4.

La signification de la grâce

Souffrance

Pierre continue à énumérer les différentes manières dont la grâce de Dieu affecte les chrétiens. Il décrit ici la souffrance dont plusieurs font l'expérience à cause de leur foi et comment y répondre.
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Nous étudions le concept de la grâce telle que Pierre l'explique dans sa première épître. Quand il parle de la grâce, il parle de deux choses :

  1. L'œuvre de Dieu à travers les âges pour sauver l'âme par Jésus Christ, la prédication de Son évangile et l'œuvre de Son église.
  2. L'effet de ce salut sur ceux qui ont été sauvés.

Dans cette épître, Pierre se concentre davantage sur les effets du salut parce que les évangiles ont déjà décrit l'œuvre de Dieu à travers le Christ pour sauver l'homme. Jusqu'ici il dit que les effets de la grâce (le salut) sont vus de différentes manières :

  1. Sécurité – sans crainte de la mort et de la condamnation, ou de la colère de Dieu.
  2. Sobriété ou Tempérance (non pas sous l'influence du péché) – une vie plus sainte, le respect envers Dieu, l'amour chrétien et des idées plus spirituelles.
  3. Soumission – reconnaître sa place dans le plan de Dieu et ne pas s'y rebeller.

Dans la section suivante, Pierre ajoutera un quatrième effet de la grâce dans la vie d'un individu : la souffrance. Toutefois avant de développer cette idée, il pause et décrit comment la grâce affecte les chrétiens en tant que groupe.

La grâce et l'église – 1 Pierre 3.8-12

Jusqu'ici Pierre a expliqué comment la grâce affecte l'individu. Qu'est-ce qu'un non-chrétien devrait voir chez quelqu'un qui a fait l'expérience de la grâce ? Pierre explique qu'il devrait voir les signes de quelqu'un qui est sécure, qui vit une vie sobre et qui est soumis à Dieu et aux autres formes d'autorité.

Il dit aussi que la grâce affecte l'ensemble des chrétiens (l'église) parce qu'ils échangent entre eux, avec le gouvernement, avec la société et avec d'autres familles différemment de ceux qui n'ont pas été touchés par la grâce de Dieu.

Il explique cette différence aux versets qui suivent :

8Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilité.

Le groupe qui a fait l'expérience de la grâce démontre certaines caractéristiques remarquables :

  • L'harmonie – un esprit commun, sans division ni conflit.
  • La sympathie – partage des sentiments et émotions d'autrui.
  • La fraternité – bienfaisance, amour fraternel.
  • La compassion – bon cœur, surtout envers ceux de l'extérieur.
  • L'humilité – pas orgueilleux ou égocentrique.
9Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction.

Le véritable esprit du Christ habite parmi eux : ils présentent l'autre joue lorsque maltraités et recherchent la paix plutôt que la victoire à tout prix. Pierre dit que seuls les chrétiens anticipent des bénédictions et qu'ils peuvent donc en offrir dès maintenant.

10Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, 11qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, qu'il recherche la paix et la poursuive; 12car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal.

Il s'agit ici d'une citation du Psaume 34 et Pierre l'utilise pour leur (et nous) rappeler deux choses :

  1. C'est possible d'avoir une conduite comme celle qui est mentionnée précédemment si quelqu'un maîtrise sa langue et l'utilise bien, évitant les mauvaises paroles. Les paroles trompeuses mènent à de mauvaises actions et celles-ci détruisent la paix et l'harmonie. Ce n'est pas là une marque de la grâce.
  2. Dieu bénit ceux qui agissent en harmonie, avec sympathie et amour fraternel, etc., mais Il punit et travaille à l'encontre de ceux qui parlent et font le mal.

Il utilise cette idée (Dieu qui bénit les bons et punit les méchants) pour présenter sa quatrième signification de la grâce : la souffrance.

Dans le sermon sur la montagne, Jésus dit que Ses disciples sont bénis (ou heureux) s'ils souffrent à cause de Lui ou parce qu'ils poursuivent le bien (Matthieu 5.10-12). Pierre présente ici cette idée quand il fait référence aux expériences subies par ceux qui ont reçu la grâce. La grâce ne cause pas nécessairement la souffrance, mais ceux qui font l'expérience de la grâce font aussi bien souvent l'expérience de la souffrance à cause de leur foi.

Il dit que les chrétiens doivent parfois souffrir et, s'ils sont persécutés, ils devraient se rappeler différentes choses quant à cette expérience :

1. Ne pas craindre

13Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien? 14D'ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. N'ayez d'eux aucune crainte, et ne soyez pas troublés;

Il s'agit ici de blessures spirituelles et non physiques. Les ennemis du bien peuvent tuer le corps mais ne peuvent dérober le croyant de sa « vie ». La grâce donne la capacité de ne craindre ni le mal et ni ceux qui s'opposent à Dieu.

2. Ne pas souffrir en silence

15Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous, 16et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion.

La grâce donne le courage de faire face à l'opposition en utilisant l'évangile du Christ. Pierre explique que notre réponse devrait être donnée avec humilité et respect. Les chrétiens ne détruisent pas les cliniques d'avortement, n'attaquent pas les homosexuels, ne prennent pas les armes contre le gouvernement simplement à cause de leurs désaccords ou standards moraux différents.

La grâce donne aux disciples du Christ la confiance de répondre à l'ignorance et à l'immoralité avec la vérité et la puissance de l'évangile prêché avec amour et respect.

Pierre mentionne que notre réponse devrait être à la fois dans les paroles et dans les actions qui les reflètent. Ce genre de confiance, de témoignage, dit-il, gagnera le respect des ennemis et prouvera que leurs raisons de nous attaquer sont sans fondement.

3. Ne pas souffrir pour les mauvaises raisons.

17Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal.

Il n'y a pas de gloire à souffrir pour le mal, la lâcheté ou la rébellion. Toutefois si quelqu'un souffre à cause du bien qu'il fait, son expérience, bien que déplaisante, plaît à Dieu. Il en explique la raison dans ce qui suit. C'était là la sorte de souffrance dont le Christ a fait l'expérience et qui a mené au salut de nos âmes.

18Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit,

Autrement dit, souffrir pour le bien produit des effets positifs.

Aux versets 19 à 22, il donne en exemple la souffrance du Christ qui, même si elle l'a mené à la mort, a produit des résultats positifs pour ceux qui croient.

19dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison, 20qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.
  1. Sa souffrance a causé Sa mort, mais Sa mort Lui a donné l'occasion de Se montrer aux incroyants qui avaient persécuté les croyants à cause de Lui par le passé.
  2. Pierre choisit Noé comme exemple de quelqu'un qui a souffert pour la droiture. Il explique que Noé est désormais justifié par le Christ qui prêche l'évangile aux esprits incrédules en enfer, non pas pour les sauver mais pour leur montrer qu'ils étaient dans l'erreur et que Noé et les autres hommes et femmes qui ont souffert vertueusement avaient raison.

Autrement dit, nous « allons » dans le monde entier prêcher l'évangile, mais Jésus peut aller partout, même dans la dimension spirituelle (l'enfer) pour proclamer l'évangile. Par conséquent, ceux qui souffrent pour le Christ peuvent être encouragés parce que quand Il reviendra, Il fera taire les moqueurs et les incrédules et confirmera que nous avions raison de croire et de souffrir pour Lui.

Un autre bénéfice de Sa souffrance…

21Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ, 22qui est à la droite de Dieu, depuis qu'il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis.

Sa souffrance prépare la scène pour Sa résurrection, Son ascension et Son exaltation au trône de grâce de Dieu. S'il avait refusé de souffrir, Il n'aurait pu s'asseoir sur le trône de Dieu et nous offrir la grâce du pardon reçue au baptême.

Pierre profite de l'occasion pour montrer que le baptême n'est pas une simple cérémonie ou un symbole, mais qu'il incarne la manière concrète dont le pardon du péché est obtenu par les souffrances du Christ.

Ne perdons pas de vue ici notre idée principale : nous devrions être prêts à souffrir pour le Christ parce que cela plaît à Dieu et produit des bénéfices spirituels. Jésus en est l'exemple :

  • Sa souffrance a prouvé à tous les incroyants (même dans la dimension spirituelle) qu'ils étaient dans l'erreur et que les croyants avaient raison.
  • Sa souffrance a payé pour le pardon de nos péchés à travers la foi exprimée dans les eaux du baptême.

Souffrir n'est jamais plaisant mais si nous partageons les souffrances du Christ, nous partagerons aussi Sa glorieuse résurrection, Sa glorification et Son exaltation.

4. Ne nous y méprenons pas

1Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, 2afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair. 3C'est assez, en effet, d'avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l'ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. 4Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient .5Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6Car l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit.

Quand les gens souffrent à cause de leur foi, c'est facile pour eux d'abandonner Jésus, et n'ayant nulle part d'autre où aller, ils retournent à leur style de vie précédent. Pierre leur rappelle que la grâce les a sortis du monde et sauvés du jugement à venir.

Nous ne devrions pas être dupes, les promesses de salut pour le fidèle et de condamnation pour l'infidèle sont toutes les deux véritables.

5. Ne lâchons pas

7La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. 8Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car la charité couvre une multitude de péchés. 9Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. 10Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu, 11Si quelqu'un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu; si quelqu'un remplit un ministère, qu'il le remplisse selon la force que Dieu communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen!

La souffrance, les obstacles de la foi, le péché et l'incrédulité des autres sont décourageants. Pierre exhorte ses lecteurs, passés et présents, à ne pas abandonner leur vie chrétienne quotidienne. Il mentionne plusieurs choses dans lesquelles persévérer en dépit de la souffrance :

  • demeurer sobres, ne pas nous abandonner à la panique ou à la dépression,
  • demeurer fervents en prière,
  • demeurer aimants et hospitaliers,
  • demeurer utiles, servant avec nos talents pour l'édification mutuelle l'un de l'autre.

Les temps difficiles et les persécutions n'ont pas à détruire notre attitude les uns envers les autres dans l'église, spécialement la persécution qui est causée par notre foi. Au contraire, souffrir pour le Christ produit habituellement une abondance de ces choses et aide l'église à croître.

6. Ne soyons pas surpris

12Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. 13Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. 14Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. 15Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. 16Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. 17Car c'est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu? 18Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l'impie et le pécheur? 19Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.

Pierre dit que si le Seigneur, qui était parfait et sans péché, a été maudit et tué, nous ne devrions pas être surpris quand Ses disciples sont persécutés. Il nous enseigne que Dieu permet notre souffrance pour Son dessein et pour notre bien :

  • Souffrir donne une occasion de tester ou d'examiner notre foi et notre maturité pour voir ce qui a besoin d'être fortifié. Sans test, les faiblesses sont difficiles à déterminer.
  • Souffrir donne une occasion de mieux révéler le Christ à ceux qui ne croient pas.
  • Souffrir pour le Christ est un privilège et une preuve de la présence de Dieu dans la vie du croyant. Après tout, les incroyants ne sont pas persécutés pour leur incrédulité.

Pierre termine cette section en rappelant qu'il parle de souffrir pour le Christ et non pas de souffrir à cause du péché. Souffrir pour le Christ est une partie nécessaire de la vie chrétienne et nous ne devrions pas en être surpris. Nous devrions nous réjouir et glorifier Dieu pour ce privilège puisque nous en comprenons le but, la nature et la bénédiction. Malheur à ceux qui ne connaissent pas la grâce de Dieu et qui ont désobéi à l'évangile. Imaginez leur souffrance !

En fin de compte, la manière de supporter la souffrance est d'avoir complète confiance en Dieu pour deux raisons :

  1. Il est fidèle. Il sera fidèle à Ses promesses de ne pas nous accabler au-delà de nos capacités et de nous ressusciter à la fin.
  2. Il est juste. En toute circonstance Il fera ce qui est bien.

Sommaire

Pierre explique que la grâce nous mène parfois à la souffrance, et que nous devons alors nous rappeler plusieurs choses :

  1. Ne craignons pas, Dieu est notre bouclier.
  2. Ne nous taisons pas, l'évangile est notre voix.
  3. Ne souffrons pas pour le mal, heureux ceux qui souffrent pour le Christ.
  4. Ne soyons pas dupes, Dieu punira les pécheurs.
  5. Ne lâchons pas, continuons à faire le bien.
  6. Ne soyons pas surpris, souffrir fait partie de la vie chrétienne.

À ces idées, j'en ajoute une septième :

7. Ne remettez pas à plus tard

Si vous endurez culpabilité et trouble à cause de vos péchés, n'hésitez pas à faire appel au nom de Jésus dans le baptême pour obtenir une conscience claire.

Si vous avez été craintif ou silencieux, séduit par le monde ou si vous avez délaissé la vie chrétienne à cause du péché ou du découragement, assurez-vous d'être restauré par les prières de l'église.

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