La pratique de l'adoration biblique : la soumission

By: Mike Mazzalongo     Posted: février 2015
Cette leçon révise l'exercice spirituel qui prépare le chrétien pour l'adoration comme mode de vie et non simplement comme une activité répétée à un temps prédéterminé.

Dans la leçon précédente, j'ai expliqué que le langage de la communication avec Dieu est le langage de louange, miséricorde, demande, confession, supplication, confirmation, souvenir, adoration et nouvelle direction.

Souvenez-vous que si vous ne communiquez pas avec Dieu par ces langages, vous n'adorez pas vraiment. Vous êtes peut-être au culte mais vous n'êtes pas en adoration.

Nous avons parlé de l'essence du culte (la communication) et des différents langages utilisés pour communiquer avec Dieu, mais comment devenons-nous meilleurs dans notre adoration?

Retournons à mon exemple de sport. L'essence du sport est d'entrer en compétition pour gagner. Nous y devenons meilleurs par l'entraînement, la pratique et la compétition fréquente. Notre genre d'entraînement dépend du sport que nous pratiquons. J'ai vu un programme qui montrait comment un joueur de Ping-Pong olympique s'entraînait. Ce joueur de calibre international utilisait une corde à sauter pour améliorer la vitesse de ses pieds parce qu'il y a beaucoup de mouvements latéraux dans ce sport.

Alors comment pratique-t-on l'adoration ? Comment améliorons-nous notre habileté à communiquer avec Dieu ? En un mot, en pratiquant la vertu de soumission.

C'est facile à comprendre parce que les mots hébreu et grec traduits « adoration » signifient s'incliner, se prosterner (hébreu : SHACHAH), et envoyer un baiser, faire révérence, s'incliner devant (grec : PROSKUNEO).

Ces mots donnent l'image de quelqu'un qui est en soumission ou en révérence envers un autre, habituellement Dieu. Donc la pratique d'adoration, l'esprit d'adoration, la manière dont quelqu'un s'approche de Dieu pour cette communication est avec une attitude de soumission.

En réponse à la question « Comment pouvons-nous améliorer notre service d'adoration? », on répondra « Apprenons et pratiquons une plus grande soumission à Dieu. »

Évidemment ce n'est pas là ce que font les hommes, n'est-ce pas ? Non, nous essayons autre chose.

Pour améliorer notre adoration, nous « codifions » nos rituels et en faisons la pratique de notre culte. Autrement dit, nous pensons que la valeur de notre adoration est connectée à la justesse de nos rituels plutôt qu'à la soumission de notre volonté à celle de Dieu.

C'est là un phénomène bien normal quand il en vient à adorer Dieu et aussi dans la religion en général.

Les musulmans le font. Ils ont les 5 piliers de foi qui guident leur expérience religieuse entière :

  • Confession : « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité qu'Allah et que Mahomet est son messager. »
  • Aumônes : 2% du revenu.
  • Prière, 5 fois par jour.
  • Jeûne pendant le Ramadan.
  • Pèlerinage à La Mecque en Arabie saoudite

Les sikhs ont une formule similaire appelée les «5 K » :

  • Kesh (les cheveux longs)
  • Kangha (peigne)
  • Kacchera (caleçon)
  • Kara (bracelet en fer)
  • Kirpan (poignard recourbé)

Les Juifs orthodoxes avec leur code vestimentaire unique yarmoulke (calotte), hassidim (redingote), la barbe et les payos (mèches spiralées).

Chaque religion essaie de codifier ses rituels ou vêtements particuliers et de se concentrer exclusivement sur ces éléments pour créer ou intensifier son adoration de Dieu.

Nous faisons parfois la même chose, pensant que d'améliorer nos cantiques a cappella est la manière d'améliorer notre culte. Nous agrandissons nos salles de culte, ajoutons des pouponnières, utilisons des diapositives, engageons plus de ministres, remplaçons celui que nous avons, ajoutons des équipes d'adoration, tapons des mains, faisons prier les femmes… pensant que toutes ces choses amélioreront notre adoration.

Nous nous concentrons sur les rituels, sur la mécanique plutôt que sur l'esprit, pensant que de changer l'extérieur transformera l'intérieur. Nous savons pourtant, parce que la Bible nous l'enseigne, que le changement, l'adoration et les choses spirituelles doivent tout d'abord se produire intérieurement.

Écoutez les paroles de quelqu'un qui savait comment adorer Dieu en esprit et en vérité :

O Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé!
– Psaumes 51.12
Quand les justes crient, l'Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses.
– Psaumes 34.18

Jésus ne dit-Il pas :

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !
– Matthieu 5.3

Et Paul résume parfaitement cette question de la pratique de l'adoration quand il dit :

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.
– Romains 12.1

L'essence de l'adoration est la communication qui emploie le langage de louange et la prière.

L'exercice spirituel, le véhicule qui place notre communication devant Dieu, est la soumission de notre cœur et de notre volonté.

Si l'adoration était comme un ordinateur,

  • Les rituels, le bâtiment, le programme d'adoration seraient le hardware.
  • Le langage de communication (louange, requête, supplication, confession, etc.), le logiciel qui donne vie à l'ordinateur.
  • La soumission de la volonté personnelle à Dieu, la connexion à l'internet.

Applications

Cet exemple peut être facile à comprendre mais difficile à appliquer parce que nous sommes parfois confus quant au fonctionnement de chaque partie. Voici quelques erreurs communes :

1. Nous pensons qu'il ne s'agit que de hardware

Nous maintenons le familier… deux cantiques, une prière, le repas du Seigneur, le sermon, un cantique d'invitation, une prière de clôture, et voilà ! Toute l'énergie est utilisée à la maintenance du bâtiment et du personnel pour pouvoir répéter ce processus au moins une fois par semaine. Nous résistons à tout changement croyant que nous avons « restauré » le christianisme du Nouveau Testament en établissant ce hardware et qu'aucun changement n'est nécessaire ni permis.

Problème : Nous ne comprenons pas ce qu'est l'adoration biblique.

Résultat : Des églises sans vie dont l'assistance diminue, des vies spirituelles affaiblies, moins de foi.

2. Nous pensons qu'il ne s'agit que du logiciel

Nous laissons tomber le hardware encombrant et nous nous modernisons avec un iPad ou iPhone.

Nous essayons plutôt les églises dans les maisons, expérimentons Dieu différemment.

Nous encourageons l'expérimentation spirituelle… parler en langues, pourquoi pas des femmes qui prophétisent en langues ? Nouvelle communication ?

À cet extrême, nous oublions que c'est Dieu qui établit les règles de communication avec Lui dans Sa Parole :

  • Il donne le langage.
  • Il établit la signification des rites et leurs formes.
  • Il donne les directions quant au temps et à la manière de l'adorer et dans quel but.

C'est là qu'il faut considérer la soumission.

En Romains 12.1, Paul explique que notre culte spirituel, quotidien, personnel est exprimé principalement dans la manière dont nous soumettons nos corps à Dieu en pureté, service et obéissance.

Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.
– Romains 12.1

Nous n'avons peut-être pas l'occasion ou le temps d'articuler notre adoration en paroles pour communiquer notre amour, notre louange à Dieu, toutefois les actions de notre corps dans notre soumission à Sa volonté en pensées et en actions sont un culte continuel, une véritable adoration envers Lui. Chaque jour, nos actions et nos paroles forment ainsi une communication unifiée qui devient notre dévotion complète au Seigneur. C'est ce dont Jésus parlait quand Il dit que Dieu recherchait ceux qui l'adoraient en esprit en vérité.

La soumission quotidienne nous permet d'être en constant mode d'adoration, une idée bien supérieure au concept musulman de prière vers l'Est cinq fois par jour.

En I Corinthiens 11 à 15, Paul explique aussi la nécessité de la soumission dans l'adoration de l'assemblée.

Nous n'avons pas le temps d'examiner en détail chaque sujet que Paul mentionne ici mais il y avait de toute évidence des problèmes dans l'assemblée des Corinthiens, y compris :

  • Le vêtement (les femmes portant le voile ou non).
  • Conduite acceptable quant aux repas fraternels et au repas du Seigneur.
  • La valeur et la pratique des dons spirituels dans l'assemblée.

L'élément continu à travers ces chapitres est que ces chrétiens n'utilisaient pas les dons ou ne participaient pas aux rituels selon ce que Dieu voulait.

Il ne s'agissait pas de laisser, par exemple, les femmes porter ce qu'elles voulaient ou de les exclure de l'assemblée, ni d'abandonner les repas fraternels et la communion parce que cela causait trop de problèmes, ni de bannir les langues ou de limiter le service à une prière et un enseignement par semaine, c'est-à-dire d'établir leurs propres règles !

La réponse était d'être en soumission à la volonté de Dieu pour l'adoration publique tout comme chacun était en soumission à Sa volonté dans son culte personnel privé.

Tout comme Paul souligne brièvement en Romains 12.1-2 ce que cela signifiait pour la vie quotidienne (pureté, service, dévotion), c'est là l'exercice de soumission dans nos vies personnelles du lundi au samedi. Il en est de même pour l'adoration publique.

À cause de la soumission à la volonté de Dieu qui est la véritable pratique d'adoration, nous assumons que :

  1. Les femmes continuèrent à porter leurs voiles en conformité aux normes culturelles de l'époque. Elles s'abstinrent de diriger ou d'enseigner dans l'Église en conformité aux normes spirituelles éternelles. Le dénominateur commun était la soumission à la volonté de Dieu. D'un côté elles ne brisèrent ainsi pas les normes culturelles (porter le voile) afin de ne pas créer de scandale, et de l'autre elles se soumirent au principe éternel et spirituel (et non culturel) du leadership de l'homme au foyer et maintenant dans l'Église.
    • Deux raisons différentes, une même réaction : la soumission, véritable esprit d'adoration par les femmes de l'époque.
  2. De même, les hommes se soumettaient à l' « ordre » ou au « processus » que Paul imposa afin de créer une assemblée plus uniforme. La soumission était l'antidote au chaos et à la compétition qui déchirait l'Église.
    • Ils avaient de merveilleux logiciels (langues, prophétie, connaissance, etc.) mais étaient incapables de communiquer parce qu'il y avait bien peu de soumission à l'ordre divin.
  3. Et puis, bien sûr, ils devaient tous se soumettre les uns aux autres en amour chrétien afin que leur témoignage aux autres soit efficace. Jésus a dit : « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Jean 13.35. Remarquez qu'Il n'a pas dit « si vous aimez ceux qui sont perdus ou pauvres, » mais plutôt « si vous avez de l'amour les uns pour les autres. »
    • I Corinthiens 13, le chapitre sur l'amour, contient vraiment les informations de base sur la manière de nous soumettre les uns aux autres. La soumission mutuelle est la pratique de l'amour chrétien. C'est la preuve que nous sommes disciples et notre meilleur témoignage pour le Christ. Sans cette sorte de soumission il n'y a pas d'adoration de Dieu.

Donc, en évitant les extrêmes (de nous concentrer à ne rien changer et à maintenir les rituels OU de tout rejeter et d'essayer de créer notre propre expérience spirituelle), nous devons essayer de trouver l'équilibre pour améliorer notre communication avec Dieu dans l'adoration.

Cette balance est un effort d'être en soumission à Sa volonté à la fois dans notre vie personnelle de tous les jours qui produit un culte continuel acceptable à Dieu ET dans notre assemblée aussi parce que Dieu a aussi révélé la conduite, l'attitude et la pratique qu'Il y accepte.

Dans son livre célèbre de dévotion intitulé « My Utmost for His Highest » (Mon maximum absolu pour Sa Majesté), Oswald Chambers écrit qu'en tant que chrétiens, nous devenons « le pain brisé et le vin versé. » Une description merveilleuse de l'union de notre adoration personnelle et publique en tant que ceux qui sont en soumission à Dieu.

Cette soumission élève notre communication à la porte des cieux et nous apporte aussi la véritable bénédiction de l'adoration, la transcendance.

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