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La gloire de chanter dans l'adoration

Cette dernière leçon examine la fondation biblique et la documentation historique qui établissent le chant comme louange musicale commandée par l'Esprit en ce qui a trait à l'adoration publique.
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Pendant plusieurs années avant d'acheter un nouveau bâtiment, l'église à Montréal était voisine d'une assemblée pentecôtiste. Nous pouvions entendre leur orchestre (particulièrement la basse et les percussions) à travers le mur commun et cela nous faisait chanter plus fort! Leur ministre, Billy English, était un homme plaisant et nous nous rencontrions de temps en temps.

Il y avait bien sûr plusieurs différences entre nos églises respectives. Ils n'avaient pas de classes bibliques, seulement une longue période d'adoration. Ils croyaient aux dons miraculeux, aux langues et à la prophétie dans l'âge moderne, etc. Ils utilisaient toutes sortes d'instruments musicaux et d'artistes dans leur adoration publique.

Mais quand Billy et moi étions ensemble et parlions des affaires de l'église, la seule chose qui piquait sa curiosité à notre sujet était que nous « chantons » seulement. Il comprenait l'idée des classes bibliques et pourquoi nous ne croyons pas aux miracles modernes, mais il ne saisissait pas pourquoi nous n'utilisons pas d'instruments. Il disait que c'est l'élément le plus distinct au sujet de notre groupe et que cela nous séparait vraiment des autres. Nous sommes vraiment différents à ce sujet.

C'est malheureux que tant de nos frères contemplent l'idée d'ajouter des instruments au culte, éliminant ainsi une des marques distinctes de notre identité.

Évidemment, aussi curieux soit-il, Billy ne me donnait jamais une l'occasion de lui expliquer clairement pourquoi nous nous limitons à chanter nos louanges dans notre adoration publique.

Il me semble qu'il y a beaucoup de gens qui sont incertains quant à cette pratique des églises du Christ. Pour cette raison et avec l'espoir que Billy lise un jour ce livre, permettez-moi de vous donner simplement les trois raisons principales pour lesquelles l'église du Christ n'utilise pas d'instruments dans son adoration publique.

1. Cela n'est pas commandé dans le Nouveau Testament

Un des éléments du culte les plus importants dans la foi en Dieu est l'adoration. Le tout premier commandement dans l'Ancien Testament est l'interdiction d'adorer tout dieu autre que le Seigneur.

Dans l'Ancien Testament Dieu était très spécifique quant à la manière dont Il voulait que les Juifs l'adorent.

La construction du tabernacle dans le désert ainsi que du Temple à Jérusalem était faite exactement selon Ses instructions détaillées (on trouve au moins cinq chapitres d'instructions dans l'Exode).

La manière selon laquelle les Juifs adoraient, offraient des sacrifices, la tenue vestimentaire des prêtres, tout était expliqué dans les plus menus détails.

Même les instruments musicaux à utiliser, quand ils devaient être joués et par qui, étaient décrits par Dieu à Moïse, à David et aux prophètes.

Par exemple, Moïse :

L'Éternel parla à Moïse, et dit : 2Fais-toi deux trompettes d'argent ; tu les feras d'argent battu. Elles te serviront pour la convocation de l'assemblée et pour le départ des camps.
– Nombres 10.1-2

Dieu spécifie quels instruments (seulement deux).

Les fils d'Aaron, les sacrificateurs, sonneront de la trompette.
– Nombres 10.8

Il spécifie qui devra en jouer.

Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d'actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu. »
– Nombres 10.10

Il explique quand et pourquoi. Si Dieu donne des instructions spécifiques au sujet de la musique dans le culte, c'est qu'Il y tient.

Le roi David

25Il fit placer les Lévites dans la maison de l'Éternel avec des cymbales, des luths et des harpes, selon l'ordre de David, de Gad le voyant du roi, et de Nathan, le prophète; car c'était un ordre de l'Éternel, transmis par ses prophètes.26Les Lévites prirent place avec les instruments de David, et les sacrificateurs avec les trompettes.27Ézéchias ordonna d'offrir l'holocauste sur l'autel; et au moment où commença l'holocauste, commença aussi le chant de l'Éternel, au son des trompettes et avec accompagnement des instruments de David, roi d'Israël.
– II Chroniques 29.25-27

À travers les prophètes Gad et Nathan, Dieu donna des instructions à David concernant les instruments qu'il fallait utiliser dans l'adoration au Temple et la manière de les utiliser.

Ce n'était pas là l'initiative de David.

Les Juifs n'ont jamais ajouté ni changé ces commandements.

Dans ce passage, les auteurs décrivent la restauration du culte au Temple par Ézéchias après une longue période de négligence et quand il en vient à la musique, ils ré- instituent ce qui avait été commandé par Dieu, sans changement.

Mon point est que dans l'Ancien Testament Dieu était spécifique dans Ses instructions concernant la musique utilisée dans l'adoration, probablement parce que les Juifs se laissaient facilement attirer aux pratiques païennes d'adoration.

La même idée se retrouve dans le Nouveau Testament. À travers les Apôtres, Dieu nous donne encore l'information dont nous avons besoin pour l'adorer. À part le Repas du Seigneur, la prière, l'enseignement et la prédication de la Parole et le soin envers l'Église, la seule instruction ou le seul commandement qui nous a été donné quant à l'adoration publique est de chanter.

A.

Que faire donc? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence ; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence.
– I Corinthiens 14.15

Paul donne ici des instructions quant à la conduite appropriée dans l'adoration publique de l'Église.

B.

18Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit ; 19entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ;
– Éphésiens 5.18b-19

Paul répète non seulement l'idée que de chanter est la manière adéquate et acceptable de louanger Dieu musicalement, le mot même qu'il utilise signifie chanter sans instruments.

En français nous utilisons le terme a cappella (terme italien signifiant « style chapelle ») quand nous voulons faire référence au chant sans instruments. Dans la langue grecque (la langue du Nouveau Testament), le mot pour chanter sans instrument est le mot psallo, le mot exact que Paul utilise ici.

Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce.
– Colossiens 3.16

Encore une fois, à un troisième groupe d'églises, Paul répète les mêmes instructions inspirées en référence à la louange musicale, psallo, chanter seulement.

Comment pouvons-nous penser que le Dieu qui donna des commandements très spécifiques à Son peuple dans l'Ancien Testament au sujet de l'adoration laisserait Son peuple dans le Nouveau Testament faire ce que bon lui semble quand il en vient à L'adorer en musique?

Si nous posons la question « Quel commandement de Dieu avons-nous en ce qui concerne la louange musicale pendant le culte ? « La réponse du Nouveau Testament est très claire, « seulement chanter ».

2. Il n'y a pas d'exemple

Ce qui est intéressant quant à l'Ancien Testament et l'utilisation d'instruments dans l'adoration est qu'on y retrouve plusieurs exemples. L'Ancien Testament décrit clairement et en détail l'utilisation d'instruments, de chœurs, de parades, etc. Il ne s'y trouve aucun effort d'en minimiser l'utilisation, ce n'est pas une zone d'incertitude.

  • Ils étaient commandés et utilisés.
  • Nous confirmons leur utilisation par le commandement de Dieu et par les nombreux exemples du peuple s'y soumettant.

Dans le Nouveau Testament, les exemples et directives donnés par Dieu, à travers le Apôtres, commandent la pratique du chant sans instruments dans l'adoration publique.

Ce point est évident par le fait qu'il ne s'y trouve pas un seul exemple de leur utilisation dans tout le Nouveau Testament. Nous débattons la question aujourd'hui mais ils ne le faisaient pas à l'époque parce que ce n'était pas même une question.

Question : Pourquoi pas d'exemples ?

Réponse : On ne les utilisait pas.

Question : Pourquoi pas ?

Réponse : Le commandement était de chanter.

Par exemple, dans l'église grecque orthodoxe : pas d'instruments. Pourquoi ? Ils sont grecs, ils comprennent le sens de psallo!

Tout comme les Juifs obéirent au commandement de Dieu d'utiliser des instruments dans l'Ancien Testament, les chrétiens du Nouveau Testament obéirent au commandement de Dieu de chanter seulement et le fait qu'il ne s'en trouve aucune mention dans le Nouveau Testament montre qu'ils étaient fidèles à ce sujet.

3. La preuve de l'histoire

Un des principaux arguments de ceux qui utilisent des instruments dans le culte est que l'église du premier siècle adorait en cachette à cause de la persécution romaine et qu'ils devaient être silencieux !

Cet argument présente quelques problèmes :

  • L'adoration chrétienne est largement basée sur le style d'adoration des synagogues juives qui n'utilisaient pas d'instruments.
  • La persécution des chrétiens par Rome a commencé quelque trente ans après l'établissement de l'Église (60 apr. J.-C.) mais l'église n'utilisait pas d'instruments pendant ce temps.
  • Longtemps après la persécution romaine et même après que Rome ait tombée, l'Église chrétienne n'utilisait pas d'instruments dans l'adoration.

Les historiens estiment que, pendant au moins les mille premières années de l'histoire de l'Église, l'adoration se faisait sans instruments.

Les historiens de l'Église, leaders et théologiens, remontant aussi loin que Justin de Naplouse, dit Justin Martyr (150 apr. J.-C.), qui défendirent le christianisme face à la persécution romaine ont dit :

« Le fait de chanter avec musique instrumentale n'était pas reçu dans l'église chrétienne comme elle l'était parmi les Juifs… »
(Price, « Old Light on New Worship », p. 71)

Même Augustin d'Hippone, dit Saint Augustin (354-430 apr. J.-C.), voyait l'utilisation d'instruments pendant l'adoration comme une pratique "charnelle".

C'est intéressant de noter que Thomas d'Aquin, le théologien catholique, écrit en 1260 apr. J.-C. :

« L'église n'utilise pas d'instruments musicaux… dans son adoration de Dieu… parce que les instruments musicaux poussent habituellement l'âme vers le plaisir plutôt que de créer une bonté morale intérieure. »
(Price, « Old Light on New Worship », p. 81)

Même les premiers réformateurs protestants s'opposaient à l'utilisation d'instruments dans l'adoration publique.

En 1571, l'église protestante française, formée sous l'influence de Calvin, comptait 2,100 congrégations, dont certaines avaient plus de 10,000 membres, et toutes utilisaient la musique a cappella dans leur culte public.

Ce n'est bien sûr pas là une preuve biblique mais c'est une preuve historique exacte que je mentionne afin de souligner l'idée que l'utilisation d'instruments, de théâtre, d'orchestres, de chœurs, d'équipes d'adoration, sont des innovations relativement récentes qui s'éloignent de ce qui fut pratiqué par l'église pendant des centenaires.

Nous utilisons la musique a cappella parce que nous croyons que c'est ce que la Bible commande et donne comme exemple, mais nous avons aussi l'histoire de l'église pour confirmer que c'est là la bonne manière d'adorer.

Ne sommes-nous pas une église du Nouveau Testament ? Nous désirons être l'Église que Dieu décrit dans le Nouveau Testament, évidemment non seulement dans la manière dont nous adorons mais aussi dans la manière dont nous prêchons l'évangile, dont nous vivons, dont nous nous aimons les uns les autres et dont nous nous préparons au retour du Christ.

Le culte n'est qu'un élément mais c'en est un important si nous voulons restaurer véritablement la pratique du christianisme biblique dans notre génération.

Il y a une autre chose que je désire partager au sujet de la musique, et c'est que de chanter seulement est un acte d'adoration glorieux.

4. La gloire du chant

Nous accordons beaucoup d'importance à notre manière de chanter dans l'adoration contrairement au fait que nous chantons seulement. Bien sûr nous voulons faire de notre mieux et offrir à Dieu des cantiques qui sont plaisants, mais le fait que nous chantons seulement (sans instruments) selon Son commandement a une signification plus profonde dans le contexte spirituel de l'adoration.

John Price, dans son livre, « Old Light on New Worship », énumère plusieurs manières dont le Christ établit la pratique de chanter pendant le culte comme quelque chose de glorieux :

A. Par Son propre exemple

Jésus consacre le fait de chanter comme une manière glorieuse de louanger Dieu parce qu'Il chanta Lui-même les louanges avec Ses Apôtres dans la chambre haute la nuit avant qu'Il ne meure.

En Matthieu 26.30, Matthieu dit qu'ils chantaient un hymne selon la coutume des Juifs pendant la pâque. L'hymne traditionnel était le « Hallel » qui comprenait les psaumes 113 à 118.

Avant Sa souffrance et Sa mort, Jésus chanta des cantiques de louange, de confiance et de reconnaissance. C'est donc approprié que quand nous adorons nous suivions l'exemple de notre Seigneur qui exaltait cette pratique en le faisant Lui-même !

B. En en faisant un ministère d'enseignement

Je retourne à Colossiens 3.16 où Paul dit :

Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l'inspiration de la grâce.

Quand notre chant est basé sur la Parole de Dieu avec des cantiques pris directement des psaumes ou dérivés d'Écritures, nous enseignons et nous nous encourageons les uns les autres à travers nos chants.

Quand nous chantons « Debout, sainte cohorte » (Stand up, stand up for Jesus), ne nous encourageons-nous pas mutuellement à demeurer fidèles et forts pour le Christ?

Quand nous chantons « Tu dors dans ce tombeau » (Low in the Grave He Lay), ne nous proclamons-nous pas l'évangile les uns aux autres ainsi qu'à tout incroyant qui l'entend ?

En plus d'offrir notre amour et louange à Dieu, le chant de la congrégation sert d'enseignement pour l'édification de l'église. Aucun instrument, aussi mélodieux soit-il, ne peut bénir l'église comme la voix humaine déclarant les vérités de Dieu dans des cantiques spirituels.

Comme je l'ai déjà mentionné, certains mettent trop d'emphase sur la musicalité de notre chant, le jugeant par le ton ou le plaisir à être entendu. Dieu élève le chant à une méthode de louange exaltée parce qu'il est le lien direct au cœur et à la foi du croyant.

Avec le cœur nous croyons, et avec la bouche nous proclamons en cantique que Jésus Christ est Seigneur. C'est là le christianisme primal.

C. En faisant du culte un avant-goût du paradis

Jean, dans sa vision du ciel dans le livre de l'Apocalypse dit :

Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau, en disant : Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations !
Apocalypse 15.3

Notre chant ici-bas dans l'église est le début et un soupçon de l'expérience du paradis. Nous ne savons que vaguement et en termes négatifs ce que sera le ciel (pas de mort, pas de péché, pas de souffrance, etc.).

C'est difficile à imaginer parce que nous vivons ici-bas avec toutes ces choses et qu'elles ont toujours été là alors l'expérience de leur absence totale est difficile. Mais chanter, et chanter joyeusement, avec foi, c'est là quelque chose que nous connaissons, quelque chose que nous faisons.

Dieu nous a donné cette expérience (entre autres) pour nous aider à ressentir dans un sens très réel ce que le paradis sera. En fait, John Price dit dans son livre que

« chanter est la seule ordonnance de l'église qui continuera au ciel. Quand nous Le verrons face à face, la prédication, la prière, la communion et le baptême… auront cessé. »
(Page 185)

Tous ces éléments étaient des manières d'appeler et d'unir les âmes au Christ, de bâtir leur foi, et de leur rappeler Son sacrifice. Au ciel aucun de ces éléments ne sera nécessaire excepté que de célébrer notre relation éternelle dans une union spirituelle parfaite, et le chant est l'élément que Dieu a choisi pour cela à la fois au ciel et sur terre.

Sommaire

Donc, quand nous nous réunissons pour adorer en cantiques, rappelons-nous :

  1. Que ce que nous faisons est ordonné par Dieu et Lui plaît par notre obéissance et non par notre talent.
  2. Le chant a cappella est une chose glorieuse parce que Jésus l'a élevé au-dessus de toute autre forme d'adoration par Son propre exemple et par l'enseignement des Apôtres.
  3. Que quand deux ou plus sont réunis en Son nom pour adorer Dieu, Jésus est non seulement avec nous, mais qu'Il chante aussi avec nous.

En Romains 15.9 Paul cite plusieurs versets des psaumes montrant que le Christ Lui-même parlait à travers David concernant le salut éventuel des païens.

En Psaumes 18.50, le Christ déclare à travers Son prophète David :

C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, ô Éternel ! Et je chanterai à la gloire de ton nom.

Chantons donc avec confiance sachant que nous chantons pour Dieu et avec Dieu quand nous élevons nos voix en cantiques.

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