Introduction à l'épître aux Galates
Une des premières attaques contre le christianisme est venue directement de l'intérieur de l'église contre l'évangile même. Certains chrétiens juifs insistaient que les Grecs ou païens (tout ceux qui n'étaient pas Juifs) qui voulaient se convertir au christianisme devaient d'abord devenir Juifs, c'est-à-dire être circoncis, avant d'être baptisés.
Les non-Juifs de la région de Galatie convertis au christianisme étaient influencés par cette pression, et l'Apôtre Paul a écrit cette lettre en réponse aux problèmes causés par ces enseignements.
Dans l'étude de cette épître:
- Nous examinerons les implications et les dangers de cet enseignement pour les Galates et aussi pour chaque génération qui fait face à de telles idées.
- Nous réviserons l'enseignement de Paul sur la doctrine de la "justification par la foi" qui est le cœur même de l'évangile.
- Nous étudierons la véritable signification de la liberté et comment elle est exprimée dans la vie chrétienne.
- Nous découvrirons aussi les débuts de la vie chrétienne de Paul.
Arrière-plan de l'épître – Galates
La Galatie était une province romaine en Asie mineure. La lettre aux Galates était adressée aux églises qui se trouvaient dans la région sud de la Galatie où Paul avait établi plusieurs congrégations pendant son premier voyage missionnaire. Nous en connaissons quatre, toutes établies entre 44 et 47 après J.C. dans la région qui est aujourd'hui la Turquie.
- Antioche – Actes 13.14
- Icone – Actes 13.51
- Lystre – Actes 14.8
- Derbe – Actes 14.19-21
Luc écrit en Actes 13.42-51 que les Juifs éparpillés à travers l'Empire romain recevaient Paul avec joie et étaient heureux d'entendre la bonne nouvelle de la venue du Messie.
Ils étaient toutefois offensés et jaloux en réalisant que les païens étaient inclus dans la promesse de Dieu et qu'ils acceptaient le Christ en grand nombre. Cette protestation par les Juifs prenait la forme d'un groupe insistant que les païens qui voulaient devenir chrétiens se soumettent premièrement aux lois et coutumes du judaïsme pour y avoir droit. Cela impliquait probablement la circoncision et l'obéissance aux coutumes religieuses juives.
Quand Paul est retourné à Jérusalem pour donner un compte-rendu de son ministère, il a fait face à une forte réaction adverse d'un groupe qui insistait qu'il fallait circoncire les païens et exiger d'eux l'observance de la loi de Moïse avant de devenir chrétien ou s'en voir refusé le privilège.
En Actes 15.1-77 on lit que les Apôtres et les anciens de l'église à Jérusalem se sont réunis pour examiner cette affaire. Paul y raconte les bénédictions et la puissance reçues de Dieu pour prêcher aux païens, et Pierre affirme que ce ministère était légitime et ordonné par Dieu. Jacques propose qu'une lettre confirmant le ministère de Paul parmi eux soit envoyée à l'église (aux non-Juifs), les rassurant de n'être pas troublés par une exigence d'être circoncis. Cette lettre a été envoyée à l'église à Antioche et non en Galatie.
La lettre aux Galates a été écrite peu de temps après cette réunion (50-51 apr. J.C.) et constitue l'un des premiers livres du Nouveau Testament, peut-être même le premier, écrit et circulé parmi les églises du temps.
L'objectif de Paul dans cette lettre était d'expliquer aux Galates :
- Que les bénédictions qui accompagnent le salut ont été obtenues par la foi et l'obéissance parfaites du Christ.
- Que ces bienfaits sont reçus par l'association, l'union, ou l'identification au Christ à travers la foi exprimée par le baptême et l'obéissance à Sa parole et non par l'affirmation intellectuelle seule.
- Que les œuvres de la Loi, les cérémonies ou le bénévolat ne peuvent obtenir des bénédictions séparément du Christ.
- Que ceux qui essaieront échoueront et seront condamnés.
Plan de l'épître
- Salutation – 1.1-5
- Réprimande – 1. 6-9
- Histoire personnelle
- Conversation et premières années – 1.10-17
- Première rencontre avec Pierre – 1.18-24
- Deuxième rencontre avec Pierre – 2.1-10
- Troisième rencontre avec Pierre – 2.11-14
- Discours sur la justification par la foi
- Discours sur la justification par la foi
- La droiture par la foi – 2.15-21
- L'Esprit et la puissance par la foi – 3.1-5
- L'héritage d'Abraham par la foi – 3.6-29
- Devenir fils par la foi – 4.1-7
- L'affranchissement par la foi – 4.8-31
- Exhortations
- Exhortation à demeurer ferme dans la liberté
- Rejetez la circoncision – 5.1-12
- Aimez-vous les uns les autres – 5.13-15
- Marchez par l'Esprit – 5.16-24
- Encouragez-vous les uns les autres – 5.25-6.5
- Aidez-vous les uns les autres – 6.6-10
- Exhortation à demeurer ferme dans la liberté
Avertissement final concernant les faux-enseignants et salutation
- Avertissement quant au Parti de la circoncision – 6.11-16
- Salutations finales – 6.17-18
Salutation – 1.1-15
1Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père, qui l'a ressuscité des morts,
Paul réaffirme son apostolat parce que le Parti de la circoncision (les judaïsants), en questionnant l'évangile pour les païens, mettait aussi en question sa position. Il le réaffirme dans les lettres où son autorité était mise en question ou là où il n'était pas connu (Romains, 1 et 2 Corinthiens, Éphésiens et Colossiens), mais s'en abstient pour les églises où son autorité était acceptée (Philippiens et 1 et 2 Thessaloniciens).
Il leur rappelle tout d'abord qu'il a reçu ce rôle directement du Christ et de Dieu tout comme les autres Apôtres. Il affirme aussi qu'il n'a pas été nommé Apôtre par le concile de l'église (Actes 15), ni par Pierre.
Le rôle d'Apôtre donnait le droit de parler avec autorité au nom du Christ et Paul revendique cette autorité en fonction de son apostolat légitime et authentique reçu du Christ (contrairement aux judaïsants qui ne pouvaient faire cette allégation). Paul ne nie pas l'apostolat des autres mais ne reconnait aucune autre autorité sur lui que celle de l'évangile du Christ (aucun groupe ou aucun autre apôtre n'a autorité sur lui).
Sa référence à la résurrection est la marque du véritable Apôtre, le témoignage personnel de cet événement. Il le mentionne ici non pas comme une doctrine mais comme sa confirmation de cette doctrine en tant que témoin oculaire choisi.
2et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de la Galatie:
Nous ne savons pas qui sont les "frères avec lui" sauf qu'ils participent à sa salutation. Paul omet le titre « Églises en Dieu ou Christ » en s'adressant aux Galates étant donné qu'ils sont en voie d'apostasie. Il les nomme seulement églises de la Galatie, soit celles qu'il avait formées plus tôt à Icone, Lystre, Derbe et Antioche.
3que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ, 4qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père,
Paul offre une bénédiction, qu'ils reçoivent les faveurs de Dieu et la paix qui sont liées à Jésus Christ de qui il dit deux choses:
- Il est Seigneur. Paul utilise ici un terme qui signifie divinité et égalité avec Dieu. Le terme "kurios" avait à l'origine des significations secondaires mais les Juifs puis les Apôtres et les disciples en sont venus à l'utiliser quand ils faisaient référence à Jésus et à Sa divinité.
- Paul considère l'œuvre du salut accompli par le Christ et ses résultats ultimes:
- Le Christ s'offre Lui-même en sacrifice pour les péchés. C'est là le cœur de l'évangile : l'expiation du péché, le paiement de la dette et le gain du pardon pour nous par Jésus. Plus tard dans l'épître Paul bâtira son argument sur cette base.
- C'est ce sacrifice qui rend notre salut possible. Il nous délivre du système pervers du péché, de la condamnation et de la mort. Avant la venue du Christ, le monde était dans l'obscurité et ignorait la volonté de Dieu
- Tout cela a été accompli selon la volonté et le dessein de Dieu. L'histoire de l'humanité tout entière travaille à cette fin (1 Timothée 2.4).
5à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!
L'homme a été créé pour donner gloire à Dieu: c'est là la signification même de la vie. En donnant gloire et honneur à Dieu, l'homme découvre la paix, la joie, le sens de sa vie ici-bas, et la vie éternelle.
Paul reconnaît et réaffirme ce fait dans sa salutation et aussi dans son évaluation des choses accomplies par Dieu pour l'homme à travers Jésus Christ. Dieu mérite la gloire pour ce qu'Il a fait, et Il reçoit la gloire qui Lui est due à travers l'innombrable quantité des saints qui le glorifient à cause de Jésus et à travers Lui.
Le mot "Amen" vient d'un mot hébreu signifiant sûrement, ferme, stable, digne de confiance. Prononcé "Aw-mén" en hébreu, et traduit en grec, en latin et en français (tout comme « baptême » a été translittéré du mot grec « baptizo »). La traduction littérale en français signifie "ainsi soit-il" ou « en vérité », « vraiment ». Il était utilisé comme la réponse de l'auditeur juif qui avait reconnu la validité d'un serment ou de la malédiction, et la volonté d'accepter ses conséquences (Nombres 5.22; Deutéronome 27.15).
Jésus utilisait le même terme pour confirmer que ce qu'Il allait dire était certain, valable et sans aucun doute.
En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, …
- Jean 5.25
Le Nouveau Testament utilise ce mot comme un accord avec une offrande de louange ou une bénédiction. Il était aussi utilisé de la même manière dans l'adoration à la synagogue et, quand un Juif était converti; l'expression "Amen" à la fin de louanges, de bénédictions, de prières et d'enseignement était retenue dans l'adoration chrétienne.
Paul l'utilise ainsi à la fin de sa salutation, confirmant comme certain que:
- Jésus est mort pour les péchés — Amen
- Jésus est ressuscité — Amen
- Cela était en accord avec la volonté de Dieu — Amen
- Dieu en mérite la gloire — Amen
Les Juifs de l'Ancien Testament utilisaient l'Amen pour confirmer un vœu et pour recevoir une prophétie. Jésus l'utilisait pour souligner Ses paroles et Ses prophéties. Les Apôtres l'utilisaient dans leurs écrits en paroles de bénédictions, de louange et d'enseignements. La jeune église l'utilisait pour approuver ce qui était prêché et pour accentuer sa confiance en ce qui était enseigné. Dire Amen est une manière biblique, respectueuse et encourageante de démontrer l'accord et l'enthousiasme envers une prière qui est offerte, ce qui est enseigné, prêché et chanté à l'église. Nous devrions le faire davantage.