Jésus face à Jérusalem
1re partie
Examinons notre plan d'étude de L'évangile de Luc; il est basé sur les déplacements de Jésus.
- Le commencement (1.1-3.38): Décrit la naissance de Jésus jusqu'à Son baptême par Jean.
- Jésus en Galilée (4.1-9.50): Commençant avec la tentation de Jésus, Luc suit le ministère du Seigneur, le choix de Ses apôtres dans la partie nord du pays dans la région de Capernaüm où Jésus vivait à l'âge adulte et aux alentours, près du lac de Galilée. Luc décrit plusieurs miracles, enseignements et confrontations avec les chefs juifs ainsi que l'interaction de Jésus avec différentes personnes.
La section suivante décrit des événements du voyage de Jésus vers le sud, vers Jérusalem.
Jésus face à Jérusalem – Luc 9.51-18.30
Dans cette section, Luc continue sa description du ministère de Jésus alors qu'Il quitte la région du nord où Il est chez-Lui pour se rendre à Jérusalem vers l'opposition féroce à laquelle Lui et Ses apôtres devront faire face.
Entraînement pour le ministère (9.51-10.24)
Départ
51Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem. 52Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement. 53Mais on ne le reçut pas, parce qu'il se dirigeait sur Jérusalem. 54Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent: Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? 55Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. 56Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. Et ils allèrent dans un autre bourg.
- Luc 9.51-56
Au verset 51 Jésus fait allusion à Son ascension qui sera la dernière scène de Son ministère (et non pas Sa crucifixion ou Sa résurrection), et Il redirige ainsi la scène de la Galilée vers Jérusalem.
Il rencontre immédiatement de la résistance de la part des Samaritains qui ne Le recevront pas chez-eux. Ce refus n'a rien à voir avec le fait qu'Il est Juif ou qu'Il Se dit le Messie. Ce qui les dérange le plus, c'est que Jésus, considéré par beaucoup comme un prophète et un enseignant, contourne délibérément leur lieu de culte au mont Garizim pour aller prêcher à Jérusalem, la ville de leurs rivaux religieux. Jésus n'exige pas de vengeance pour ce rejet comme Jacques et Jean le suggèrent, mais Il leur rappelle Sa mission et la leur, qui est de sauver et non de détruire, et Il va humblement ailleurs.
Un ministère exigeant (9.57-62)
Le déménagement à Jérusalem sera exigeant et Jésus clarifie les difficultés de la vie d'un disciple alors que certains de ceux qui Le suivent donnent différentes excuses pour ne pas partir tout de suite avec Lui.
Jésus lui répondit: Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu.
- Luc 9.62
Il leur rappelle que pour être un disciple, il faut être prêt à aller de l'avant avec Lui sans regarder en arrière.
La mission des 70 (10.1-24)
1Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. 2Il leur dit: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.
- Luc 10.1-2
Jésus envoie 70 disciples par paires pour prêcher et préparer le peuple pour Son arrivée aux endroits qu'Il visitera bientôt. Il affirme qu'il y a beaucoup à faire et peu de serviteurs pour la tâche.
3Partez; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. 5Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison! 6Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous. 7Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu'on vous donnera; car l'ouvrier mérite son salaire. N'allez pas de maison en maison. 8Dans quelque ville que vous entriez, et où l'on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté,
- Luc 10.3-8
Le Seigneur leur donne des directives à suivre dans leur ministère:
- Soyez prudents. Le monde est plein de dangers.
- N'apportez pas d'extras, tout le nécessaire sera fourni.
- Ne gaspillez pas de temps.
- Pas de mendicité. Demeurez là où vous êtes accueillis.
- Mangez ce qui vous est offert.
guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur: Le royaume de Dieu s'est approché de vous.
- Luc 10.9
Il résume leur ministère: guérir les malades (pour établir leur crédibilité divine) et prêcher la Parole (partager la Bonne Nouvelle).
10Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l'on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites: 11Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s'est attachée à nos pieds; sachez cependant que le royaume de Dieu s'est approché. 12Je vous dis qu'en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là. 13Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. 14C'est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. 15Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts. 16Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé.
- Luc 10.10-16
Le jugement de Dieu devrait motiver à la fois les auditeurs et les orateurs. Ceux qui entendent sont perdus s'ils ne croient pas que Jésus est le Fils de Dieu. Ceux qui parlent doivent rappeler aux auditeurs qu'il y a une conséquence pour ceux qui ne croient pas. Luc mentionne plusieurs exemples de l'Ancien Testament où des villes et des nations ont été détruites par Dieu pour leur incrédulité.
Retour des disciples
17Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. 18Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 19Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. 20Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.
- Luc 10.17-20
Les disciples reviennent excités d'avoir été capables de chasser des démons au nom de Jésus (étant donné qu'Il les a envoyés pour guérir, cette puissance supplémentaire était un bonus). En commentaire à leur succès sur les démons, Jésus mentionne qu'Il voyait Satan qui tombait. S'ils étaient capables de faire cela à ceux qui suivaient Satan, ils prouvaient donc que Satan était vaincu et qu'eux aussi, ils avaient (comme nous en tant que disciples) le pouvoir de vaincre les plans du diable (dont les symboles sont des serpents et des scorpions).
Le Seigneur finit en aidant ces hommes à gagner une certaine perspective sur leur grande victoire spirituelle sur les mauvais esprits. La véritable victoire, gagnée pour eux par Jésus et cause de réjouissance éternelle, est que la vie éternelle au paradis leur est promise (leurs noms y sont déjà inscrits).
La prière de Jésus
21En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi. 22Toutes choses m'ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n'est le Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. 23Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier: Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! 24Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.
- Luc 10.21-24
La prière de Jésus révèle la vraie raison pour laquelle les disciples devraient se réjouir. Ils ont fait l'expérience d'une certaine mesure de puissance spirituelle et à cause de cela, ils sont excités et joyeux. D'autres par le passé avaient aussi ressenti et utilisé le pouvoir de Dieu pour accomplir des miracles et des guérisons, même pour ressusciter des morts (Élie, 2 Rois 4.18-37). Les disciples de Jésus avaient toutefois le privilège de connaître et de servir le Messie, le Fils de Dieu, ce qui n'avait été qu'un espoir pour les hommes et les femmes fidèles qui les avaient précédés.
Jésus Se réjouit pour eux et Il loue le Père pour la manière dont Il S'est pleinement révélé à l'humanité en donnant cette précieuse connaissance à des hommes et à des femmes de condition humble. Luc mentionne les trois personnes de la Divinité dans le même verset (v. 21).
La parabole du Samaritain (10.25-37)
Cette parabole n'apparaît que dans l'évangile de Luc et elle est donnée en réponse à une question posée par un docteur de la loi.
25Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? 26Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu? 27Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. 28Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. 29Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?
- Luc 10.25-29
La question vient après un commentaire que Jésus a fait dans Sa prière au sujet des noms des disciples inscrits au ciel. Le docteur de la loi teste Jésus en Lui demandant une question dont il connaît déjà la réponse dans l'espoir de Le discréditer. Certains érudits disent qu'il était offensé par les commentaires précédents de Jésus au sujet de Ses disciples qui iraient aux cieux parce qu'ils croyaient en Lui et qu'il avait posé cette question pour attirer Jésus dans un débat.
Jésus demande au docteur de la loi de répondre lui-même à la question, à quoi celui-ci cite le bon passage. Jésus confirme que sa réponse est correcte selon la lettre de la loi (c'est-à-dire que d'aimer Dieu et son prochain mène à la vie éternelle).
Les Juifs, particulièrement les docteurs de la loi, savaient diluer ou contourner la loi de Dieu pour faire ce qu'ils voulaient mais ils prétendaient tout de même être vertueux en vertu de la loi. Par exemple, ils divorçaient leurs femmes pour n'importe quel prétexte (par ex. qu'ils n'aimaient pas sa préparation des repas) et se proclamaient justifiés parce qu'ils observaient la loi en lui donnant un certificat officiel de divorce. Leurs actions obéissaient à la lettre de la loi mais pas à l'esprit de la loi.
Ce docteur essaie de se justifier de la même manière quant au commandement d'aimer Dieu et son prochain comme lui-même. Les Juifs faisaient une distinction quand ils en venaient à leur prochain. Pour certains, seulement d'autres Juifs étaient considérés leur prochain, et pour d'autres, il s'agissait de ceux de leur tribu ou de leur famille. La véritable question par conséquent n'était pas "Comment puis-je obtenir la vie éternelle?" mais "Qui est mon prochain?" À la différence de la première question où Jésus savait que le docteur de la loi avait la bonne réponse et le bon texte, cette fois-ci le Seigneur répond parce qu'Il peut ainsi rectifier l'erreur de cet homme .
Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort.
- Luc 10.30
Jésus présente l'histoire d'un Samaritain (les Samaritains faisaient partie d'un peuple et d'une place considérés sans valeur parce que leurs ancêtres étaient un mélange de Juifs et de gentils). Un homme est dépouillé et battu, abandonné presque nu et laissé pour mort sur une route peu peuplée entre Jérusalem et Jéricho. Un sacrificateur et un Lévite qui servaient tous deux au temple à Jérusalem passent près de lui mais n'arrêtent pas pour offrir de l'aide. Certains disent qu'ils ne voulaient pas se rendre impurs en lui touchant afin de pouvoir servir au temple. Cela est erroné pour trois raisons:
- Ils descendaient (c'est-à-dire qu'ils revenaient de Jérusalem et avaient donc complété leur service).
- Sans l'avoir examiné pour savoir s'il était circoncis, ils ne pouvaient savoir s'il était Juif ou non. Il aurait tout aussi bien pu être un sacrificateur!
- On devenait impur en touchant un lépreux ou un mort, mais cet homme blessé n'était ni l'un ni l'autre.
31Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. 32Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. 33Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. 34Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. 35Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. 36Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? 37C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.
- Luc 10.31-37
Jésus présente maintenant le personnage principal de cette parabole, le voyageur Samaritain. Cet homme s'arrête et prend soin de l'homme blessé, l'amène à un hôtel pour l'y soigner. Les deux deniers qu'il laisse auraient payé à l'avance pour deux mois de soins (Lenski p. 607).
Jésus redirige maintenant Sa question vers le docteur de la loi. Il y a en fait trois questions ici, une dite à haute voix et les deux autres sous-entendues:
- Lequel des trois hommes a agi comme "le prochain"?
- Es-tu cette sorte de prochain? La question implicite ici ramène le docteur de la loi à sa question initiale sur ce que l'on doit faire pour recevoir la vie éternelle, aimer Dieu et son prochain, et le met au défi avec une autre question:
- Aimes-tu ton prochain de cette manière?
Le docteur de la loi répond de manière hésitante à la question en reconnaissant que celui qui avait fait miséricorde (il ne pouvait pas même s'emmener à prononcer les mots "... le Samaritain était le prochain"). Jésus ayant révélé le manque dans son argument (mon prochain est celui que je choisis) et dans sa vie spirituelle (il n'aimait pas les autres comme il aurait dû) lui dit de se repentir et d'agir dans l'esprit requis par ce commandement (mon prochain est celui qui est dans le besoin).
Marie et Marthe
38Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. 39Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. 40Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider. 41Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. 42Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.
- Luc 10.38-42
Nous savons que Jésus et Ses apôtres sont maintenant près de Jérusalem étant donné que ces femmes vivaient à Béthanie, à quelques kilomètres de la ville sainte (Jean 11.1). Luc nous donne un aperçu de deux femmes qui étaient Ses disciples et qui argumentaient quant à la tâche de recevoir Jésus et les douze. Dans cette scène, deux choses sont offertes, toutes les deux importantes:
- La nourriture pour le corps, à laquelle s'affaire Marthe et pour laquelle elle essaie d'obtenir l'aide de Marie.
- La nourriture pour l'âme, que Jésus fournit par Son enseignement.
Les deux sont importantes mais se nourrir de la parole de Dieu l'est davantage. En répondant à Marthe, Jésus pointe simplement cette réalité et cette vérité. Marie a choisi la plus importante des deux. Ce qui est implicite ici est que Marthe et Marie auraient toutes les deux pu s'asseoir et écouter Jésus et que le repas aurait pu être servi plus tard.
Instruction au sujet de la prière (11.1-13)
1Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a enseigné à ses disciples. 2Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne. 3Donne-nous chaque jour notre pain quotidien; 4pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation.
- Luc 11.1-4
Un des 70 disciples demande à Jésus de lui enseigner à prier (comme Jean l'a fait pour ses disciples). Jésus répond avec un modèle de prière et montre aussi l'attitude qu'il faut avoir en prière. Le modèle qu'Il donne ici est une version abrégée de celle du sermon sur la montagne (Matthieu 6.9-13) et son illustration est unique à l'évangile de Luc.
5Il leur dit encore: Si l'un de vous a un ami, et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire: Ami, prête-moi trois pains, 6car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir, 7et si, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui répond: Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, - 8je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin.
- Luc 11.5-8
Cette histoire met en évidence la vertu de la persévérance parce que Jésus conclut que l'homme a reçu ce qu'il avait demandé non pas par nécessité ou par amitié mais parce qu'il ne cessait pas de demander.
9Et moi, je vous dis: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. 10Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. 11Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson? 12Ou, s'il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion? 13Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent.
- Luc 11.9-13
Aux versets suivants le Seigneur fait deux applications pratiques de cette histoire sur la prière:
- Continuez à demander, à chercher et à essayer. Les prières continues bâtissent la foi et développent la patience. Elles sont la forme la plus fondamentale d'exercice spirituel. Dieu répond toujours aux prières d'une manière ou d'une autre selon Sa volonté et le temps qu'Il appointe.
- Dieu sait ce dont nous avons besoin. Un père sait habituellement ce qui est bon pour ses enfants et leur donne de bonnes choses. De la même manière mais à un niveau beaucoup plus élevé, notre Père céleste le sait aussi. Jésus mentionne le plus grand don de tous, l'Esprit Saint, qui nous ressuscitera éventuellement de la mort (Romains 8.11).
Attaque des pharisiens et avertissement à leur égard (11.14-54)
La longue section qui suit met en évidence un conflit continuel entre Jésus et les pharisiens. Maintenant que Lui et les apôtres sont près de Jérusalem, les attaque des pharisiens, qui sont concentrés dans cette région, vont se multiplier.
14Jésus chassa un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et la foule fut dans l'admiration. 15Mais quelques-uns dirent: c'est par Béelzébul, le prince des démons, qu'il chasse les démons.
- Luc 11.14-15
Luc raconte que la source de cette attaque tourne autour de leurs efforts de discréditer les miracles de Jésus en les présentant comme des oeuvres du diable.
Aux versets 16-28, Jésus répond que si le diable travaille contre lui-même en chassant les démons au nom de Jésus, cela signifie qu'il est divisé et donc vaincu. Si, par contre, Jésus chasse les démons par la puissance de Dieu et que les pharisiens sont contre Lui, cela signifie qu'ils se rangent du côté du diable.
Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.
- Luc 11.23
Aux versets 29-36, certains individus dans la foule mettent Jésus au défi en demandant un signe (un miracle comme au temps de Moïse, de l'eau d'un rocher ou quelque chose du genre). Le Seigneur prophétise qu'Il leur donnera un miracle spectaculaire, Sa résurrection, mais ils ne comprennent pas Sa référence au signe de Jonas et ils n'auront pas le privilège de voir ce miracle à cause de leur incrédulité. Il les accuse d'aveuglement et d'obscurité parce qu'ils Le rejettent. L'idée que leur lumière (c'est-à-dire ce qu'ils croient être la vérité) est ténèbres est une manière de signaler qu'en réalité ils croient une fausseté. S'ils acceptent qu'Il est le Messie, ils auront la véritable lumière pour les guider.
Malheurs aux pharisiens! (11.37-54)
Jésus finit en prononçant une série de six malheurs sur les pharisiens après qu'ils L'aient critiqué pour ne pas avoir rempli les rites de purification cérémoniels requis par leurs règles. Ces malheurs sont des accusations pour leurs péchés passés d'avidité, d'orgueil, d'hypocrisie, d'impureté, d'oppression, de violence et d'obstruction à la vérité (qu'Il était le Messie). Luc écrit qu'après cette confrontation, les scribes et les pharisiens s'uniront pour comploter de Le tuer.
Leçon
Nous avons vu ici une grande quantité d'événements et à part l'observation que ces choses ont toutes pris place alors que Jésus était en route vers Jérusalem, on n'y voit pas de thème général. Il s'y trouve toutefois de nombreuses leçons. En voici une.
Nous sommes les 70
Il n'y avait que 12 hommes choisis comme apôtres (ils ont été témoins du baptême, de la mort, du corps ressuscité de Jésus) en plus de Matthias choisi pour remplacer Judas (Actes 1.12-26) et de Paul, choisi miraculeusement par Jésus sur la route de Damas (Actes 9.3-9). Toutefois les modèles à suivre pour nous et pour notre ministère aujourd'hui ne sont pas les 12 du début mais les 70 que Jésus a envoyés pour en préparer d'autres à Sa venue. De la même manière, notre tâche aujourd'hui est de proclamer l'évangile à nos voisins et à la nation, et de le confirmer par le témoignage de nos vies pures et de nos bonnes oeuvres, afin que tous puissent croire et être prêts pour le retour du Christ. Il ne viendra cette fois pas pour le salut mais pour le jugement des incroyants et des méchants, et pour la glorification de ceux qui croient et qui Le servent patiemment jusqu'au jour de Son retour.
Questions à discuter
- Décrivez ce qui vous semble le plus grand obstacle pour l'évangile là où vous prévoyez prêcher et comment vous planifiez le surmonter dans votre ministère.
- Si vous présentiez la parabole du Samaritain aujourd'hui, qui seraient vos personnages contemporains? (Les brigands, le sacrificateur, le Lévite, le Samaritain, l'hôtelier, la victime)
- Que diriez-vous à quelqu'un qui a prié longtemps et avec ferveur sans être exaucé et par conséquent est découragé et fâché contre Dieu?