8.

Derniers enseignements

Pendant les dernières heures avant Sa souffrance, Jésus enseigne au sujet du jugement prochain de la nation juive et aussi de comment les Apôtres se souviendront de Lui après Son départ.
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Marc raconte son histoire à trois niveaux et il faut s'en rappeler à travers son livre:

  1. Le ministère de Jésus aux masses.
  2. Le ministère de Jésus aux disciples.
  3. La confrontation de Jésus avec les chefs religieux juifs.

L'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, qui a déclaré Sa véritable identité aux masses, est suivie par Sa confrontation finale et Sa réprobation des dirigeants. Il reste encore une dernière occasion de ministère à Ses disciples pendant laquelle Il les instruira à trois sujets:

  1. Le jugement de la nation d'Israël pour avoir rejeté son Messie.
  2. Ce qui Lui arrivera très bientôt.
  3. Comment ils commémoreront Sa vie, Sa mort et Sa résurrection.

Jugement sur la nation — 13.1-37

Plusieurs sont incertains de ce dont Jésus parle au chapitre 13 : la fin du monde ou la destruction de Jérusalem qui s'est produite en 70 apr. J.-C. La clé pour comprendre Ses enseignements se trouve aux quatre premiers versets qui mettent le reste du passage en contexte.

1Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions! 2Jésus lui répondit: Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.

Les Apôtres font référence au temple, une structure dont la reconstruction avait pris 40 ans. Jésus leur dit que le temple sera détruit. Pour les gens de l'époque, le temple représentait la religion et la nation juives. Les Apôtres ne comprennent pas encore que le christianisme remplacera le judaïsme, et que la destruction totale du temple et de la ville où il se trouve en sera le signe.

3Il s'assit sur la montagne des oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question: 4Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s'accomplir?

Plusieurs des Apôtres sont affligés par cette idée et questionnent Jésus spécifiquement à ce sujet. Ils veulent savoir quand cela arrivera et que seront les signes accompagnant cet événement.

La réponse du Seigneur est difficile à comprendre parce qu'Il utilise un langage apocalyptique (semblable à celui du livre de l'Apocalypse). Cela signifiait que seulement ceux qui étaient familiers avec ce style cryptique et qui connaissaient la question originale des Apôtres et la réponse de Jésus seraient capables de discerner le sens de ce passage tout entier. La clé toutefois est que Sa réponse décrit les événements entourant la destruction future de Jérusalem.

Jésus commence donc par mentionner les différentes phases qui ont mené à cette fin terrible:

La phase des faux prophètes et des rumeurs

5Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise. 6Car plusieurs viendront sous mon nom, disant; C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens. 7Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. 8Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines. Ce ne sera que le commencement des douleurs.

Après l'ascension de Jésus (Actes 1.9-11), de nombreux faux prophètes ont fait surface et prêché des scénarios de « la fin du monde ». Flavius Josèphe (un historien juif de l'époque) écrit à leur sujet qu'ils ont été tués ou qu'ils ont disparu. La nation juive a aussi été souvent en désaccord avec le roi Hérode et avec Rome, et il y avait constamment des bouleversements politiques et militaires. Jésus avertit Ses Apôtres de ne pas paniquer quand de telles choses se produiront.

La phase de la persécution

9Prenez garde à vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et devant des rois, à cause de moi, pour leur servir de témoignage. 10Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations. 11Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. 12Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. 13Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.

Peu de temps après la Pentecôte certains des Apôtres ont été emprisonnés par les autorités juives (Actes 4) et plus tard Paul et ses associés ont été persécutés par les Juifs et par les Romains (Actes 17; 23; 26). On sait aussi que Paul et Pierre ont tous deux étés martyrisés à Rome (entre 62 et 67 apr. J.-C.) et qu'une persécution générale du christianisme a eu lieu à travers l'Empire romain. Jésus dit à Ses Apôtres que même ces événements terribles ne seront pas l'accomplissement du jugement dont Il parle.

La phase du siège

14Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, -alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; 15que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n'entre pas pour prendre quelque chose dans sa maison; 16et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. 17Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! 18Priez pour que ces choses n'arrivent pas en hiver. 19Car la détresse, en ces jours, sera telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais. 20Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a choisis. 21Si quelqu'un vous dit alors: "Le Christ est ici", ou: "Il est là", ne le croyez pas. 22Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible. 23Soyez sur vos gardes: je vous ai tout annoncé d'avance.

« L'abomination de la désolation » était le terme utilisé par Jésus pour faire référence au signe qui indiquerait la destruction prochaine et finale de la ville. En Luc 21.20, Luc dit que le siège de Jérusalem par l'armée romaine et ses boucliers idolâtres profanait la ville et le temple, et était par conséquent l'accomplissement de la prophétie. Jérusalem est demeurée sous le siège de l'armée romaine pendant quatre ans et sa destruction finale a eue lieu en 70 apr. J.-C. Jésus les avertit qu'il sera temps de quitter la ville quand ils entendront la nouvelle que le temple a été profané.

L'histoire dit que la communauté chrétienne vivant à Jérusalem à l'époque a échappé et s'est enfuie à Pella (une ville située de l'autre côté du Jourdain) au cours d'une accalmie dans le siège lorsque l'armée romaine s'est retirée pour un court moment. L'historien Flavius Josèphe consigne qu'il y avait alors de nombreux « prophètes » revendiquant la victoire ou encourageant leurs disciples à demeurer dans la ville pendant cette période, mais Jésus avertit Ses Apôtres et les futurs chrétiens qui vivraient à Jérusalem dans le futur d'éviter ces faux prophètes et de s'échapper.

Après que l'armée romaine ait fait souffrir les habitants de Jérusalem de famine, elle a attaqué la ville et tous ceux qui y étaient encore dans le pire massacre de l'histoire. Jésus dit que Dieu a raccourci ces jours pour préserver quelques descendants au peuple juif.

Jésus avertit les Apôtres que ces choses prendront place et ils savent quand s'échapper (quand le temple sera profané).

La phase de l'évangile

24Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, 25les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. 26Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire. 27Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel.

Dans le langage apocalyptique (un style littéraire utilisé pour décrire des guerres terribles, des tragédies nationales et les jugements de Dieu), l'idée des corps célestes qui tombent ou qui changent signifiait qu'une période avait fini et qu'une nouvelle commençait. Jésus leur disait qu'avec la destruction de la cité et du temple, une époque et une nation s'éteindraient. Le temps où le peuple juif était considéré le peuple choisi de Dieu basé sur sa relation à Abraham allait se terminer avec cette destruction. Après la résurrection de Jésus et la prédication de l'évangile, le peuple de Dieu serait ceux qui croiraient et Le suivraient, sans égard à leur culture, à leur genre ou à leur position dans la société (Galates 3.28-29).

« La venue du Fils de l'homme » est une image de l'Ancien Testament (Ésaïe 19.1) décrivant la visite de Dieu sur une nation pour son jugement. Dans la Bible cela se produit quand Dieu visite les Assyriens, les Babyloniens, les Mèdes, les Grecs et maintenant les Juifs pour le jugement. Jean, dans le livre de l'Apocalypse, décrira comment Dieu visitera aussi les Romains dans le futur pour les juger et les punir.

Jésus décrit aussi le nouvel évangile où les anges (messagers ou apôtres) prêcheront à tous les peuples pour les amener dans le royaume (les élus sont ceux qui répondent à l'évangile étant donné que les Juifs ne sont plus Ses élus, ayant rejeté le Christ).

« L'extrémité du ciel » fait possiblement référence aux martyrs qui font partie du royaume.

Avertissement final

28Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. 29De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte. 30Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive. 31Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. 32Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

33Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra. 34Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. 35Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin; 36craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. 37Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez.

Il les avertit, leur donne des détails et les rassure de plusieurs choses :

  • Toutes ces choses se produiront dans leur génération. Il fait référence à la fin de Jérusalem, et non à la fin du monde.
  • Rien de peut arrêter ces événements. Il n'y aura pas de prophète ni d'occasion de se repentir.
  • Seul Dieu le Père sait quand ces choses prendront place. Leur tâche est simplement d'être prêts.

Le repas de la Pâque — 14.1-42

Jésus était Juif et Il observait donc la Pâque. Ce repas commémorait le temps où l'ange de la mort avait détruit chaque premier-né en Égypte mais avait épargné les Juifs en captivité (Exode 12.1-14). Ils avaient été épargnés parce qu'ils avaient obéi aux instructions de Dieu de mettre du sang d'un agneau sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons et de demeurer dans leurs maisons pour partager ce repas spécial. Depuis, à chaque année (au printemps), les Juifs offraient un agneau en sacrifice et partageaient un repas avec un rituel spécial pour commémorer leur liberté de l'esclavage en Égypte. C'est là le repas que Jésus préparait pour Ses Apôtres.

Normalement, le père, le chef de famille ou l'enseignant présidait au repas de la Pâque. Quand la scène s'ouvre au chapitre 14, Jésus est avec Ses disciples, deux jours avant la Pâque, et visite Simon le lépreux.

1La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens d'arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir. 2Car ils disaient: Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple.

Marc mentionne que Jésus était en danger mais que Ses attaquants Le laisseraient tranquille pendant le festival par crainte du peuple.

3Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus. 4Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation: A quoi bon perdre ce parfum? 5On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'irritaient contre cette femme. 6Mais Jésus dit: Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard; 7car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m'avez pas toujours. 8Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture. 9Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait.

Marc raconte aussi l'histoire de la femme qui avait oint Jésus d'un parfum de grand prix. Plusieurs de ceux qui étaient présents murmuraient que c'était là du gaspillage (spécialement Judas qui y voyait une occasion de vendre le parfum et d'en tirer profit). Jésus met son action en contexte, disant qu'il ne s'agissait pas de gaspillage mais qu'elle préparait en fait Son corps pour Sa mort. La coutume juive était de couvrir de parfum le corps du défunt pour en neutraliser l'odeur par respect pour lui. Ici, l'onction était faite avant Sa mort en signe de prophétie et non en signe de respect. Jésus félicite l'action de cette femme et l'utilise pour alerter Ses disciples à Sa mort prochaine

12Le premier jour des pains sans levain, où l'on immolait la Pâque, les disciples de Jésus lui dirent: Où veux-tu que nous allions te préparer la Pâque? 13Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit: Allez à la ville; vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau, suivez-le. 14Quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison: Le maître dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples? 15Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée et toute prête: c'est là que vous nous préparerez la Pâque. 16Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit; et ils préparèrent la Pâque.

À l'époque de Jésus, La Pâque était devenue une célébration qui durait toute la semaine, commençant avec la partage de l'agneau sacrificiel. Cette année-là, la Pâque tombait un jeudi. Deux Apôtres ont été envoyés à la ville pour acheter et sacrifier l'agneau au temple et préparer la salle où ils mangeraient le repas. Aucun nom n'est donné quant au propriétaire de la pièce ni de l'endroit par raison de sécurité (Jésus connaissait l'intention de trahison de Judas).

17Le soir étant venu, il arriva avec les douze. 18Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: Je vous le dis en vérité, l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. 19Ils commencèrent à s'attrister, et à lui dire, l'un après l'autre: Est-ce moi? 20Il leur répondit: C'est l'un des douze, qui met avec moi la main dans le plat. 21Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né.

Judas est présent au repas quand Jésus annonce qu'il y a un traitre parmi eux. Pour ce qui est des spéculations quant au sort de Judas, s'il a été sauvé ou non, le verset 21 donne la réponse de Jésus au sujet de celui qui L'a trahi.

22Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Prenez, ceci est mon corps. 23Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. 24Et il leur dit: Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs. 25Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. 26Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

Le repas normal de la Pâque était un rituel où le chef de famille en mangeait les différents éléments dans un certain ordre et les autres convives suivaient son exemple : du pain sans levain (représentant la hâte avec laquelle le peuple avait dû quitter leur pays de captivité) était trempé dans des herbes amères (qui représentaient leur souffrance en Égypte) et mangé avec une partie de la viande de l'agneau (représentant le sacrifice qui avait sauvé leurs vies quand l'ange de la mort avait épargné leurs maisons et pris la vie de chaque « premier-né » enfant et animal en Égypte).

Plus tard, on ajouta le vin au repas qui représentait les bénédictions dont ils jouissaient dans la terre promise que Dieu leur avait donnée. Le père mangeait et buvait chacun de ces éléments puis la famille suivait son exemple. À un certain point, quelqu'un (habituellement un enfant ou un jeune) demandait au père ou au maître du repas ce que ces choses signifiaient, et cela donnait l'occasion de raconter encore une fois l'ancienne histoire de la libération de captivité égyptienne du peuple juif par Dieu. Des prières et des cantiques étaient dispersés entre les différents mets jusqu'à la fin du repas.

Au point où il ne restait qu'un peu de pain et une dernière portion de vin (il y en avait habituellement deux ou trois portions), Jésus change la signification du repas de la Pâque et des éléments. Le pain ne représente plus la hâte de quitter l'Égypte mais désormais Son corps et la douleur qu'Il allait endurer sur la croix. Le vin ne représente plus les bénédictions de la terre promise mais désormais Son sang (ou Sa vie) qui allait être versé en sacrifice pour les péchés de l'humanité.

Après avoir parlé de Sa mort, Jésus leur dit qu'Il boira à nouveau le vin avec eux quand le royaume (l'église) sera établi. Cette prophétie est accomplie à chaque fois que l'église se réunit pour partager la communion en souvenir du Christ.

Selon la coutume de la Pâque, ils chantent le « Hallel, » une série de psaumes (Psaumes 113-118). Après cela ils partent pour la montagne des oliviers et le jardin de Gethsémané qui était un parc public à environ un kilomètre et demi de la ville, souvent utilisé pour la méditation tranquille.

27Jésus leur dit: Vous serez tous scandalisés; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. 28Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. 29Pierre lui dit: Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé. 30Et Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. 31Mais Pierre reprit plus fortement: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose.

Encore une fois, Jésus les avertit que non seulement l'un d'entre eux Le trahira, mais qu'à ce moment-là ils s'enfuiront tous. Pierre insiste qu'il restera et Jésus lui dit qu'il Le reniera avant même que le jour ne se lève (quand le coq chantera). Tous les Apôtres se joignent à Pierre en promettant d'être fidèles.

32Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je prierai. 33Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur et des angoisses. 34Il leur dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez. 35Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta contre terre, et pria que, s'il était possible, cette heure s'éloignât de lui. 36Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. 37Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: Simon, tu dors! Tu n'as pu veiller une heure! 38Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. 39Il s'éloigna de nouveau, et fit la même prière. 40Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre. 41Il revint pour la troisième fois, et leur dit: Dormez maintenant, et reposez-vous! C'est assez! L'heure est venue; voici, le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. 42Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.

Ils vont à la montagne des oliviers nommée ainsi à cause de l'oliveraie qui s'y trouve. Le parc adjacent, au sommet de la colline servait de lieu de repos aux voyageurs avant de compléter le dernier kilomètre pour arriver à Jérusalem et il s'appelle Gethsémané (c'est-à-dire « presse à huile ») parce qu'une presse y était située. Il est intéressant de noter que les Apôtres ont dormi pendant l'agonie de Jésus dans le jardin et aussi pendant Sa période de gloire sur la montagne lors de Sa transfiguration (Luc 9.32). Marc décrit la lutte et l'acceptation de souffrance que la nature humaine de Jésus essayait d'éviter (naturellement).

43Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l'un des douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens. 44Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c'est lui; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. 45Dès qu'il fut arrivé, il s'approcha de Jésus, disant: Rabbi! Et il le baisa. 46Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent. 47Un de ceux qui étaient là, tirant l'épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille. 48Jésus, prenant la parole, leur dit: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. 49J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi. Mais c'est afin que les Écritures soient accomplies. 50Alors tous l'abandonnèrent, et prirent la fuite. 51Un jeune homme le suivait, n'ayant sur le corps qu'un drap. On se saisit de lui; 52mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu.

Judas arrive avec une foule de gardes du temple et de fauteurs de trouble pour L'arrêter. Un des Apôtres (Pierre) lève son épée et coupe l'oreille du serviteur du souverain sacrificateur (Malchus). Luc dit que Jésus le guérit (Luc 22.50). Marc mentionne un jeune homme qui s'enfuit sans ses vêtements et certains érudits croient qu'il s'agirait peut-être de Marc, qui connaissait les Apôtres et vivait à Jérusalem à l'époque.

53Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s'assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes. 54Pierre le suivit de loin jusque dans l'intérieur de la cour du souverain sacrificateur; il s'assit avec les serviteurs, et il se chauffait près du feu. 55Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient point; 56car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s'accordaient pas. 57Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant: 58Nous l'avons entendu dire: Je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme. 59Même sur ce point-là leur témoignage ne s'accordait pas. 60Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus, et dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces gens déposent contre toi? 61Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni? 62Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. 63Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? 64Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble? Tous le condamnèrent comme méritant la mort. 65Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant: Devine! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets.

Le souverain sacrificateur et le sanhédrin voulaient tuer Jésus mais seul le gouvernement romain pouvait exécuter un criminel. Ils essaient donc de trouver une charge assez sérieuse contre Jésus pour Lui mériter la peine de mort. Ils s'accordent finalement sur une charge de blasphème, punissable de mort selon la loi juive mais non selon la loi romaine. Ils n'avaient aucune preuve contre Lui jusqu'à ce que Jésus Lui-même reconnaisse la vérité à Son sujet. Ils n'avaient pas non plus de raison légale de Le mettre à mort mais ils utilisaient la pression politique et populaire pour le faire.

66Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. 67Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. 68Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. 69La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. 70Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. 71Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. 72Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.

Pierre était dans la cour du souverain sacrificateur parce qu'il était avec un autre disciple connu de ses gens et autorisé à entrer. Confronté par une servante et par d'autres curieux au sujet de son association à Jésus, non seulement Pierre le nie, mais il maudit et jure qu'il ne Le connait même pas. Peut-être que Pierre a suivi pour voir si Jésus accomplirait un miracle et confondrait encore une fois les dirigeants juifs. Il a peut-être pensé que c'était le début de la révolution. Toutefois, quand il a vu Jésus attaché et torturé, il a eu peur, s'est trouvé confus et découragé. On fait des choses terribles quand on est sous pression ou effrayé. Pierre, qui avait juré qu'il irait jusqu'à mourir avec Jésus succombe à sa faiblesse et à sa nature pécheresse. Au lever du jour, quand le coq chante, Pierre réalise ce qu'il a fait et est immédiatement désespéré. Il ne pouvait effacer ni réparer ni même payer pour son erreur. Seul Jésus pouvait rectifier la situation, ce qu'Il fera plus tard.

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