Colossiens 1.13-18a
Entre 61-63 apr. J.-C., pendant que l'Apôtre Paul est en prison à Rome, il écrit plusieurs épîtres dont l'une à l'église à Colosses. Cette congrégation était située quelque deux cents kilomètres à l'ouest d'Éphèse et avait été établie par Épaphras et Timothée. Il s'y trouvait des enseignants qui proclamaient, disaient-ils, une forme de christianisme plus « éclairée » et qui troublaient cette congrégation avec leurs idées hérétiques. En réalité, leurs enseignements étaient un mélange de philosophie grecque et de légalisme juif qui risquait de dérober l'Église de sa liberté et du salut en Christ. En réponse à ces enseignants, Paul confirme à nouveau la suffisance totale du Christ dans tous les aspects de la vie, que ce soit dans les relations personnelles, dans la doctrine ou la conduite éthique.
Dans notre chapitre précédent, nous avons étudié les 12 premiers versets du premier chapitre de Colossiens. Dans la section présente :
- Paul établit son autorité et la position de Jésus Christ en tant que Seigneur.
- Il offre une prière dans laquelle il révise l'histoire de leur congrégation, un groupe fidèle, une église remplie d'amour.
- Il encourage les frères à demeurer ainsi et à regarder le futur avec espoir.
- Il leur rappelle l'espérance ou la récompense qui les attend s'ils demeurent fidèles.
- Il finit sa prière avec un appel à Dieu de leur donner la connaissance de Sa volonté, l'habileté de Lui plaire, une plus grande capacité d'atteindre la patience et la fidélité ainsi que de demeurer joyeux à travers leurs tribulations.
Nous reprenons maintenant la dernière phrase au verset 12 où Paul fait une transition vers l'idée suivante.
Le Christ est prééminent dans les relations personnelles – suite.
Après sa prière, Paul présente sa première idée principale au sujet du Christ, c'est-à-dire Sa prééminence dans les relations personnelles. Paul démontre que seul Jésus a une relation avec Dieu ; seulement à travers Lui peuvent-ils avoir une relation avec Dieu, et seulement à travers Lui peuvent-ils être unis d'une manière spirituelle significative et éternelle.
Pour arriver à cette pensée à partir de sa prière, Paul termine la prière en remerciant Dieu le Père d'avoir donné aux Colossiens la possibilité d'aller au ciel. Il appelle ce bienfait un « héritage des saints de la lumière. »
De cette idée dont le mot clé est lumière, il passe à l'idée que Jésus est le roi du royaume de lumière, contrairement au royaume d'obscurité qui sous-entend une condition de perdition, d'ignorance.
12Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, 13qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, 14en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. – v. 12-14
Plusieurs concepts importants sont inclus dans ces versets :
- La délivrance sous-entend qu'ils étaient incapables de se sauver eux-mêmes.
- La puissance, un autre mot pour autorité. Ils étaient retenus là spécifiquement par une puissance plus grande qu'eux-mêmes
- Le transport, Dieu Lui-même accomplit le travail de les sauver et les unit à Son Fils. Il choisit le Fils et seul le Fils accomplit ce travail.
- Le royaume - Ce mot dénote un pouvoir royal, une souveraineté, l'apex du pouvoir et du règne.
En fait, Dieu a intentionnellement choisi de les faire passer de celui qui était plus fort qu'eux à Celui qui était plus fort que celui qui les gardait prisonniers. Pour clarifier leur position, Paul mentionne aussi le don original qui avait commencé la vie au sujet de laquelle il pria au début de la lettre.
E. Pardon et rédemption – Ils sont pardonnés par le fait que Jésus est mort pour racheter leurs péchés (Il paie la dette morale). Cette dette morale est la puissance qui les gardait dans l'obscurité ; ils étaient pécheurs, incapables de cesser de pécher, incapables de repayer pour leurs péchés. Ils étaient sujets aux tentations de Satan et condamnés par la Loi.
Jésus a vécu une vie parfaite, résistant à toute attaque de Satan et Il a offert Sa vie parfaite sur la croix pour satisfaire les demandes de restitution faites par la Loi. Les pécheurs étaient alors remis aux soins du Christ; ce gardiennage, ce groupe est le royaume ou l'Église.
Évidemment l'emphase ici est que Jésus a été sacrifié à cette fin et Il est donc essentiel au salut.
Rappelez-vous que cette lettre est écrite pour réfuter les faux-enseignants parmi les Colossiens. Ils pensaient que le sacrifice du Christ était insuffisant pour accomplir ou maintenir le salut. Paul répond en faisant du Christ et de Son sacrifice la seule chose qui produit le salut. La rédemption et le pardon, rien de plus, rien de moins. Aux versets 15 à 17, Paul adresse un autre de leurs enseignements qui concerne l'adoration des anges, en décrivant la véritable position du Christ dans le plan de la création et de Dieu Lui-même, une chaine d'autorité dont le Christ constitue chaque maillon.
Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. – v. 15
Ce verset explique deux phrases clés.
1. L'image du Dieu invisible
Jésus n'est pas une réflexion de Dieu mais Il a la même essence divine. On ne voit pas Dieu par l'œil humain mais on voit Jésus qui est l'image visible du Dieu invisible, non pas seulement Son corps mais Ses paroles, Sa vie, etc.
2. Le premier-né de toute la création
Cela ne signifie pas qu'Il était la première chose créée ou qu'Il est de quelque manière apparu au commencement de la création. Premier-né fait référence à Son rang ou à Sa position en comparaison à toute la création, incluant l'humanité.
- L'humanité a été créée, elle n'est pas née.
- L'univers a été créé, il n'est pas né.
Jésus est le premier en rang et en position dans Ses deux natures :
- Il est divin, l'image et l'essence mêmes de Dieu
- Il est humain, l'essence même de la perfection sans péché et sans tache, né d'une vierge.
3. Puissance de création
Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. – v. 16a
Paul continue en expliquant qu'en plus de Son essence divine et de Son rang, Jésus est la puissance derrière la création elle-même.
- Cela inclut l'univers visible.
- Cela inclut le monde des esprits qu'ils ne voient pas mais qui existe tout de même.
- Cela inclut certainement les anges qui étaient présentés comme objets d'adoration par les faux-enseignants. La conclusion étant ici que les Colossiens n'ont pas besoin d'adorer les anges, le Christ est au-dessus d'eux.
4. Le but de la création
Tout a été créé par lui et pour lui. – v. 16b
Paul ajoute que toutes choses ont été non seulement créées à travers la puissance du Christ, elles ont été créées pour Son dessein. Au premier chapitre de l'Épître aux Éphésiens, Paul explique que dès le début du temps, le dessein de Dieu était de bénir avec toutes les bénédictions du ciel ceux qui seraient « en Christ », « dans l'Église ».
Le pardon, la résurrection, la glorification, l'exaltation à la droite de Dieu, c'est là ce à quoi il fait référence quand il dit aux Colossiens : « pour Lui ». Tout dans la création et dans l'histoire concourt d'une manière ou d'une autre au plan ultime du Christ de bénir l'Église de ces dons spirituels.
5. Avant la création
Il est avant toutes choses, – v. 17a
Paul élargit le rôle du Christ en déclarant qu'Il est avant toute chose, dénotant Sa divinité (seulement Dieu est avant la création).
6. Il soutient la création
et toutes choses subsistent en lui. – v. 17b
Il dit aussi qu'en Lui toutes choses subsistent ensemble. Autrement dit, Il est non seulement l'agent à travers qui toutes choses furent créées, c'est à cause de Lui que toutes choses continuent à exister. Il crée toutes choses et à Son retour à la fin, toutes choses cesseront d'exister.
7. La tête de l'Église
Il est la tête du corps de l'Église ; – v. 18a
Ici Paul donne non seulement le dernier maillon dans la chaîne de souveraineté du Christ mais il présente une nouvelle idée pour passer à la section suivante au sujet de l'Église, et spécialement de l'église à Colosses. Il donne à l'église un autre nom, utilisant le terme « corps » pour complémenter l'imagerie du Christ en tant que « tête ».
Paul continuera en expliquant pourquoi le Christ est la tête de l'Église et ce que cela signifie pour chaque membre.
Sommaire
En fin de compte, l'argument de base ou la fausse idée avancée était que d'une manière ou d'une autre, le Christ n'était pas suffisant pour assurer ou maintenir le salut avec Dieu. Il était nécessaire d'avoir quelque cérémonie, l'adoration secrète des anges, l'observation de la Loi, ou même ces « nouveaux » enseignants.
Paul répond en montrant que la chaîne d'autorité du Christ est complète du début à la fin : de Dieu à la création à l'Église à la fin des temps, et qu'elle accomplit le dessein de Dieu. La seule chose qui compte est le Christ Lui-même parce qu'...
- Il est de nature divine ;
- Il est le premier ;
- Il est avant toute chose ;
- Il a créé toutes choses ;
- Il soutient toutes choses ;
- Il utilise toutes choses pour Son dessein ;
- Il est la tête du corps, l'Église.
Dans la section suivante Paul montrera comment l'Église joue un rôle central dans le dessein du Christ et ce qu'est cet ultime dessein.
Leçons
Bien que Paul réponde indirectement aux faux-enseignants du premier siècle, nous pouvons tirer plusieurs leçons de ce passage pour nos vies aujourd'hui.
1. Nous devons avoir une relation avec le Christ
Cette section (1.3-2.7) concerne la prééminence du Christ dans toutes les relations. Quand nous voyons que tout est connecté au Christ d'une manière ou d'une autre, nous nous rendons compte que si nous n'avons pas de relation avec Lui, …
- nous n'en avons pas non plus une avec Dieu puisqu'Il est le Fils de Dieu ;
- nous ignorons la personne qui est au premier rang de tout ;
- nous sommes ignorants et négligeons de louanger la bonne personne pour toute la création ;
- nous ne faisons pas partie de Son corps et de Son plan ultime pour l'humanité (de nous bénir de Ses dons).
Rejeter le Christ signifie aussi échouer dans tous ces domaines.
2. Quand nous avons le Christ, nous avons TOUT
Paul nous fait une grande faveur en exposant ici la vaste étendue de l'autorité et de la puissance du Christ. Le christianisme n'est pas une religion « de l'ouest » ni une religion moderne, ni même une des grandes religions de l'histoire. Le christianisme est au cœur du plan de Dieu pour chaque âme qui est née, peu importe le lieu, l'époque ou la position.
Il n'y a pas d'autre plan, pas d'autre Sauveur, pas d'autre Seigneur que Jésus Christ qui règne sur le temps, la création, les cieux, la vie, le péché, la mort, l'Église et l'éternité… il n'existe rien d'autre sur quoi régner ! C'est la raison pour laquelle la confession : « Je crois que Jésus est le Fils de Dieu » est la déclaration la plus grande, la plus profonde, la plus perspicace, celle qui peut changer la vie de quiconque la fait.
3. Quand nous prions, nous prions au nom de Jésus
Quand Jésus a dit à Ses disciples de demander ou de prier en Son nom (Jean 14.14), Il l'a dit non pas pour nous donner une habitude (par exemple toute prière doit finir au « nom de Jésus » pour être valide). Il nous a donné cette instruction pour nous rappeler que tous les sujets de nos prières Le concernent parce que tout est sous Son autorité !
La vie, la mort, la nourriture, la température, la puissance, la force spirituelle… peu importe…
Il est souverain sur tout ce qui existe et Il utilise tout ce qui existe pour Son propre dessein. Par conséquent nos prières, en Son nom, parviennent au seul Être qui les comprend vraiment et qui peut véritablement les exaucer.