Series:   Genèse

L'histoire de Joseph

By: Mike Mazzalongo     Posted: November, 2014
Après avoir expliqué la connexion de Juda au futur Messie, les auteurs de la Genèse finissent leur narration avec l'histoire de Joseph.

Nous avons fait un détour et examiné une partie de la vie de Juda (le quatrième fils de Jacob) pour expliquer l'arrière-plan de la généalogie de Jésus depuis Jacob à travers Juda.

Nous continuons maintenant la narration concernant l'histoire de Joseph, le onzième fils de Jacob, et comment il a vécu après avoir été vendu en esclavage en Égypte. La dernière fois que nous l'avons vu, il avait été transporté en Égypte et vendu à un homme nommé Potiphar qui était le chef des gardes de Pharaon.

Ce chapitre traite des expériences de Joseph dans ce nouveau pays et cette nouvelle situation.

L'Égypte ancienne

L'Égypte était déjà un vieux pays au temps où Joseph y est arrivé. C'était une nation dirigée par des Pharaons (un mot qui signifie une grande maison) qui transmettaient le pouvoir de génération en génération à travers des dynasties familiales.

Les érudits ne savent pas avec certitude quel roi (pharaon) gouvernait au temps de Joseph (la Bible ne le nomme que par son titre, pharaon). Certains croient que c'était la dynastie HYKSÔS parce que ces dirigeants étaient des rois étrangers qui avaient conquis l'Égypte et qu'ils avaient un sang sémitique (de la famille de Sem, le fils de Noé, l'ancêtre d'Abraham). Cela expliquerait le traitement favorable de Joseph et de sa famille plus tard par le pharaon.

Dans les siècles qui ont suivi, ces dynasties ont été forcées d'abandonner le pouvoir et elles ont été remplacées par des rois natifs égyptiens, ce qui, selon l'avis de certains, expliquerait pourquoi les ancêtres de Joseph ont plus tard été traités durement: les descendants de Joseph pouvaient être considérés des parents lointains des rois étrangers maintenant expulsés et remplacés par des Égyptiens.

Néanmoins, Joseph est dans un pays païen au standard moral très bas et qui pratique le polythéisme (l'adoration de plusieurs dieux).

Joseph dans la maison de Potiphar

1On fit descendre Joseph en Égypte; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Égyptien, l'acheta des Ismaélites qui l'y avaient fait descendre. 2L'Éternel fut avec lui, et la prospérité l'accompagna; il habitait dans la maison de son maître, l'Égyptien. 3Son maître vit que l'Éternel était avec lui, et que l'Éternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il entreprenait. 4Joseph trouva grâce aux yeux de son maître, qui l'employa à son service, l'établit sur sa maison, et lui confia tout ce qu'il possédait. 5Dès que Potiphar l'eut établi sur sa maison et sur tout ce qu'il possédait, l'Éternel bénit la maison de l'Égyptien, à cause de Joseph; et la bénédiction de l'Éternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs. 6Il abandonna aux mains de Joseph tout ce qui lui appartenait, et il n'avait avec lui d'autre soin que celui de prendre sa nourriture. Or, Joseph était beau de taille et beau de figure.

Potiphar était le chef des gardes ("officier" signifiait qu'il était eunuque).

  • C'était chose commune en ce temps-là que de castrer les hauts fonctionnaires pour éviter qu'ils interfèrent avec le harem du roi ou qu'ils n'organisent un coup d'État pour commencer leur propre dynastie.
  • Potiphar a peut-être accepté cela afin d'atteindre un poste élevé après son mariage, ou encore sa femme peut l'avoir épousé pour atteindre un plateau plus haut sans égard à ses limites sexuelles.

Cette section nous donne aussi une bonne description du physique et du caractère de Joseph (ce que la Bible ne donne que rarement). Joseph était beau et intelligent, un bon administrateur, digne de confiance. Il a eu du succès et, en autant que c'était possible pour un esclave, il est devenu indépendant. Il a démontré qu'il était un homme pieux et spirituel.

Toutes les bonnes qualifications et le travail de Joseph ont été attribués à la présence de Dieu dans sa vie et cela était rendu évident pour le maître de Joseph.

7Après ces choses, il arriva que la femme de son maître porta les yeux sur Joseph, et dit: Couche avec moi!8Il refusa, et dit à la femme de son maître: Voici, mon maître ne prend avec moi connaissance de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient.9Il n'est pas plus grand que moi dans cette maison, et il ne m'a rien interdit, excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu?10Quoiqu'elle parlât tous les jours à Joseph, il refusa de coucher auprès d'elle, d'être avec elle.

La femme de Potiphar désire Joseph (les raisons en sont un peu plus claires du fait que Potiphar est eunuque) et elle essaie de le séduire.

On voit Joseph essayer sans succès de raisonner avec elle. Il essaie de la convaincre de ce dont il est lui-même convaincu: ce serait blessant pour son mari qui est si bon envers Joseph et ce serait aussi pécher contre Dieu.

Cette femme ne se soucie point de ce que son mari ressent (elle essaie de séduire un esclave dans sa maison) et elle est païenne alors les arguments au sujet de Dieu demeurent sur elle sans effet. Joseph est sans doute naïf en pensant que ses propres raisons pourraient dissuader celle qui veut le faire pécher.

Parfois ce n'est qu'une tactique de blocage que nous utilisons pour absorber l'arôme du péché sans y goûter. Comme Ève, nous hésitons et prenons le temps d'examiner la situation plutôt que de rejeter tout de suite la tentation et le tentateur.

Joseph se trouve dans une position difficile parce que de dire cela à son maÎtre risque de le faire tuer. Il n'a toutefois pas fait appel à Dieu pour de l'aide.

11Un jour qu'il était entré dans la maison pour faire son ouvrage, et qu'il n'y avait là aucun des gens de la maison, 12elle le saisit par son vêtement, en disant: Couche avec moi! Il lui laissa son vêtement dans la main, et s'enfuit au dehors. 13Lorsqu'elle vit qu'il lui avait laissé son vêtement dans la main, et qu'il s'était enfui dehors, 14elle appela les gens de sa maison, et leur dit: Voyez, il nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Cet homme est venu vers moi pour coucher avec moi; mais j'ai crié à haute voix. 15Et quand il a entendu que j'élevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. 16Et elle posa le vêtement de Joseph à côté d'elle, jusqu'à ce que son maître rentrât à la maison. 17Alors elle lui parla ainsi: L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. 18Et comme j'ai élevé la voix et que j'ai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors.

19Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait: Voilà ce que m'a fait ton esclave! le maître de Joseph fut enflammé de colère. 20Il prit Joseph, et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés: il fut là, en prison.

La séduction a échoué et la femme de Potiphar est fâchée et humiliée par le refus, elle crie donc "au viol".

  • L'idée principale de son attaque n'est toutefois pas qu'elle ait pu être agressée sexuellement mais plutôt qu'un étranger ait un tel pouvoir dans sa maison et pense qu'il puisse essayer une telle chose (elle est jalouse de l'influence de Joseph).
  • La colère de Potiphar est allumée mais le texte ne dit pas qu'il est fâché contre Joseph.

Le fait que Joseph n'est pas tué et qu'il prend de l'importance dans la prison suggère que Potiphar est peut-être moins en colère à cause des accusations de sa femme et plus ennuyé de perdre son bras droit.

  • Si Potiphar avait été dans une rage jalouse, Joseph aurait été tué; il est plutôt mis en prison et il y jouit quand même de beaucoup de liberté.
  • Cela ne minimise ni sa souffrance ni l'injustice qu'il subit mais cela explique pourquoi il n'est pas exécuté.
21L'Éternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison. 22Et le chef de la prison plaça sous sa surveillance tous les prisonniers qui étaient dans la prison; et rien ne s'y faisait que par lui. 23Le chef de la prison ne prenait aucune connaissance de ce que Joseph avait en main, parce que l'Éternel était avec lui. Et l'Éternel donnait de la réussite à ce qu'il faisait.

Joseph démontre ses talents et aussi le fait que Dieu le bénit. La Bible montre que bien que Joseph soit doué, ce sont les bienfaits de Dieu qui le font prospérer et non pas simplement ses propres capacités.

Joseph en prison - chapitre 40

1Après ces choses, il arriva que l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, offensèrent leur maître, le roi d'Égypte. 2Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le chef des échansons et le chef des panetiers. 3Et il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, dans le lieu où Joseph était enfermé. 4Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d'eux; et ils passèrent un certain temps en prison.

Ces hommes servaient à la cour du roi:

  • L'échanson est responsable des vignes, du vin et du service, il protège aussi contre l'empoisonnement.
  • Le panetier est responsable de la préparation et du service des aliments ainsi que de la protection de son maître.

Le fait qu'ils sont tous les deux emprisonnés et que l'un d'eux est éventuellement exécuté peut insinuer qu'ils étaient soupçonnés d'une conspiration quelconque (possiblement d'un assassinat).

On voit qu'ils étaient bien traités pendant l'enquête puisque c'est Joseph qui les surveille et qui les sert.

5Pendant une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Égypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte. 6Joseph, étant venu le matin vers eux, les regarda; et voici, ils étaient tristes. 7Alors il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui dans la prison de son maître, et il leur dit: Pourquoi avez-vous mauvais visage aujourd'hui? 8Ils lui répondirent: Nous avons eu un songe, et il n'y a personne pour l'expliquer. Joseph leur dit: N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les explications? Racontez-moi donc votre songe.

Joseph a beaucoup d'expérience avec les songes et il est préoccupé au sujet de ceux qui troublent les officiers. Il leur déclare que c'est Dieu qui interprète les songes (parce qu'ils concernent souvent l'avenir et que Dieu contrôle l'avenir). On voit aussi que Joseph est conscient de la capacité que Dieu lui donne d'interpréter les songes

9Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit: Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant moi. 10Ce cep avait trois sarments. Quand il eut poussé, sa fleur se développa et ses grappes donnèrent des raisins mûrs. 11La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon. 12Joseph lui dit: En voici l'explication. Les trois sarments sont trois jours. 13Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l'habitude lorsque tu étais son échanson. 14Mais souviens-toi de moi, quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard; parle en ma faveur à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison. 15Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait pour être mis en prison.

Le songe de l'échanson est interprété comme un signe que dans trois jours il sera libéré et restauré à sa position. Le fait que les sarments produisaient des raisins qu'il presse dans la coupe de Pharaon montre que le vin n'avait pas été empoisonné. Il en est soulagé et, en tant que compagnon de prison innocent, Joseph lui demande d'utiliser son influence pour le faire sortir de prison quand il sera libéré.

16Le chef des panetiers, voyant que Joseph avait donné une explication favorable, dit: Voici, il y avait aussi, dans mon songe, trois corbeilles de pain blanc sur ma tête. 17Dans la corbeille la plus élevée il y avait pour Pharaon des mets de toute espèce, cuits au four; et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au-dessus de ma tête. 18Joseph répondit, et dit: En voici l'explication. Les trois corbeilles sont trois jours. 19Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tête de dessus toi, te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair.

Le panetier, encouragé par l'interprétation favorable à l'échanson, révèle aussi à Joseph son rêve, qui détient les clés de sa chute. La préparation de la nourriture et le service au roi comptent plusieurs étapes, et n'importe qui aurait pu contaminer les mets. Le fait que les oiseaux mangent de cette nourriture montre que le roi n'a pas reçu tout ce qui lui était destiné.

Le songe, s'il reflète le travail du panetier, montre qu'il a échoué à garantir la pureté de la nourriture et à la protéger du début à la fin. Joseph interprète le songe et lui donne les mauvaises nouvelles de ce qui arrivera dans trois jours. C'est ici qu'on voit la puissance de Dieu dans son aptitude à donner non seulement le sens des images mais à être spécifique quant aux événements futurs.

20Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs: 21il rétablit le chef des échansons dans sa charge d'échanson, pour qu'il mît la coupe dans la main de Pharaon; 22mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l'explication que Joseph leur avait donnée. 23Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l'oublia.

L'anniversaire de naissance du roi et le festin qui l'accompagne sont une occasion idéale pour annoncer les résultats de son enquête (les fêtes sont une ancienne coutume). En présence de tous les serviteurs, le roi pouvait donner une bonne leçon quant aux conséquences de la déloyauté ou du mauvais service. L'échanson est restauré et reprend immédiatement sa position, mais le panetier, comme Joseph l'a prédit, est condamné à mort.

Cela a dû impressionner l'échanson mais à cause de sa nouvelle position et peut-être par peur de la compétition d'un homme si talentueux, il oublie Joseph et sa promesse.

Au chapitre 41 nous apprenons que Joseph demeure en prison pendant encore deux ans avant que l'échanson ne se souvienne de lui et le mentionne au Pharaon.

Leçons

1. Nos patrons nous observent

Pour savoir quelle sorte de chrétien nous sommes, nous n'avons qu'à demander à notre patron: il nous observe continuellement. Joseph a donné un témoignage formidable de sa foi aux maîtres des esclaves parce que dans leur rôle ils ont observé naturellement non seulement ce qu'il faisait mais comment il le faisait.

Le fait que nous sommes chrétiens devrait être évident à nos supérieurs par la qualité de notre travail et par notre attitude. Les patrons aiment généralement engager des chrétiens parce qu'ils savent qu'il y a quelque chose de différent et de meilleur chez eux, et ils sont bénis à cause d'eux.

Si nous ne pouvons convaincre notre patron que nous sommes chrétiens, il nous sera difficile de convaincre qui que ce soit d'autre.

2. Fuir la tentation

Joseph était jeune, ambitieux et il pensait qu'il pourrait faire face à n'importe quoi (il avait été kidnappé et avait survécu)! Satan est plus rusé et plus fort que nous: quand on entend ou qu'on voit un serpent venimeux, on ne l'agace pas et on ne joue pas avec lui... on se sauve en courant. Joseph ne pouvait s'enfuir mais il aurait pu demander à Dieu de lui aider; il ne l'a pas fait et le mal des autres l'a submergé et l'a blessé.

Nous pouvons parfois éviter le péché mais nous avons besoin d'aide pour éviter les complots et les attaques des autres. Un homme sage se sauve non seulement des tentations personnelles, mais il se sauve de l'apparence et de l'occasion de pécher pour éviter d'y toucher même indirectement.

3. Dieu est un cuisinier qui prend Son temps

La meilleure nourriture est habituellement cuite lentement pour en préserver la saveur et ne pas en brûler ou en dessécher les ingrédients. Dieu est un cuisinier lent parce qu'Il prend tout le temps nécessaire pour préparer les gens pour certaines tâches, certains services et certains ministères. Joseph avait dix-sept ans quand il a été vendu en esclavage; il avait trente ans quand il a été mis à la tête du pays d'Égypte.

Treize ans comme esclave chez Potiphar et en prison. Cela a dû sembler du temps perdu pour ce jeune homme intelligent et talentueux mais pour une vie dédiée à Dieu et à Son service, il n'y a pas de temps perdu. Dieu utilise chaque moment pour:

  • perfectionner notre caractère saint,
  • nous préparer pour un ministère spécifique,
  • ou nous diriger vers quelqu'un.

Dieu nous redonne les années gaspillées ici et Il promet un temps illimité au ciel si nous soumettons maintenant notre temps à Lui et à Son dessein.

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