Rencontres et paraboles
Marc a commencé son évangile en établissant plusieurs idées critiques:
- Il affirme son but principal au premier verset : démontrer que Jésus est le divin Fils de Dieu.
- Il établit le contexte historique et culturel de Jésus : Il était un Juif vivant à l'époque de Jean Baptiste, et Celui qui a accompli les prophéties des Écritures juives concernant le Messie ou Sauveur.
- Il décrit les deux aspects du ministère de Jésus qui ont établi Son identité comme Fils de Dieu : Ses enseignements et Ses miracles.
Dans les chapitres qui suivent, Marc continue à réciter les enseignements et les miracles de Jésus, et à y ajouter une description de ceux qui s'opposent à Lui et qui comploteront plus tard Son exécution.
Confrontations — 2.1-3.35
Les affrontements de Jésus avec différents groupes sont enregistrés dans une série de sept rencontres décrites dans les deux chapitres suivants.
1Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison, 2 et il s'assembla un si grand nombre de personnes que l'espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole. 3 Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes. 4 Comme ils ne pouvaient l'aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché. 5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. 6 Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d'eux: 7 Comment cet homme parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul? 8 Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu'ils pensaient au dedans d'eux, leur dit: Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs? 9 Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit, et marche? 10 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: 11 Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. 12 Et, à l'instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil.
Les scribes ont accusé Jésus de blasphémer parce qu'Il a pardonné les péchés du paralytique. Ils comprenaient que Dieu seul avait l'autorité de faire une telle chose mais ils n'acceptaient pas l'affirmation implicite de Jésus qu'Il était Dieu.
La puissance de Jésus a été démontrée visiblement pour prouver qu'il pouvait aussi faire des choses non visibles (c'est-à-dire pardonner les péchés). L'accusation qu'Il a blasphémé était fausse puisqu'étant Dieu, Jésus ne pouvait blasphémer contre Lui-même.
13 Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 14 En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit. 15 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples; car ils étaient nombreux, et l'avaient suivi. 16 Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie? 17 Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
Cette fois-ci, les scribes et les pharisiens l'accusent d'avoir un style de vie immoral parce qu'Il mange avec des Publicains et des pécheurs. Jésus répond que Sa mission est de guérir ceux qui sont malades spirituellement. Il ne participe pas à leur immoralité, il est parmi eux pour leur prêcher l'évangile.
18 Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus: Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point? 19 Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont avec eux l'époux, ils ne peuvent jeûner. 20 Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. 21 Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire. 22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Marc raconte un autre épisode où les disciples de Jean et les pharisiens l'accusent de manquer de spiritualité parce qu'Il n'a pas incité Ses disciples à jeûner. Jésus utilise cette occasion pour enseigner que les gens vraiment spirituels savent quand jeûner et quand festoyer. Le fait que le Messie est parmi eux est cause de réjouissance et non de jeûne (Ses disciples démontrent en fait un vrai discernement).
Les deux pièces de drap font référence au judaïsme et au christianisme. On ne peut réparer le judaïsme en y ajoutant une pièce de christianisme; il faut remplacer le vieux par le neuf. De la même manière, on ne peut préserver le christianisme en l'ajoutant aux confins du judaïsme parce qu'il débordera et en causera la rupture. Le christianisme devait être indépendant du judaïsme parce qu'il grandissait à l'opposé de celui-ci. Avec la venue de Jésus, le judaïsme avait complété sa raison d'être, c'est-à-dire établir une scène historique, culturelle et religieuse sur laquelle le Messie apparaîtrait dans l'histoire de l'humanité.
23 Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. 24 Les pharisiens lui dirent: Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat? 25 Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui; 26 comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui! 27 Puis il leur dit: Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, 28 de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.
Cette fois, les pharisiens accusent les disciples de Jésus de désobéir à la Loi en arrachant du grain pendant le sabbat. La Loi enseignait qu'il était défendu de travailler le jour du sabbat (Exode 20.8), toutefois les pharisiens avaient créé de nombreuses définitions de ce qui constituait le travail avec l'intention de limiter toute possibilité de briser ce commandement. Le résultat était un ensemble de règles qui étaient à la fois ridicules et qui plaçaient un lourd fardeau sur la personne ordinaire qui essayait sincèrement d'observer la Loi. Dans le contexte présent, cueillir un épi ou un fruit était considéré un « travail » par les pharisiens fanatiques.
Jésus utilise l'exemple du Roi David (1 Samuel 21.1-9) et l'occasion où il a mangé le pain consacré. « Les pains de proposition » étaient 12 pains cuits et placés où les prêtres offraient le sacrifice. Ils ne devaient être mangés que par les prêtres. Une fois, quand David s'enfuyait pour éviter d'être capturé par le Roi Saul, il cherchait de la nourriture et le prêtre n'avait que les pains de proposition; David les avait pris et mangés avec son entourage.
Jésus dit qu'en faisant ainsi David n'a pas péché parce que le besoin humain surpasse les exigences de la loi cérémoniale. Il explique que le sabbat a été créé parce que l'homme a besoin de repos et de renouvellement spirituel et non l'opposé où l'homme doit être esclave des cérémonies religieuses.
Jésus donne le contexte en disant qu'en effet, Il était Seigneur du sabbat (Il était Celui qui, avec le Père à la création, avait institué le sabbat – Jean 1.1-2). Paul, l'Apôtre, explique que tout a été créé par et pour Jésus (Colossiens 1.15-16), y compris le jour du sabbat. En tant que Messie, Jésus devait observer toutes les exigences du sabbat (mais pas les règles ajoutées par l'homme). Il était par conséquent Seigneur du sabbat parce qu'Il l'avait initié au début et qu'Il en remplissait les exigences à la fin.
1Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche. 2 Ils observaient Jésus, pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat: c'était afin de pouvoir l'accuser. 3 Et Jésus dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, là au milieu. 4 Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence. 5 Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l'endurcissement de leur cœur, il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et sa main fut guérie. 6 Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr.
Encore une fois les pharisiens voulaient L'accuser de pécher le jour du sabbat en guérissant ce jour-là. Jésus a réfuté leurs accusations en leur demandant s'il est jamais mal de faire le bien? La vraie loi concernant le sabbat n'avait aucune règle à ce sujet; c'était les pharisiens et les scribes qui en avaient inventé. Par Ses paroles seules, Jésus a guéri l'homme et a montré que c'est toujours bien de faire du bien, même le jour du sabbat.
7Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit de la Galilée; 8 et de la Judée, et de Jérusalem, et de l'Idumée, et d'au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui. 9 Il chargea ses disciples de tenir toujours à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule. 10 Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher. 11 Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu. 12 Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître.
Les esprits impurs réagissaient à Sa présence et à Son pouvoir illimité de guérir. Jésus a fait taire les démons parce qu'Il ne voulait aucune affirmation ni témoignage de Sa divinité d'une telle source.
13 Il monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu'il voulut, et ils vinrent auprès de lui. 14 Il en établit douze, pour les avoir avec lui, 15 et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. 16 Voici les douze qu'il établit: Simon, qu'il nomma Pierre; 17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre; 18 André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite; 19 et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus.
Jésus était constamment suivi par les foules de curieux et ceux qui voulaient Le dénoncer, et par des disciples de différents degrés de foi et d'engagement. Il choisit ici 12 hommes qu'Il enseignera personnellement et préparera à être Ses témoins après Son départ.
20 Ils se rendirent à la maison, et la foule s'assembla de nouveau, en sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. 21 Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens. 22 Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Il est possédé de Béelzébul; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. 23 Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles: Comment Satan peut-il chasser Satan? 24 Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister; 25 et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. 26 Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c'en est fait de lui. 27 Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort; alors il pillera sa maison.28 Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés; 29 mais quiconque blasphémera contre le Saint Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. 30 Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient: Il est possédé d'un esprit impur.
La famille de Jésus voit les foules et les confrontations avec des ennemis dangereux et tente de le sortir de cet environnement pensant qu'Il a perdu Son bon sens. La situation devient urgente à mesure que des adversaires plus puissants arrivent de Jérusalem. Ils L'accusent d'être non seulement déséquilibré, mais en fait d'être possédé par "Béelzébul", un nom pour le diable, et d'œuvrer en collaboration avec et sous le pouvoir de Satan lui-même.
Jésus démontre à quel point leur accusation est illogique. Si Satan détruit les démons, il se détruit lui-même. Les démons étaient effectivement détruits (quand Il les chassait miraculeusement hors des gens), mais Jésus montre qu'il ne s'agissait pas du pouvoir de Satan mais de Sa propre puissance.
Jésus ajoute l'avertissement que de blasphémer le Saint Esprit ne sera pas pardonné. D'après ce passage, ce blasphème a lieu quand le ministère du Saint Esprit est attribué au diable. Autrement dit, quand quelqu'un déclare que Satan est responsable pour l'œuvre ou les bienfaits reçus de Dieu, il blasphème le Saint Esprit. Dans le cas où les scribes confrontaient Jésus, ils disaient que Ses enseignements et Ses miracles (faits par la puissance du Saint Esprit, Actes 10.38) étaient en fait l'œuvre de Satan.
Désigner l'Esprit comme un démon est, par conséquent, se mettre soi-même hors d'atteinte des enseignements et du témoignage du Christ, Celui même qui peut ultimement mener au salut (Romains 1.16). Si quelqu'un attribue l'œuvre de l'Esprit au diable, où pourra-t-il trouver le salut ? Celui qui blasphème détruit ainsi le chemin-même qui mène au salut et se voit donc refusé le pardon, non pas par la volonté de Dieu, mais en niant le Saint Esprit, Celui qui pourrait l'amener à la repentance en premier lieu, (Jean 16.8).
31 Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler. 32 La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. 33 Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? 34 Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères. 35 Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère.
Marc revient à la scène où la famille de Jésus veut Le ramener à la maison. Il s'agit là d'un effort sincère pour Le protéger du danger qui de tout évidence Le menaçait.
Jésus répond à leurs efforts en parlant de relations. Sa famille terrestre croit que leur lien leur donne le droit de venir à Lui et de Lui dire ce qui est bien et prudent selon les circonstances. Jésus ne défend ni Sa santé mentale ni Sa doctrine. Il indique simplement que ceux qui font la volonté de Dieu sont Sa véritable famille. Ils sont, dit-Il, ceux qui sont liés à Lui et l'un à l'autre de la seule manière qui compte vraiment: par un lien éternel.
Sommaire
Dans cette section, Marc a décrit des confrontations de Jésus avec les dirigeants religieux et aussi un moment difficile avec Sa famille terrestre. Il a décrit l'accusation envers Jésus et Sa réponse :
- Le blasphème (être irrespectueux envers Dieu)
- Il était Dieu.
- L'immoralité (être associé à des pécheurs)
- Il servait les pécheurs.
- Manque de spiritualité (ne pas observer les fêtes et les traditions)
- Il discernait la véritable volonté de Dieu.
- Désobéissant aux lois de leur religion
- Il obéissait aux lois de Dieu et non à celles des hommes.
- Possédé par le diable
- Il était rempli de l'Esprit.
- Déloyal à Sa famille en faveur de Son ministère.
- Il mettait le royaume de Dieu en premier.
Est-ce que cela semble familier? Les chrétiens de chaque génération ne sont-ils pas en opposition aux traditions religieuses humaines et en conflit avec la famille et la société? Les mêmes accusations ne sont-elles pas faites constamment? Si elles ne le sont pas, peut-être que quelque chose n'est pas normal.
Enseignements par des paraboles — 4.1-34
Les miracles et les enseignements qui provoquent une série de confrontations sont finis et Jésus change Son style d'enseignement pour les éviter. Il continue à enseigner mais sous forme de paraboles afin que Ses disciples et Ses Apôtres discernent mais que les incroyants et Ses ennemis ne saisissent pas.
11 Il leur dit: C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles, 12 afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent, et que les péchés ne leur soient pardonnés.
Le mot parabole signifie « comparaison », Le petit Larousse dit: « court récit (…) chargé d'un enseignement (…) qui reste implicite. » Jésus a utilisé des histoires qui expliquaient une idée ou un principe du monde physique pour aider Ses auditeurs à comprendre des idées parallèles et des principes du monde spirituel. Autrement dit, Il a utilisé des choses qui pouvaient être vues pour en expliquer d'autres qui ne pouvaient pas être vues.
Pour qu'une parabole soit valable, l'auditeur devait en comprendre l'analogie. Dans la plupart des paraboles, Jésus s'est servi de situations physiques et humaines du quotidien pour expliquer le royaume de Dieu, ou royaume des cieux. Son but était de donner aux gens de l'information pratique au sujet de cette chose « spirituelle » appelée le royaume : ce qu'il est, ce qu'il n'est pas, comment il opère et comment quelqu'un fonctionne en tant que membre du royaume.
Comme Jésus le décrit, le royaume est constitué de Dieu et de Son peuple. Il existe sur la terre pour un temps et au ciel pour toujours. Pendant qu'Il était sur la terre, Jésus appelait le peuple à venir dans le royaume. Il l'a fait en prêchant l'évangile. Il a aussi décrit la nature du royaume et la vie de ceux qui s'y trouvent. Il l'a fait à l'aide de paraboles.
Au chapitre 4, Marc présente quatre de ces paraboles.
La parabole du semeur — 4.1-20
1Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer. Une grande foule s'étant assemblée auprès de lui, il monta et s'assit dans une barque, sur la mer. Toute la foule était à terre sur le rivage. 2 Il leur enseigna beaucoup de choses en paraboles, et il leur dit dans son enseignement: 3 Écoutez. Un semeur sortit pour semer. 4 Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent. 5 Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre; elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; 6 mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. 7 Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent, et elle ne donna point de fruit. 8 Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit qui montait et croissait, et elle rapporta trente, soixante, et cent pour un. 9 Puis il dit: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
10 Lorsqu'il fut en particulier, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogèrent sur les paraboles. 11 Il leur dit: C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles, 12 afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent, et que les péchés ne leur soient pardonnés. 13 Il leur dit encore: Vous ne comprenez pas cette parabole? Comment donc comprendrez-vous toutes les paraboles? 14 Le semeur sème la parole. 15 Les uns sont le long du chemin, où la parole est semée; quand ils l'ont entendue, aussitôt Satan vient et enlève la parole qui a été semée en eux. 16 Les autres, pareillement, reçoivent la semence dans les endroits pierreux; quand ils entendent la parole, ils la reçoivent d'abord avec joie; 17 mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, ils manquent de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute. 18 D'autres reçoivent la semence parmi les épines; ce sont ceux qui entendent la parole, 19 mais en qui les soucis du siècle, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole, et la rendent infructueuse. 20 D'autres reçoivent la semence dans la bonne terre; ce sont ceux qui entendent la parole, la reçoivent, et portent du fruit, trente, soixante, et cent pour un.
Cette parabole décrit comment quelqu'un grandira, ou non, dans le royaume (verset 20). Il donne la parabole et son explication parce qu'elle est semblable à beaucoup d'autres : l'accès au royaume et la croissance sont basés sur la réaction individuelle à la Parole de Dieu.
Ceux qui n'entrent pas ou qui ne réussissent pas sont ceux qui ont le cœur dur ou qui n'entendent pas (à cause du péché dans leur vie, de leur incrédulité, etc.); ceux qui sont sans conviction et ne persévèrent pas dans la Parole; ou ceux qui sont trop impliqués dans le monde et oublient ou ignorent la Parole. Ceux-ci ont un problème, ils n'entendent pas et cela les empêche d'entrer et de demeurer dans le royaume.
Ceux qui entrent dans le royaume et prospèrent sont ceux qui entendent et répondent adéquatement à la Parole. Ils comprennent, ils croient et ils répondent avec obéissance. Ils sont productifs à différents degrés selon leur engagement par la foi et l'obéissance (le retour est de trente, soixante, cent pour un selon leur fidélité et leur obéissance).
La parabole de la lampe - 4.21-22
21 Il leur dit encore: Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau, ou sous le lit? N'est-ce pas pour la mettre sur le chandelier? 22 Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis au jour.
Dans la parabole suivante, Jésus continue à explorer l'idée de porter du fruit, mais Il en change l'image pour présenter une idée différente :
- Obéissance= Productivité (le semeur et la semence)
- Productivité = Témoignage (la lumière de la lampe)
La lampe communique l'idée que la productivité dans le royaume brille et éclaire l'obscurité du monde. Le royaume est un royaume de lumière et le fruit est ce qui produit la lumière. La productivité a un but, celui d'éclairer, et par conséquent la lumière du royaume est la productivité de ses membres et celle-ci en aide d'autres à trouver le royaume et à y entrer.
Au verset 22, Jésus avertit que rien ne demeure caché à jamais. Tôt ou tard, tout sera révélé, que ce soit maintenant ou au jugement. La lumière de l'évangile et la lumière produite par nos actions en tant que membres du royaume donne la seule lumière du monde. Quand Jésus reviendra, Il cherchera les cœurs de tous les hommes pour la lumière de la vérité.
Commentaire de Jésus - 4.23-25
23 Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. 24 Il leur dit encore: Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous. 25 Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.
Entre deux paraboles, Jésus donne un avertissement à Ses auditeurs. Si vous entendez, saisissez ou comprenez, vous serez récompensé selon le degré de votre obéissance. Si vous répondez avec une obéissance sincère et vous soumettez patiemment à la Parole, vous produirez au taux de trente, soixante ou cent pour cent (dépendant de votre maturité et de vos talents spirituels).
Si vous entendez, saisissez et comprenez le message mais le rejetez, vous perdrez même la compréhension que vous aviez. Le moins de compréhension que vous possédez, le moins vous pourrez recevoir. Jésus leur explique que la capacité de saisir les choses spirituelles est comme un contenant : s'il n'est pas rempli et utilisé, Dieu le remplace par une série de contenants de plus en plus petits au point où il ne pourra contenir que très peu de ce qu'Il vous donne.
La parabole de la croissance normale dans le royaume - 4.26-29
26 Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre; 27 qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment.
28 La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi; 29 et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là.
La parabole précédente concernait les différentes sortes de sol. Cette parabole concerne la semence elle-même et sa croissance une fois semée. L'homme n'a alors plus aucun pouvoir sur sa croissance. Elle prend place séparément de ses efforts qui sont, en fin de compte, d'en récolter les résultats. Le soleil, la pluie et la culture contribuent à la croissance mais la vie est dans la semence elle-même.
Le parallèle spirituel ici est que la semence est la Parole de Dieu et une fois plantée dans le cœur par la foi et arrosée par la persévérance, elle croît dans l'homme pour produire du fruit spirituel. La Parole possède la vie (puissance) qui produit le fruit spirituel (l'amour, la joie, la paix, la patience, etc. – Galates 5.22-23). L'homme la récolte (en démontre et en utilise le fruit), mais il ne le produit pas par sa volonté ou son effort.
La parabole du grain de sénevé - 4.30-32
30 Il dit encore: A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous? 31 Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu'on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre; 32 mais, lorsqu'il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.
Jésus explique le bon sol (le cœur réceptif) et la puissance de la semence (c'est elle qui produit le fruit, et non pas l'homme). Il parle du potentiel de la semence qu'Il plante. En comparaison à ce qu'elle produit, la semence est minuscule mais la plante elle-même est gigantesque et n'a absolument pas la même apparence que la graine qui l'a produite (par exemple le pépin d'une pomme est tout-à-fait différent de la pomme elle-même ou de l'arbre qu'il produit).
De la même manière, la Parole de Dieu peut sembler petite, et nos efforts de la lire et de nous y soumettre peuvent sembler humbles, mais regardez-en les résultats à travers l'histoire alors qu'elle a produit un royaume qui a surpassé tous les autres et continue à croître sans relâche (Daniel 2.31-35).
Sommaire - 4.33-34
33 C'est par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre. 34 Il ne leur parlait point sans parabole; mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.
Marc répète la raison pour laquelle Jésus enseigne maintenant par paraboles. Jésus se concentre sur Ses disciples et sur ceux qui croient. Ceux qui écoutent sans croire ainsi que ceux qui n'attendent que pour une occasion de L'attaquer entendent Ses paroles mais ne peuvent en saisir le sens, et sont ainsi, pour l'instant, neutralisés.
À travers ces paraboles, toutefois, Jésus expliquait que le royaume de Dieu:
- Avait commencé par la prédication de la Parole.
- S'établissait à travers la foi et l'obéissance à la Parole.
- Croissait par la puissance de la Parole dans les cœurs des hommes à mesure qu'ils persévéraient (obéissaient fidèlement).
- Avait plus de potentiel que l'homme ne reconnaît pas (la différence entre le pépin et le pommier).
De plus, les nouvelles d'un royaume qui grandissait étaient données en paraboles pour éviter le soupçon des chefs religieux juifs qui refusaient tout changement ou défi à leurs positions de pouvoir à l'intérieur de leur système religieux.