Colossiens 2.1-14
Au chapitre précédent, Paul a expliqué l'idée que le Christ était premier ou prééminent dans toutes les relations. Autrement dit, dans une chaîne qui relie Dieu à l'homme, Jésus est Lui-même chacun des maillons :
- Il est lié à Dieu étant l'un des êtres de la déité.
- Il est lié à la création étant la force qui l'a mise en existence et qui la maintient, et Il est aussi la raison de son existence.
- Il est lié à l'humanité en tant que son seul espoir de salut du péché et de la mort.
- Il est lié à ceux qui sont sauvés en tant que tête du corps où Dieu place ceux qui sont rachetés, c'est-à-dire l'Église.
Donc peu importe la relation ou la connexion, Paul montre que Jésus possède la crédibilité en tant que premier ou prééminent à tout point de contact, que ce soit aux cieux, dans le monde matériel, parmi les êtres humains ou dans l'Église. Il ajoute maintenant à cette idée la pensée qu'en tant que ministre de l'évangile de Jésus Christ, il a aussi la crédibilité d'être un enseignant ou un ministre de l'Église. Il mentionne comme lettres de créances pour cette tâche, ses souffrances, le fait qu'il a été appointé par Jésus et qu'il enseigne seulement les paroles de Jésus.
J'ai mentionné que Paul bâtissait son argument pour la prééminence du Christ afin de réfuter la position et la doctrine des faux-enseignants qui s'étaient infiltrés dans l'Église à l'époque. Vers la fin du premier chapitre, Paul parle de Jésus puis il passe à ses propres références en tant qu'enseignant légitime des doctrines du Christ. Nous verrons que c'est une transition que Paul emploie afin de parler des enseignements de Jésus.
Le Christ, prééminent dans la doctrine – 2.1-3.4
Notre chapitre précédent était concentré sur le Christ et Son rôle prééminent dans les relations personnelles. Le chapitre qui suit sera concentré sur les enseignements de Jésus et leur place prééminente en comparaison à d'autres doctrines religieuses (celles des faux-enseignants). Paul montre d'abord comment le Christ est Lui-même prééminent par comparaison, puis il démontrera comment Ses enseignements sont supérieurs aux leurs.
1Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage en la chair, 2afin qu'ils aient le cœur rempli de consolation, qu'ils soient unis dans la charité, et enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, 3mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. – v. 1-3
Il commence par résumer la pensée qu'il expliquera en détail dans le chapitre complet et les quatre premiers versets du chapitre suivant.
V. 1 - Paul écrit à des gens qui le connaissent mais qu'il n'a pas rencontrés personnellement. Il faut se rappeler que cette église avait été établie originellement par Épaphras et Timothée. Paul est en prison à Rome pour avoir prêché l'évangile, ce même évangile qu'il essaie avec cette lettre de protéger parmi les Colossiens. Le combat dont il parle est son ministère, son emprisonnement, ses prières et maintenant cette lettre d'instruction à des gens qu'il n'a pas rencontrés. C'est là un grand effort qu'il fait pour eux ainsi que pour d'autres églises envers lesquelles il a un sens personnel de responsabilité.
V. 2 - Dans ce verset Paul décrit ce qu'il désire accomplir par cet effort, il décrit ses objectifs pour eux comme une série d'étapes qui ont pour but
- d'être une source d'encouragement,
- de promouvoir l'unité parmi eux,
- qu'ils fassent l'expérience d'une espérance réelle (l'assurance de la compréhension) par la connaissance de la vraie révélation (du mystère) de Dieu qui est la connaissance de Jésus Christ.
Paul comprime toute l'information au sujet de l'évangile en un seul mot, Christ. Autrement dit, s'ils croient au Christ ils possèdent la clé pour la compréhension de l'Ancien Testament tout entier ainsi que tous les enseignements des Apôtres.
V. 3 - Il répète cette idée au verset 3 expliquant que toute sagesse et connaissance (du plan de Dieu, du salut de l'homme, etc.) sont contenues dans la vie, les enseignements, la croix et la résurrection de Jésus.
- Il ne s'agit pas de sagesse humaine de la science ou des mathématiques.
- Il s'agit de sagesse céleste, spirituelle, qui concerne la condition et le salut de l'homme.
Donc, comme je l'ai déjà dit, Paul commence par affirmer qu'en ce qui concerne la sagesse, la connaissance, et l'enseignement, Jésus est l'incarnation même de la révélation quelque chose avec quoi l'homme ne peut entrer en compétition, peu importe son intelligence.
4Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. 5Car, si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre qui règne parmi vous, et la fermeté de votre foi en Christ. – v. 4-5
Paul affirme qu'il a établi les enseignements de Jésus comme révélation afin qu'ils ne soient pas persuadés de les abandonner pour une autre forme de doctrine.
Ces faux-enseignants tentaient de détourner les frères avec des arguments persuasifs. Ils n'avaient pas de nouvelle révélation mais ils savaient séduire et débattre leurs idées pour aveugler, confondre, et causer le doute. Malgré qu'il les mette en garde, Paul s'empresse de complimenter leur discipline personnelle et la fermeté de leur foi en Jésus.
Loin d'eux physiquement, Paul se réjouit du fait qu'ils demeurent attachés à la vérité malgré que de faux-enseignants aient infiltré leurs rangs.
6Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez en lui, 7étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces. – v. 6-7
La meilleure manière de prouver une doctrine est de la vivre. On leur a enseigné le Christ et maintenant ils doivent pratiquer Ses instructions dans leur vie quotidienne pour en tirer les bénéfices. Les enseignements ont pris racine et les ont encouragés, ils doivent persévérer spécialement dans la fidélité et la reconnaissance.
Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. – v. 8
Voici un autre sommaire où Paul présente rapidement une nouvelle idée puis l'explique en détail dans les versets qui suivent. Il comprime encore une fois l'évangile en un seul mot, « Christ ».
Le Christ est le standard
Dans ce cas non seulement la personne mais les enseignements, les commandements, l'exemple du Christ… c'est là le standard par lequel toutes choses doivent être jugées. L'objectif des faux-enseignants est l'esclavage. Ils veulent asservir les Colossiens à leur doctrine et à leur autorité religieuse.
Le Christ libère de l'ignorance et de la crainte
Ils ont pour tactique d'enseigner des idées et des concepts venant d'une variété de sources autres que le Christ. Une philosophie ou des concepts qui sont en réalité un spectacle sans substance ou une illusion basée sur des notions élevées quant à des règles établies par des hommes concernant la manière dont le monde fonctionne. Il y avait à l'époque des spéculations selon lesquelles les anges contrôlaient les éléments (le feu, la pluie, le tonnerre, etc.) ou qu'ils guidaient spirituellement et devaient être adorés.
Ces judaïsants ou faux-enseignants n'étaient pas nécessairement des hommes éduqués mais ils se donnaient en spectacle par les « nouvelles idées » qu'ils présentaient basées sur des philosophies humaines au sujet des anges et de la manipulation de la nature. À partir de ces nouvelles vues du monde, ils inventaient des règles de vie qui dérobaient les Colossiens de leurs libertés en Christ.
Paul dit que les Colossiens ne devraient pas être tenus de suivre un autre enseignement dont la source n'est pas de Jésus.
V. 9-15 - À cet effet, Paul donne quatre raisons :
1. Jésus est divin
Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. – v. 9
L'enseignement de Jésus est l'enseignement de Dieu puisque Jésus est Dieu sous forme humaine. Suivre Son enseignement est la même chose que de suivre l'enseignement de Dieu et il ne devrait pas être remplacé par de fausses doctrines de ces autres enseignants peu importe à quel point ils semblent « spirituels ».
2. Ils sont complets en Christ
Vous avez tout pleinement en lui, – v. 10a
Par leur connexion au Christ, qui est divin, ils ont accès à tout ce que la divinité offre (révélation, sagesse, salut, bénédictions, etc.). Ils n'ont pas besoin d'enseignement ni de salut supplémentaires… ils ont tout ce dont ils ont besoin spirituellement dans leur relation au Christ.
3. Jésus règne sur tout
…qui est le chef de toute domination et de toute autorité. – v. 10b
En disant qu'Il est le chef de toute domination et de toute autorité, Paul dit en fait que Jésus est Seigneur des seigneurs, Roi des rois, souverain sur tout. Si Jésus est leur chef ou leur Seigneur, alors il n'y a aucun besoin d'un autre chef pour assumer cette position selon ce que les judaïsants ou faux-enseignants tentaient de faire avec les anges, la connaissance secrète, etc.
4. Jésus est le Sauveur – v. 11-15
Finalement, Paul explique la raison la plus importante pour laquelle ils ne devraient suivre que les enseignements du Christ : Il est leur Sauveur. Les judaïsants (faux-enseignants) se vantaient que leur circoncision et leur adhésion aux lois concernant les fêtes et la nourriture les rendaient supérieurs et plus saints que les Grecs (qui se fiaient simplement au Christ) et qu'ils devaient par conséquent être obéis et suivis.
Paul montre que le salut que les Colossiens ont en Christ a une valeur supérieure à la vantardise des judaïsants dans leur circoncision. La circoncision venait de Dieu. C'était le signe de Sa promesse faite à Abraham et accomplie par l'incarnation de Jésus.
Ces hommes l'utilisaient comme un trophée pour se vanter de leur supériorité religieuse.
11Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair : 12ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l'a ressuscité des morts. – v. 11-12
La circoncision de la chair enlevait un morceau de chair comme signe d'une promesse spirituelle de Dieu. Paul dit qu'à travers « le dépouillement du corps de la chair », ce qui est enlevé est le « vieil homme de péché », ou la vieille nature qui aimait et servait le péché. Cela a été enlevé par le Christ à travers Ses efforts pour eux. Il décrit ensuite le moment physique ou historique où la « circoncision spirituelle » prend place, c'est-à-dire au baptême. Ce baptême n'est pas uniquement une promesse ou un symbole, c'est le moment exact où le vieil homme meurt et où le nouvel homme est ressuscité.
Paul dit que ce qui se produit en eux au baptême est validé et garantit par la résurrection de Jésus Christ. Par exemple, ils sont ressuscités et renouvelés au baptême par la même puissance divine qui a ressuscité Jésus de la mort (Romains 8).
13Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ; 14il a effacé l'acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l'a détruit en le clouant à la croix ; – v. 13-14
Dans ces deux versets, Paul accentue la valeur et l'importance de cette « circoncision spirituelle » qu'ils ont reçue au baptême. Elle les a transformés de la mort à la vie. Il considère l'incirconcision égale à la mort spirituelle. Il explique qu'ils étaient morts spirituellement à cause de leur culpabilité d'avoir transgressé la loi de Dieu, le décret de Dieu (qui dit effectivement que si vous péchez, vous mourrez). Paul dit qu'ils ont reçu la vie par le pouvoir du pardon et que ce pardon annule ou paie la dette du péché qui les accusait continuellement et les condamnait devant Dieu. Jésus a expié tous ces péchés une fois pour toutes, ils ne sont donc plus entre Dieu et l'homme. Son imagerie graphique est que les péchés (qu'il décrit comme une reconnaissance de dette) sont cloués à la croix avec Son corps.
Paul explique que la circoncision spirituelle qui prend place au baptême a été rendue possible par le sacrifice du Christ sur la croix. Ils entrent dans l'eau pécheurs condamnés par la Loi qui les accuse de leurs péchés et deux choses s'y produisent :
- La reconnaissance de dette due à Dieu pour leurs péchés est payée par la croix du Christ. C'est au point du baptême que le pardon prend place pour eux.
- L'ancienne nature du péché, « le vieil homme » pécheur meurt et ils reçoivent une nouvelle nature spirituelle. C'est au point du baptême qu'ils reçoivent le Saint Esprit qui les rend capables de vivre comme personnes spirituelles. Pierre explique ce même phénomène d'une manière beaucoup plus succincte en Actes 2.38. Il faut bien sûr se rappeler que l'importance et la nécessité du baptême n'est pas une idée que l'Église du Christ a inventée. Jésus, Pierre et Paul ont chacun accentué que le baptême était le moment où le salut, le pardon et la régénération prennent place. Se concentrer sur ce principe ne fait qu'accentuer ce que le Nouveau Testament lui-même accentue.