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L'imposition des mains

Dans cette leçon, Michel discute du symbolisme et de la pratique de l'imposition des mains à la fois dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament.
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Dans les huit premiers chapitres de ce livre nous avons traité des qualifications et responsabilités des anciens et des diacres. Les anciens étaient des hommes chrétiens mûrs choisis par des prédicateurs ou par d'autres anciens en accord avec des qualifications spécifiques. Leur tâche était de diriger à travers l'enseignement, la prière, l'exemple et l'attention au troupeau. Les diacres étaient des hommes chrétiens, mûrs dans la foi, choisis par la congrégation selon certaines qualifications et confirmés par les anciens pour accomplir certaines tâches.

Nous avons examiné les deux controverses principales au sujet des anciens et des diacres :

  1. Le passage qui dit « maris d'une seule femme » a été interprété de différentes manières, mais il est évident qu'un homme qui n'a été marié qu'une seule fois dans sa vie est certainement acceptable et qualifié bibliquement.
  2. Certaine littérature non-biblique semble suggérer que des femmes auraient servi comme diacres dans les temps anciens. Toutefois, les passages qui décrivent les qualifications requises supportent sans contredit l'enseignement que seuls des hommes furent consacrés diacres et il est bibliquement correct de ne sélectionner que des hommes pour ce rôle dans l'église. (Si l'unique source considérée est la Bible).

Il ne s'agit ici nullement de suggérer l'hérésie ni la condamnation de ceux qui voient ces deux questions de manières différentes ; toutefois qu'après avoir vérifié les évidences et considéré les enseignements avec soin, l'interprétation biblique prudente, et la plus édifiante, consiste à supporter le leadership de l'homme dans l'Église.

L'imposition des mains

Les mains, spécialement la main droite, avaient un sens important dans la pensée hébraïque : la main droite symbolisait la puissance et l'autorité. (On portait l'épée de la main droite.) L'image des mains était souvent utilisée pour représenter des idées variées. Par exemple :

Laisser tomber les mains était considéré un signe de faiblesse ou un manque de résolution, et les garder en l'air était la solution.

10Josué fit ce que lui avait dit Moïse, pour combattre Amalek. Et Moïse, Aaron et Hur montèrent au sommet de la colline. 11Lorsque Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort ; et lorsqu'il baissait sa main, Amalek était le plus fort.12Les mains de Moïse étant fatiguées, ils prirent une pierre qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hur soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre ; et ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil. 13Et Josué vainquit Amalek et son peuple, au tranchant de l'épée.
– Exode 17.10-13

Élever les mains signifiait violence ou dans différents contextes, supplication dans la prière.

Placer la main sous la cuisse était une manière de ratifier un accord. Le serviteur d'Abraham le fit en promesse de trouver une femme pour Isaac parmi la famille d'Abraham (Genèse 24.9). Ce geste était comme lever la main pour prêter serment en cour de nos jours.

Le lavage des mains signifiait souvent l'innocence (Deutéronome 21.6).

On utilisait les mains pour exécuter le transfert d'un état à un autre. Parfois les deux mains étaient utilisées ou imposées sur quelque chose ou quelqu'un d'autre en signification de transfert d'une personne à une autre, tel Jacob pour transférer la bénédiction à ses fils (Genèse 48).

Les Lévites étaient consacrés comme représentants du peuple devant Dieu par l'imposition des mains du peuple sur eux. Le peuple se transférait aux Lévites en posant leurs mains sur eux (Nombres 8.10).

Ceux qui adoraient posaient leurs mains sur un animal à offrir comme sacrifice de culpabilité signifiant qu'ils transféraient leur culpabilité à l'animal, et la mort de celui-ci leur servait d'expiation (Lévitique 1.4).

À l'époque du Nouveau Testament, le symbolisme de la main, spécialement de l'imposition des mains, était une idée bien établie. Jésus utilisait ce geste ainsi que les Apôtres dans des situations spéciales et avec différentes significations :

  1. Guérison. Jésus imposa les mains sur les malades et les guérit (Marc 6.5) ainsi que les Apôtres et ses disciples (Actes 9.12, Ananias; Actes 28.8, Paul).
  2. Bénédiction. Jésus bénit les enfants en imposant Ses mains sur eux (Matthieu 19.13), mais on ne voit nulle part les Apôtres ni les disciples faire ainsi.
  3. Prière. La coutume juive était d'élever les mains en prière, et il semble que ce geste continua d'être pratiqué par les chrétiens parce que Paul y fait référence en 1 Timothée 2.8.
  4. Miracles. Dans le livre des Actes, les Apôtres imposent les mains sur différents disciples pour leur donner l'habileté d'accomplir certains miracles (parler en langues, guérir, etc.). Cette habileté était parfois conférée sans l'imposition des mains de quiconque (par exemple les Apôtres eux-mêmes, Cornélius) mais quand elle était donnée par l'imposition des mains, il s'agissait toujours des mains des Apôtres.

Autrement dit, on pouvait recevoir l'habileté de faire des miracles directement de Dieu ou à travers l'imposition des mains des Apôtres, mais celui qui n'était pas un Apôtre ne pouvait effectuer ce transfert à quelqu'un d'autre.

14Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. 15Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint Esprit. 16Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. 17Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit.
– Actes 8.14-17

Après les Apôtres, Cornélius et Paul, aucun autre exemple de personnes recevant de Dieu le pouvoir de faire des miracles n'est donné et après leur mort, on voit moins de gens capables de faire des miracles

5. Ordination. Ce mot signifie conférer à quelqu'un la charge d'un ministère et est utilisé dans le Nouveau Testament pour décrire la situation où ce transfert prend place. L'imposition des mains par quelqu'un qui en a l'autorité symbolise le transfert d'autorité et l'acceptation du nouveau rôle ou de la nouvelle tâche (Actes 6, diacres ; Actes 13, missionnaires ; 2 Timothée 1.6, prédicateurs).

Imposons-nous les mains de nos jours ? Nous devrions le faire quand la situation y est propice. Si les Apôtres le faisaient, nous pouvons et devrions le faire si c'est en accord avec les Écritures :

  • Guérison. Nous ne possédons plus la puissance miraculeuse de guérir, nous n'imposons donc pas les mains en symbole de guérison. Nous touchons afin d'encourager et de démontrer de l'affection, mais pas pour guérir.
  • Bénédiction. Nous sommes tous frères sans autorité les uns sur les autres. Nous pouvons prier les uns pour les autres. Cela n'est plus mentionné après le départ de Jésus.
  • Prière. Toutes sortes de positions sont utilisées pour prier et si quelqu'un veut élever ses mains, il ou elle est libre de le faire. Le Nouveau Testament mentionne qu'on le faisait encore à l'époque, il n'y a donc aucune raison pour laquelle on ne pourrait continuer si on le désire. Il s'agit là d'un choix personnel pour exprimer et être perçu comme révérant.
  • Miracles. Encore une fois, nous ne pouvons plus faire de miracles et ne pouvons donc plus transférer ce pouvoir.
  • Ordination. Des hommes sont encore consacrés à la prédication, aux rôles de diacres et de missionnaires ; nous pouvons et devrions donc utiliser ce symbole pour signifier notre approbation et la consécration au ministère.

Sommaire

Chaque congrégation doit faire un effort de progresser, un effort de créer un environnement pour la croissance. Dieu cause la croissance mais nous sommes responsables de créer un environnement qui y est favorable en développant chaque domaine de ministère. Nous plantons et arrosons mais Dieu cause la croissance. Il n'y a pas de croissance sans semence et arrosage. L'imposition des mains est habituellement un signe qu'une église grandit parce que différentes personnes s'impliquent davantage dans des rôles de ministère, et l'imposition des mains marque le point de transfert dans ce développement.