Entraînement avancé
Dans son évangile, Marc raconte simultanément une histoire à trois niveaux.
- Il y a l'histoire de Jésus qui prêche, enseigne et fait des miracles pour les foules (par exemple la multiplication des pains pour 4000 personnes).
- Il décrit aussi les confrontations continues avec les chefs religieux juifs.
- Finalement, il y a l'enseignement et la formation de Ses disciples pour les amener à la foi et éventuellement à une meilleure compréhension de Sa mission.
À mesure que l'on avance d'un chapitre à l'autre, on voit Jésus qui travaille à chacun de ces objectifs. À la fin du 8echapitre, Jésus a amené Ses Apôtres au point où ils reconnaissent qu'Il est le Messie. Aux derniers versets Il leur explique ce qu'être un disciple exige d'eux.
Au chapitre 9, Il continue dans la même veine d'enseignement mais commence aussi à agrandir leur compréhension de Lui et de la nature de Sa mission.
Enseignement des Apôtres — 9.1-50
Enseignement concernant le royaume:
1Il leur dit encore: Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance.
Jésus fait une prophétie qu'ils ne comprendront que plus tard. Il dit que certains d'entre eux seront là quand le royaume viendra avec puissance. Le mot que Jésus utilise, traduit « royaume », signifie « souveraineté » ou « règne », c'est-à-dire que là où le règne de Dieu est accepté et observé, le royaume existe aussi.
On peut donc dire que le royaume existe sur terre en tout lieu où le peuple de Dieu fait Sa volonté. En Marc 9.7, Jésus déclare que la volonté de Dieu est que tous croient et obéissent à Jésus Christ, par conséquent le royaume de Dieu sur terre est composé de ceux qui croient et obéissent à Jésus. On fait référence à ces croyants comme l'église, l'église qui appartient au Christ.
Trois idées principales ont été exprimées pour expliquer comment cette prophétie a été accomplie :
- Le royaume sera établi au retour de Jésus à la fin du monde.
- Jésus a dit que certains d'entre eux seraient encore vivants quand le royaume de Dieu viendra; cette hypothèse est donc erronée.
- Le royaume a été établi quand la ville de Jérusalem et la nation d'Israël ont été détruites en 70 apr. J.-C.
- La destruction de Jérusalem et du temple par une armée romaine en 70 apr. J.-C. était le jugement de Dieu sur la nation juive pour avoir rejeté leur Messie et non pas le commencement de quoi que ce soit. C'était l'accomplissement d'une prophétie de Jésus (Matthieu 24.1-44), et non pas l'accomplissement de ce qu'Il disait ici au sujet du royaume.
- Le royaume a été établi quand Pierre a prêché l'évangile pour la première fois le dimanche de la Pentecôte à Jérusalem après l'ascension de Jésus au ciel (Actes 2.1-42).
- Ils étaient tous vivants sauf Judas.
- La puissance du Saint Esprit était donnée aux Apôtres.
- La volonté de Dieu s'est accomplie du fait que l'évangile était proclamé.
- L'église a commencé avec 3000 âmes baptisées et ajoutées à l'église, au royaume.
- Les Apôtres ont vu tout cela de leurs propres yeux.
Jésus leur dit dans une prophétie qu'ils seront témoins du commencement du royaume de Dieu sur terre, et ils l'ont effectivement vu le jour de la Pentecôte quand l'église a été établie à Jérusalem en conséquence de la prédication de Pierre et de la réponse de milliers de personnes
Enseignement sur Sa divinité et Son autorité — 9.2-8
2Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux;
Jésus prend les trois Apôtres qui Lui sont proches avec Lui sur la montagne où Il sera transfiguré. La loi juive exigeait deux témoins pour confirmer un fait et Jésus amène trois témoins pour cette transformation.
Le mot grec traduit « transfiguré » est « métamorphosé », qui signifie que quelque chose ou quelqu'un a été transformé en une forme différente (par exemple une chenille en papillon). C'est le mot utilisé ici parce que non seulement l'apparence de Jésus a-t-elle été changée, mais qu'Il a été Lui-même changé. En Luc 9.29 l'auteur écrit que Son visage s'est transformé.
3ses vêtements devinrent resplendissants, et d'une telle blancheur qu'il n'est pas de foulon sur la terre qui puisse blanchir ainsi.
Marc rapporte que les vêtements de Jésus resplendissaient. Pierre et Jean se sont souvenu de cette expérience dans leurs écrits ultérieurs (2 Pierre 1.16 ; Apocalypse 21.23). Il est intéressant de noter que la rencontre avec Dieu inclut la lumière.
- Moïse: la peau de son visage rayonnait après avoir parlé à Dieu (Exode 34.29-35).
- Paul: une grande lumière venant du ciel resplendit autour de lui quand Jésus lui a parlé (Actes 22.6).
- Matthieu: L'aspect de Jésus était comme l'éclair à Sa résurrection (Matthieu 28.3).
Ce que les Apôtres ont vu était Sa nature divine qui rayonnait à travers Sa chair. Normalement Jésus démontrait Sa divinité par des miracles et des enseignements; dans ce cas particulier, Il leur a permis de voir un certain degré de Sa nature glorifiée.
4Élie et Moïse leur apparurent, s'entretenant avec Jésus.
Une des attaques principales des Juifs était que le christianisme ne pouvait pas être l'accomplissement de la religion juive parce qu'il violait la loi (Jésus pendu au bois, Deutéronome 21.23) et les prophètes (les prophètes ne mentionnaient pas que le Messie viendrait de la Galilée, Jean 7.41-43). L'apparence de Moïse (qui avait donné la loi aux Juifs) et d'Élie (un prophète important respecté par la nation juive) confirmait que la venue de Jésus et l'établissement du royaume (l'église) étaient en accord avec la loi et les prophètes. Luc dit dans son évangile (Luc 9.31) que Jésus, Moïse et Élie parlaient de Sa crucifixion imminente. Cela renforce l'idée que Sa mort était en accord avec la loi et les prophètes.
5Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Rabbi, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. 6Car il ne savait que dire, l'effroi les ayant saisis.
Pierre ne sait pas quoi faire parce qu'il est impressionné par la vision céleste devant lui. Il dit, « il est bon que nous soyons ici » signifiant que cette expérience est la meilleure qui soit, il offre donc de construire des abris (tentes) pour eux. Bien sûr, c'est insensé puisque ce sont des êtres célestes, mais il ne sait pas quoi dire. Certains suggèrent que Pierre voulait construire des autels afin de les adorer, mais le mot pour un autel d'adoration est différent du mot utilisé ici pour des tentes ou des abris.
7Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le! 8Aussitôt les disciples regardèrent tout autour, et ils ne virent que Jésus seul avec eux.
La voix de Dieu, présente dans la nuée, signifie qu'en dépit de l'apparition de Moïse et d'Élie, les Apôtres ne doivent obéir qu'à Jésus, Son Fils bien-aimé.
La scène tout entière est une confirmation de la position de Jésus, supérieure et en accord avec la loi et les prophètes, qu'Il incarne parfaitement en prenant une nature humaine pour venir vivre, mourir et ressusciter comme Messie juif et Sauveur du monde.
Enseignement au sujet du Messie
9Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le Fils de l'homme fût ressuscité des morts. 10Ils retinrent cette parole, se demandant entre eux ce que c'est que ressusciter des morts. 11Les disciples lui firent cette question: Pourquoi les scribes disent-ils qu'il faut qu'Élie vienne premièrement? 12Il leur répondit: Élie viendra premièrement, et rétablira toutes choses. Et pourquoi est-il écrit du Fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé? 13Mais je vous dis qu'Élie est venu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu, selon qu'il est écrit de lui.
Les Apôtres ont du mal à réconcilier leur concept du Messie avec ce que Jésus leur enseigne (versets 9 à 13). L'Ancien Testament disait qu'un prophète comme Élie viendrait avant le Messie et ils se demandent si leur vision d'Élie était l'accomplissement de cette prophétie (Malachie 4.5-6). Jésus confirme que cette prophétie a déjà été accomplie en la personne de Jean Baptiste plutôt que par la vision. Jean était le prophète envoyé pour préparer la voie pour le Messie, et Jésus mentionne le rejet et la mort qu'il a soufferts aux mains d'Hérode, rejet et mort que Jésus allait aussi souffrir bientôt.
Le concept que les Juifs avaient du Messie à l'époque était inexact et Jésus essayait de corriger leurs fausses idées. Leur vision du Messie était loin de ce que Jésus enseignait et de ce que l'Ancien Testament en disait. Le terme « messie » signifiait « l'oint. » Dans l'Ancien Testament, les prêtres et les rois recevaient l'onction (des individus choisis par Dieu pour des tâches spéciales). Par exemple, Samson, Saul et David étaient « oints. » Au temps où le Nouveau Testament a été écrit dans la langue grecque, le terme « Christ » était utilisé pour messie et oint.
Pendant que Jésus était sur terre, le peuple croyait qu'un descendant du Roi David, le roi juif le plus dynamique et le plus puissant, viendrait sauver Israël de la domination romaine, amènerait l'abondance et ferait de nouveau d'Israël une nation dominante. Ils croyaient fermement qu'avec le Messie la paix et les jours glorieux d'Israël reviendraient.
Les Juifs avaient différentes idées de leur Messie à travers l'histoire, même jusqu'à aujourd'hui. Par exemple :
- Les Juifs orthodoxes attendent encore le Messie.
- Les Juifs conservateurs croient aussi à un futur Messie personnel.
- Les Juifs réformés croient que le peuple juif dans son ensemble constitue la notion de Messie et que, comme tel, il amènera éventuellement la paix et un âge d'or et de prospérité dans le monde où il fournira du leadership. Ils croient aussi que leurs bonnes œuvres sont une bénédiction pour le monde à cet égard.
- Le mouvement sioniste, une organisation ou vision politique, croit que la terre décrite dans l'Ancien Testament leur appartient par droit divin. Cette terre leur a été donnée en 1947 à la fin de la deuxième guerre mondiale avec l'aide de la Grande-Bretagne et d'autres puissances mondiales.
Jésus Se révélait Lui-même comme le Messie en ligne avec la description trouvée dans l'Ancien Testament, le Messie qui allait :
- Les libérer du péché et de la culpabilité.
- Regagner pour eux le droit d'entrer au ciel et d'avoir une relation avec Dieu.
- Donner une paix d'esprit durable.
- Accomplir tout cela non pas de manière politique ou militaire mais par Sa mort sur la croix et Sa résurrection.
Dans la section qui suit, Jésus continue à révéler graduellement aux Apôtres qu'Il a choisis Sa véritable identité.
Enseignement sur la puissance
14Lorsqu'ils furent arrivés près des disciples, ils virent autour d'eux une grande foule, et des scribes qui discutaient avec eux. 15Dès que la foule vit Jésus, elle fut surprise, et accourut pour le saluer. 16Il leur demanda: Sur quoi discutez-vous avec eux? 17Et un homme de la foule lui répondit: Maître, j'ai amené auprès de toi mon fils, qui est possédé d'un esprit muet. 18En quelque lieu qu'il le saisisse, il le jette par terre; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser l'esprit, et ils n'ont pas pu. 19Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi. On le lui amena. 20Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence; il tomba par terre, et se roulait en écumant. 21Jésus demanda au père: Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive? Depuis son enfance, répondit-il. 22Et souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous. 23Jésus lui dit: Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit. 24Aussitôt le père de l'enfant s'écria: Je crois! viens au secours de mon incrédulité! 25Jésus, voyant accourir la foule, menaça l'esprit impur, et lui dit: Esprit muet et sourd, je te l'ordonne, sors de cet enfant, et n'y rentre plus. 26Et il sortit, en poussant des cris, et en l'agitant avec une grande violence. L'enfant devint comme mort, de sorte que plusieurs disaient qu'il était mort. 27Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le fit lever. Et il se tint debout. 28Quand Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier: Pourquoi n'avons-nous pu chasser cet esprit? 29Il leur dit: Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière.
30Ils partirent de là, et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu'on le sût. 31Car il enseignait ses disciples, et il leur dit: Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et, trois jours après qu'il aura été mis à mort, il ressuscitera. 32Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l'interroger.
33Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda: De quoi discutiez-vous en chemin? 34Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. 35Alors il s'assit, appela les douze, et leur dit: Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. 36Et il prit un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et l'ayant pris dans ses bras, il leur dit: 37Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m'a envoyé.
38Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. 39Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. 40Qui n'est pas contre nous est pour nous. 41Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.
42Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer. 43Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, 44que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. 45Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, 46que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. 47Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne, 48où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point. 49Car tout homme sera salé de feu. 50Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? (9:51) Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.
Ce passage commence avec un miracle et finit avec Jésus qui commente sur la source de la puissance spirituelle.
L'histoire du miracle est ainsi:
- Un homme amène son fils possédé d'un démon pour qu'il soit guéri par les Apôtres et une foule se réunit pour observer.
- Les Apôtres ne réussissent pas à le guérir et une dispute commence avec les scribes.
- Jésus revient avec les trois disciples qui étaient sur la montagne avec Lui.
- Il discute de la situation avec le père de l'enfant et s'impatiente de l'incrédulité de tous, à laquelle le père s'écrie « Je crois, viens au secours de mon incrédulité! »
- Le Seigneur chasse l'esprit et guérit l'enfant, puis il discute l'incident avec les Apôtres.
- Les Apôtres Lui demandent pourquoi ils étaient incapables de chasser cet esprit.
Jésus leur donne trois raisons :
1. Le père manquait de foi
- Le père n'avait pas emmené l'enfant à Jésus à cause de sa foi en Lui. Ses actions étaient basées sur le besoin de trouver du soulagement pour son fils. Il était prêt à tout, même à essayer les disciples du jeune rabbi (Jésus) dont tout le monde parlait.
- Après que les Apôtres aient échoué, il a demandé à Jésus SI Il pouvait le faire, révélant ainsi son doute.
- L'obstacle à la guérison n'était pas la maladie elle-même mais le manque de foi du père. Il devait d'abord reconnaître son propre besoin (le besoin de plus de foi) avant que Jésus ne s'occupe des besoins de l'enfant.
Jésus n'avait pas besoin de la foi des gens pour faire Ses miracles (par exemple pour nourrir les 5000, Marc 6.30-44). Dans ce cas toutefois, Il voulait aider l'enfant et son père. Si les Apôtres avaient guéri l'enfant, le père serait reparti sans croire en Lui. Jésus amène d'abord le père à confesser son propre besoin en plus de celui de son fils. Ils peuvent ainsi être tous les deux bénis à cause de leur foi en Jésus confirmée par la guérison miraculeuse
2. Le manque de prière
Les Apôtres croyaient en Jésus, mais contrairement à Lui, ils n'étaient pas totalement guidés par la volonté de Dieu. Jésus faisait des miracles selon la volonté de Dieu et non selon les besoins du moment ou selon les pressions de la foule.
Il leur dit que ce démon ne sortirait que par le jeûne et la prière. Cela ne voulait pas dire qu'un certain type de prière affecterait ce démon d'une manière particulière mais que la prière et le jeûne les rendraient capables de discerner la volonté de Dieu plus clairement, et qu'ils auraient peut-être ainsi su quoi faire dans cette situation (c'est-à-dire qu'ils auraient peut-être reçu la compréhension quant aux besoins du père avant d'aider l'enfant).
3. Le manque d'humilité
Dans la dernière partie du chapitre, Jésus leur enseigne au sujet des événements clé qui prendront bientôt place et qui signaleront la fin de Sa mission sur terre, Sa mort et Sa résurrection. Ils ont démontré clairement qu'ils ne comprenaient pas ce qui allait se passer et la raison pour cela, ainsi que le pouvoir que cette compréhension leur donnerait, était leur orgueil. Jésus révèle qu'ils ont discuté entre eux qui était le plus grand parmi eux. Peut-être que les trois qui avaient été témoins de Sa transfiguration se sentaient supérieurs après leur expérience sur la montagne. Jésus leur enseigne que ceux qui sont grands dans Son royaume ont l'innocence d'un enfant, le cœur d'un serviteur et le style de vie saint d'un disciple obéissant.
Le sexe, l'argent, le pouvoir — 10.1-52
Ce prochain chapitre contient un enseignement supplémentaire qui traite des questions plus pratiques du sexe, de l'argent, du pouvoir et comment les gens « religieux » de l'époque ont mal compris ces choses.
Le sexe
1Jésus, étant parti de là, se rendit dans le territoire de la Judée au delà du Jourdain. La foule s'assembla de nouveau près de lui, et selon sa coutume, il se mit encore à l'enseigner. 2Les pharisiens l'abordèrent; et, pour l'éprouver, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de répudiée sa femme. 3Il leur répondit: Que vous a prescrit Moïse? 4Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire une lettre de divorce et de répudier. 5Et Jésus leur dit: C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte. 6Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; 7c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, 8et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. 9Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. 10Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. 11Il leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; 12et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.
À l'époque, beaucoup de rabbins enseignaient que de briser les mariages pour n'importe quelle raison était acceptable si les procédures légales étaient observées. À cause de cet enseignement, beaucoup d'hommes juifs (les femmes juives ne pouvaient pas initier un divorce) se servaient de cette excuse pour couvrir leur désir sexuel et briser leur engagement envers leurs conjointes. Par exemple, quand un homme se lassait de sa femme et en désirait une autre, il la divorçait pour n'importe quelle raison (par exemple s'il n'aimait pas sa cuisine ou si elle ne lui plaisait pas sexuellement, etc.) et en épousait une autre, se prétendant complètement innocent puisqu'il avait agi selon la loi.
Jésus enseigne que c'est Dieu qui avait donné la loi originale quant au mariage et que Ses lois remplaçaient celles des hommes. L'union sexuelle avait été créée pour être exprimée par un homme et une femme dans l'engagement à vie qu'est le mariage. Cet engagement ne pouvait être brisé légalement que par la mort ou l'infidélité sexuelle de l'un des partenaires (Matthieu 19.9).
13On lui amena des petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. 14Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. 15Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point. 16Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
En bénissant les enfants qui étaient venus à Lui immédiatement après cet enseignement, Il confirmait la raison première du mariage et indiquait aussi l'attitude nécessaire envers tous Ses enseignements. Les enfants obéissent avec innocence et confiance, sans rébellion ni hypocrisie, et ce sont-là les attitudes qui manquaient terriblement parmi les chefs religieux juifs qui Le mettaient constamment au défi.
L'argent
17Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui: Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? 18Jésus lui dit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul. 19Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d'adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne feras tort à personne; honore ton père et ta mère. 20Il lui répondit: Maître, j'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. 21Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 22Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.
23Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu! 24Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit: Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu! 25Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. 26Les disciples furent encore plus étonnés, et ils se dirent les uns aux autres; Et qui peut être sauvé? 27Jésus les regarda, et dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu: car tout est possible à Dieu.
28Pierre se mit à lui dire; Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi. 29Jésus répondit: Je vous le dis en vérité, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, 30ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.
32Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient troublés, et le suivaient avec crainte. Et Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et commença à leur dire ce qui devait lui arriver: 33Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, 34qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir; et, trois jours après, il ressuscitera.
Pour les Juifs, le fait d'avoir des biens égalait être béni. Selon eux, si un homme était riche, il avait obtenu la faveur de Dieu, et de la même manière, être pauvre et faible était le résultat du péché. Telle était la condition du jeune homme riche qui demanda à Jésus comment hériter la vie éternelle. Il était considéré un bon citoyen, possédait des biens et une bonne position, et pourtant, quelque chose manquait dans sa vie que sa richesse et sa bonne conduite ne pouvaient obtenir pour lui. Sa question à Jésus révèle son insécurité envers le salut. Par Sa réponse, Jésus montre à cet homme que son attachement à ses biens était l'obstacle même à son espoir de salut et le fait qu'il se détourne en est l'évidence.
Jésus profite de cette occasion pour révéler que tous ont besoin du salut, riches ou pauvres, et que les riches sont désavantagés à cette fin à cause de leur attachement à leurs biens. Les Apôtres sont surpris, pensant que si même les riches ont du mal à être sauvés, alors comment un pauvre peut-il l'être? Jésus les rassure que Dieu a le pouvoir de sauver les riches aussi bien que les pauvres.
Pierre commente que les Apôtres sont eux-mêmes devenus pauvres pour suivre Jésus. Ce qu'il sous-entend est qu'ils ont fait ce que Jésus avait demandé du jeune homme riche mais qu'ils n'avaient encore reçu aucune récompense terrestre (selon leur conception du salut). Jésus répond que Ses disciples sont récompensés sur terre avec une nouvelle famille (l'église), des bienfaits plus précieux (des richesses spirituelles telles la paix, la joie, l'espérance, etc. à différents degrés), et dans le monde à venir, avec la vie éternelle. Toutes ces choses ne peuvent être achetées par des richesses terrestres. Après cela, Il leur rappelle de nouveau Ses souffrances à venir, Sa mort et Sa résurrection, les choses qu'Il devra abandonner pour eux.
La puissance
35Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s'approchèrent de Jésus, et lui dirent: Maître, nous voudrions que tu fisses pour nous ce que nous te demanderons. 36Il leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? 37Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire. 38Jésus leur répondit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? Nous le pouvons, dirent-ils. 39Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé; 40mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé.
41Les dix, ayant entendu cela, commencèrent à s'indigner contre Jacques et Jean. 42Jésus les appela, et leur dit: Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent. 43Il n'en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur; 44et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous. 45Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
46Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin. 47Il entendit que c'était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier; Fils de David, Jésus aie pitié de moi! 48Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort; Fils de David, aie pitié de moi! 49Jésus s'arrêta, et dit: Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle, en lui disant: Prends courage, lève-toi, il t'appelle. 50L'aveugle jeta son manteau, et, se levant d'un bond, vint vers Jésus. 51Jésus, prenant la parole, lui dit: Que veux-tu que je te fasse? Rabbouni, lui répondit l'aveugle, que je recouvre la vue. 52Et Jésus lui dit: Va, ta foi t'a sauvé. 53Aussitôt il recouvra la vue, et suivit Jésus dans le chemin.
Jacques et Jean soulèvent de nouveau la dispute constante quant aux positions d'honneur dans le royaume. Le fait que les autres Apôtres s'indignent montre qu'ils pensent encore que le royaume est terrestre, politique, avec la possibilité pour eux d'avoir des postes de prestige et d'autorité. Jésus dissipe ces idées de deux façons:
- Il décrit le royaume comme une communauté de gens qui sont aussi innocents que des enfants et où la plus haute position en est une de service. Il n'y a pas de compétition ni de prestige parmi les esclaves. Ils sont tous sous la servitude envers leur maître. Pour qu'il n'y ait aucune plainte ni ressentiment, Jésus utilise Sa propre vie et Son ministère en exemple. Son royaume n'est pas de ce monde et ne ressemble en rien à ce monde. Les récompenses sont différentes ainsi que les relations et les activités. Il enseigne que l'on est sauvé pour servir dans le royaume.
- La guérison de l'aveugle nommé Bartimée résume Son enseignement sur la nature des sujets du royaume. Cet aveugle était rejeté par la société, il n'avait pas d'argent sauf ce qu'il recevait en quêtant. Il ne recevait ni pitié ni respect et quand il demandait de l'aide, on le faisait taire. En dépit de tout cela, Jésus le guérit et le restaure à une vie normale parmi le peuple. Bartimée était le plus bas des hommes, mais parce qu'il a cru et fait appel à Jésus avec humilité, il est devenu l'un des premiers à entrer dans le royaume et à faire l'expérience de la miséricorde et de la puissance de Dieu.