, nous cherchâmes aussitôt à nous rendre en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle.
- Actes 16.6-10
De leur point de départ à Antioche en Syrie, la distance jusqu'à Troas est d'environ 1220 km. Luc décrit le voyage en quelques versets mais leur route sur terre ferme peut avoir duré plusieurs mois. Le système routier romain permettait des déplacements relativement sûrs et les gens, comme Paul, marchaient quelque 25-30 km par jour, restant dans des auberges, chez des amis ou même dans des synagogues.
À part le travail dans les églises qu'ils avaient établies lors de leur premier voyage, une grande partie de leur voyage était un effort d'aller vers l'est, effort qui a échoué. "Empêchés par le Saint Esprit" pourrait signifier une série de revers ou d'obstacles qui les empêchaient de prêcher l'Évangile dans cette région. Par exemple, les ponts délavés, l'absence de synagogues, la maladie ou le manque de ressources financières pourraient expliquer leur manque de succès. Une fois arrivés à la ville côtière de Troas, Paul a une vision qui leur donne enfin la direction dont ils avaient besoin. Le rêve est assez général ("Passe en Macédoine"), sans détail de personne à contacter ou de lieu spécifique. La foi de Paul est cependant assez forte pour le pousser à agir en dépit des instructions limitées.
Philippes (16.11-40)
Dans sa vision, un homme de la Macédoine appelle Paul à son aide. L'apôtre et ses compagnons se mettent en route vers Philippes, qui était une ville importante de la Macédoine. Une fois rendus, ils cherchent un lieu où les Juifs se réunissent possiblement et cela lui donne une occasion de prêcher.
13Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies.14L'une d'elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur, pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul.15Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande: Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.
- Actes 16.13-15
Dans les versets qui suivent (Actes 16.16-24), Luc décrit un incident qui ressemble à celui qui avait eu lieu à Chypre pendant le premier voyage missionnaire. Paul avait frappé d'aveuglement un magicien qui nuisait à son travail. À Philippes, il chasse un démon d'une servante qui les avait suivis et qui attirait l'attention à leur ministère. Paul qui ne veut pas le témoignage d'un démon, la fait taire en chassant le démon. Les maîtres de la servante perdant ainsi une source de revenus provoquent une émeute et Paul et Silas sont traînés devant le juge, battus et mis en prison avec des ceps aux pieds. Dans ce cas toutefois, leur emprisonnement n'a pas été provoqué par les Juifs.
25Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. 26Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. 27Le geôlier se réveilla, et, lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. 28Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici. 29Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas; 30il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? 31Paul et Silas répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. 32Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison. 33Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. 34Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu.
- Actes 16.25-34
Le geôlier avait déjà une certaine notion de la foi parce que le tremblement de terre et le fait qu'aucun prisonnier ne s'était échappé l'a poussé à poser une question semblable à celle de la foule à Pierre le jour de la Pentecôte: "Frères, que ferons-nous?" (Actes 2.37).
Luc n'enregistre qu'un sommaire de l'enseignement de Paul sans mentionner s'il a parlé au geôlier et à sa famille du baptême. Toutefois, après avoir confessé sa foi au Christ, le geôlier se soumet immédiatement au baptême (comme la foule à Jérusalem à la Pentecôte). Cela démontre que le baptême fait partie du message de l'évangile.
35Quand il fit jour, les préteurs envoyèrent les licteurs pour dire au geôlier: Relâche ces hommes.36Et le geôlier annonça la chose à Paul: Les préteurs ont envoyé dire qu'on vous relâchât; maintenant donc sortez, et allez en paix.37Mais Paul dit aux licteurs: Après nous avoir battus de verges publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrètement! Il n'en sera pas ainsi. Qu'ils viennent eux-mêmes nous mettre en liberté.38Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, qui furent effrayés en apprenant qu'ils étaient Romains.39Ils vinrent les apaiser, et ils les mirent en liberté, en les priant de quitter la ville.40Quand ils furent sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent.
- Actes 16.35-40
Il est intéressant que quand les magistrats veulent relâcher tranquillement Paul et Silas, Paul leur rappelle sa citoyenneté romaine et la manière illégale dont on les a traités, en refusant de sortir de prison sans être libérés publiquement par les juges mêmes pour se protéger contre toute accusation future de s'être échappé plutôt que d'avoir été libéré légalement. Paul et Silas quittent donc la prison au grand jour et légalement. Ils font ensuite une visite d'adieux à Lydie et s'en vont ailleurs pour prêcher l'évangile.
Thessalonique
1Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. 2Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d'après les Écritures, 3expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Christ. 4Quelques-uns d'entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité. 5Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l'agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple. 6Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant: Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus. 7Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu'il y a un autre roi, Jésus. 8Par ces paroles ils émurent la foule et les magistrats, 9qui ne laissèrent aller Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution.
- Actes 17.1-9
On voit ici un patron familier:
- Paul arrive dans une ville et trouve un lieu où prêcher.
- Quelques-uns croient et d'autres ne croient pas.
- Ceux qui croient suivent Paul et reçoivent plus d'enseignement, ceux qui ne croient pas provoquent des problèmes.
- Paul part ou s'échappe, et le cycle se répète ailleurs.
Malgré les problèmes, une église est établie à Thessalonique.
Bérée (Actes 17.10-14)
Bérée est une exception à ce cycle. Les Juifs qui s'y trouvent sont désireux d'entendre Paul et ils considèrent tous ses enseignements, les comparant aux Écritures. De nombreux Juifs sont convertis ainsi que des Grecs prosélytes au judaïsme. Malheureusement cette oeuvre fructueuse est bientôt bouleversée et le cycle habituel recommence. Cette fois ce ne sont pas les Béréens qui précipitent les problèmes mais des Juifs de Thessalonique qui viennent interrompre le ministère de Paul parmi les Béréens qui l'escamotent hors de la ville, en laissant à Bérée Timothée et Silas pour continuer le travail pendant un certain temps.
Athènes (Actes 17.15-34)
15Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes. Puis ils s'en retournèrent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l'ordre de le rejoindre au plus tôt. 16Comme Paul les attendait à Athènes, il sentait au dedans de lui son esprit s'irriter, à la vue de cette ville pleine d'idoles. 17Il s'entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu'il rencontrait. 18Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient: Que veut dire ce discoureur? D'autres, l'entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient: Il semble qu'il annonce des divinités étrangères. 19Alors ils le prirent, et le menèrent à l'Aréopage, en disant: Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes? 20Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être. 21Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu'à dire ou à écouter des nouvelles.
- Actes 17.15-21
On note que pendant que Paul est à Athènes aucune église n'a été établie à son arrivée ni pendant les débuts de sa prédication à la synagogue. Luc enregistre seulement que Paul "s'entretenait . . . avec les Juifs et les hommes craignant Dieu," mais il n'y a aucune mention de nouveaux croyants ni de baptêmes et aucune réponse à sa prédication sur la place publique.
Luc enregistre plutôt l'invitation et le discours de Paul à l'Aéropage. Ce moment était important parce que c'était son premier et son plus direct contact avec l'élite des philosophes et des penseurs de l'époque.
Tout d'abord, un peu d'information d'arrière-plan:
- L'Aéropage est une colline située à Athènes.
- En grec, on l'appelait la colline d'Arès, Arès était le dieu grec de la guerre (nommé Mars chez les Romains).
- L'Aéropage était aussi le nom du conseil suprême qui siégeait sur la colline d'Arès et dont les membres étaient élus à vie.
- Ces hommes étaient les citoyens ayant rempli le mieux les magistratures les plus importantes. Ils étaient célèbres et se réunissaient uniquement pour juger des cas d'homicide. Ils échangeaient aussi les idées les plus nouvelles en philosophie, en religion et en tous les autres domaines de pensée et de connaissance humaine.
Ce jour-là, ils étaient réunis pour entendre cette nouvelle "religion", ce nouvel "enseignement" comme le font les riches et les plus puissants qui, dans chaque génération, sont les premiers à venir en contact avec les idées nouvelles. C'est là le premier discours de Paul à un auditoire nombreux, influent et entièrement païen. Il ne présente pas son cas du point de vue des prophètes ou des Écritures comme il l'a fait précédemment devant ses auditoires juifs.
22Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit: Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. 23Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j'ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. 24Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme; 25il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. 26Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; 27il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous, 28car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race... 29Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de l'homme. 30Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir, 31parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts...
- Actes 17.22-31
Paul base son discours sur leur notion de Dieu, qui était panthéiste étant donné qu'ils avaient de nombreux dieux. Son premier objectif est de les éloigner du concept de plusieurs dieux et de les diriger vers l'idée d'un seul Dieu. Il explique ensuite que ce Dieu est la source de tout ce qui existe et ne dépend pas de l'homme puisque Sa nature n'est ni humaine ni matérielle. Il affirme ensuite que Dieu requiert certaines choses de Sa création qui inclut l'homme, et qu'Il jugera éventuellement le monde (une idée que les juges dans son auditoire pouvaient comprendre). Finalement, il introduit le Christ et Sa résurrection, mais à ce point, on l'interrompt sans le laisser finir.
32Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois. 33Ainsi Paul se retira du milieu d'eux. 34Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et crurent, Denys l'aréopagite, une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux.
- Actes 17.32-34
Le discours de Paul a été bien reçu jusqu'au point où il a introduit l'idée de la résurrection de Jésus parce que les points qu'il faisait démontraient une manière logique et supérieure de penser à des être divins. Par exemple un Dieu plutôt que plusieurs dieux; un Dieu tout-puissant plutôt que les demi-dieux de la mythologie grecque; un Dieu créateur plutôt qu'un homme qui crée son propre dieu; et enfin, un Dieu qui fait justice plutôt que la justice d'hommes faibles et imparfaits. Ils ont évidemment rechigné à l'idée de la résurrection de Jésus parce que bien qu'ils croyaient à une après-vie pour l'âme, ils considéraient que la chair était mauvaise et entravait le voyage de l'âme après la mort du corps. Le concept d'un corps humain qui ressuscite (une notion acceptée par la foi) leur semblait ridicule et inutile puisque leur concept de l'après-vie était centré sur l'âme quittant le corps duquel elle était captive. À ce point, ils renvoient Paul mais deux personnes importantes et d'autres individus croient et le suivent pour recevoir plus d'enseignement, démontrant encore une fois que la parole de Dieu et Son message ne Lui reviennent jamais vides.
Corinthe (Actes 18.1-22)
1Après cela, Paul partit d'Athènes, et se rendit à Corinthe.2Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux;3et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils étaient faiseurs de tentes.4Paul discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait des Juifs et des Grecs.
- Actes 18.1-4
Luc donne un aperçu fascinant du quotidien de Paul, de comment il se déplaçait, de comment il finançait ses voyages, et des conditions dans lesquelles il vivait.
Aquilas et sa femme, Priscille, sont présentés ici et on les verra de nouveau plus tard dans la narration. Luc porte toujours attention au détail historique en mentionnant non seulement la ville où sont les trois hommes (Corinthe) mais aussi un repère dans le temps (Claude qui renvoyait tous les Juifs de Rome - Claude a régné de 44 à 54 après J.-C.).
5Mais quand Silas et Timothée furent arrivés de la Macédoine, il se donna tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ.6Les Juifs faisant alors de l'opposition et se livrant à des injures, Paul secoua ses vêtements, et leur dit: Que votre sang retombe sur votre tête! J'en suis pur. Dès maintenant, j'irai vers les païens. 7Et sortant de là, il entra chez un nommé Justus, homme craignant Dieu, et dont la maison était contiguë à la synagogue.8Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Et plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés.9Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit: Ne crains point; mais parle, et ne te tais point,10Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal: parle, car j'ai un peuple nombreux dans cette ville.11Il y demeura un an et six mois, enseignant parmi les Corinthiens la parole de Dieu.
- Actes 18.5-11
Paul demeure à Corinthe pendant 18 mois après que le Seigneur l'encourage à y rester et à prêcher. De nombreux Juifs importants sont convertis ainsi que des gentils, mais quand les Juifs incroyants résistent et blasphèment, Paul redirige ses efforts exclusivement vers les gentils. Il prêche aussi à plein temps maintenant que Silas et Timothée sont venus lui aider.
12Du temps que Gallion était proconsul de l'Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul, et le menèrent devant le tribunal, 13en disant: Cet homme excite les gens à servir Dieu d'une manière contraire à la loi. 14Paul allait ouvrir la bouche, lorsque Gallion dit aux Juifs: S'il s'agissait de quelque injustice ou de quelque méchante action, je vous écouterais comme de raison, ô Juifs; 15mais, s'il s'agit de discussions sur une parole, sur des noms, et sur votre loi, cela vous regarde: je ne veux pas être juge de ces choses. 16Et il les renvoya du tribunal. 17Alors tous, se saisissant de Sosthène, le chef de la synagogue, le battirent devant le tribunal, sans que Gallion s'en mît en peine.
- Actes 18.12-17
Après une longue période de ministère sans interruption, le cycle d'opposition par les Juifs recommence et Paul est arrêté. Le juge relâche l'apôtre quand il se rend compte qu'il ne s'agit pas d'un cas civil mais d'une dispute religieuse.
18Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères, et s'embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas, après s'être fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un voeu. 19Ils arrivèrent à Éphèse, et Paul y laissa ses compagnons. Étant entré dans la synagogue, il s'entretint avec les Juifs, 20qui le prièrent de prolonger son séjour. 21Mais il n'y consentit point, et il prit congé d'eux, en disant: Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem. Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. Et il partit d'Éphèse. 22Étant débarqué à Césarée, il monta à Jérusalem, et, après avoir salué l'Église, il descendit à Antioche.
- Actes 18.18-22
Luc écrit que Paul continue à servir une fois acquitté mais qu'après un an et demi, il sent qu'il est temps de retourner chez lui. Il amène Aquilas et Priscille avec lui et les laisse à Éphèse où il passe peu de temps mais promet de revenir. Paul finit son deuxième voyage missionnaire en saluant l'église à Césarée où se trouvait le port d'entrée puis il se dirige vers Antioche, sa congrégation, qui se trouve au nord, pour donner un compte-rendu de sa mission et du reste de ses voyages.
Leçons
Il est possible d'avoir un désaccord sans division.
Le désaccord entre Paul et Barnabas est assez typique dans l'Église: deux frères vraiment investis dans le travail ne sont pas d'accord sur la façon de procéder. Voici une situation où Satan pourrait provoquer une division. On voit toutefois qu'il n'y a pas eu de division et que personne n'a abandonné l'assemblée.
Je pense qu'ils ont présenté leur problème aux dirigeants de l'église en vue d'une résolution. En Actes 15.40 on lit: "Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur." Luc le mentionne pour souligner le fait que l'église était au courant de la situation et a béni la résolution à laquelle ils sont parvenus.
La leçon ici est que l'on devrait présenter aux anciens les disputes et les offenses qui ont à faire avec l'église. C'est là une bonne manière de les résoudre et de protéger l'église des divisions qui brisent bien souvent la communion fraternelle.
Il n'est pas nécessaire de connaître la fin pour prendre le premier pas.
Après que la porte ait semblé fermée à la prédication de Paul dans les régions de l'Asie, il cherchait une nouvelle direction. Il a éventuellement reçu une réponse à sa prière par la vision d'un homme qui l'appelait en Macédoine.
À l'époque la Macédoine était une région d'environ 30,000 km2, dont la ville principale, Philippes, comptait de 10 à 20,000 habitants. Un défi comme de trouver "une aiguille dans une botte de foin!" Paul savait au moins qu'il lui fallait aller vers l'ouest et non vers l'est. Il a alors démontré sa foi en quittant Troas et en se dirigeant vers la Macédoine. On lit qu'il a éventuellement trouvé la ville, les gens et le ministère quand il le fallait.
Certaines gens hésitent à faire le premier pas pour suivre le Seigneur s'ils ne voient pas comment ils atteindront leur but. C'est là "marcher par la vue" et non pas "marcher par la foi." Le premier pas est habituellement le pas de foi sans lequel Dieu ne révèle pas la suite. On veut être sûr et on hésite à s'engager sans une garantie de succès, cependant une vie dédiée au Christ requiert souvent qu'on fasse d'abord le premier pas.
Si c'est le Seigneur qui appelle, on peut être certain de deux choses:
- Il faudra marcher par la foi pour répondre à Son appel.
- Il fournira au temps propice tout le nécessaire.
Questions à discuter
- Expliquez dans vos propres mots pourquoi la circoncision n'est pas nécessaire pour devenir chrétien de nos jours.
- Écrivez un paragraphe décrivant ce que serait une journée typique au ciel.
- À votre avis, quelle est la chose la plus difficile pour les incroyants à accepter au sujet du christianisme? Pourquoi?