4.

Jésus: Seigneur de tout

Dans cette section, Marc présente quatre situations remarquables où ceux qui sont témoins de la puissance du Christ sont convaincus qu'Il est le Seigneur et le Sauveur.
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Dans notre étude de l'évangile de Marc, nous avons vu que Jésus a commencé à démontrer Sa nature et Ses capacités divines à travers Ses enseignements et Ses miracles. Les gens ordinaires et les chefs religieux réagissent fortement mais avec un mélange de foi et de scepticisme et beaucoup de dirigeants deviennent agressifs. Marc décrit sept occasions où ces scribes et ces pharisiens accusent Jésus de différents péchés, y compris d'être possédé par un démon. Après ces confrontations, Jésus continue à enseigner Ses disciples par des paraboles pour créer moins de tourment parmi les foules.

Dans les sept affrontements que Marc a décrits précédemment, il y avait scepticisme et incrédulité, et même des accusations. Dans la section qui suit, Jésus échangera avec des groupes de gens qui témoignent de Sa puissance et y répondent avec foi. Pour eux, Jésus est non seulement un excellent professeur et un faiseur de miracles, Il devient le Seigneur des situations désespérées.

Il règne sur la nature

35 Ce même jour, sur le soir, Jésus leur dit: Passons à l'autre bord. 36 Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait; il y avait aussi d'autres barques avec lui. 37 Il s'éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu'elle se remplissait déjà. 38 Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent, et lui dirent: Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons? 39 S'étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer: Silence! tais-toi! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. 40 Puis il leur dit: Pourquoi avez-vous ainsi peur? Comment n'avez-vous point de foi? 41 Ils furent saisis d'une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer?

Après une série d'enseignements et de guérisons miraculeuses, Jésus monte dans une barque avec Ses Apôtres pour traverser le lac de Galilée. Las de Son travail, Il s'endort sur un cousin. Une tempête s'élève et menace de couler le bateau. Ces hommes sont des pêcheurs de métier et savent manœuvrer dans des eaux tumultueuses; la tempête est sévère et ils réveillent Jésus non pas pour Son aide (après tout qu'est-ce qu'un charpentier ou un rabbi saurait faire dans une telle situation?), mais parce qu'Il dort et qu'ils se pensent sur le point de mourir.

Immédiatement Jésus calme la mer d'un mot et réprimande les Apôtres pour leur peur et leur manque de foi. Ce miracle les ébahit. Ils étaient absolument sans pouvoir et à la merci de cette tempête et par ce miracle Jésus démontre qu'Il a autorité sur les éléments naturels. Leur conclusion, sous-entendue, est que Dieu seul peut contrôler la nature selon Son bon vouloir et ils viennent tout juste d'être témoins d'un exploit extraordinaire accompli par Jésus.

Il règne sur le monde spirituel

1Ils arrivèrent à l'autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens. 2 Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d'un esprit impur. 3 Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. 4 Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le dompter. 5 Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. 6 Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, 7 et s'écria d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. 8 Car Jésus lui disait: Sors de cet homme, esprit impur! 9 Et, il lui demanda: Quel est ton nom? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. 10 Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. 11 Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. 12 Et les démons le prièrent, disant: Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. 13 Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer: il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer. 14 Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. 15 Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens; et ils furent saisis de frayeur. 16 Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux. 17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. 18 Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque lui demanda la permission de rester avec lui. 19 Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit: Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait, et comment il a eu pitié de toi. 20 Il s'en alla, et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous furent dans l'étonnement.

Aussitôt qu'ils atteignent l'autre côté du lac, ils font face à un homme possédé par un esprit impur. Jésus avait déjà chassé des démons mais certaines gens demeurent peu impressionnés parce que les prêtres et les pharisiens avaient aussi fait face à de telles situations. Cette fois-ci, par contre, Marc décrit un homme possédé par de nombreux démons (une légion) qui n'avait pu être guéri ou restreint par personne. Encore une fois, Jésus guérit simplement par Ses paroles et les esprits impurs sont chassés.

Cette guérison particulière comporte plusieurs faits intéressants:

  • Jésus a parlé avec les démons, probablement pour démontrer à l'homme et aux disciples qu'Il connaissait exactement le problème et qu'Il était sans crainte.
  • Jésus a envoyé les démons dans un troupeau de pourceaux, peut-être pour donner une preuve concrète à l'homme que les démons l'avaient vraiment quitté et qu'ils étaient physiquement ailleurs.
  • La destruction des pourceaux est souvent qualifiée de gaspillage, mais une vie humaine vaut bien plus qu'un troupeau d'animaux.

Les gens de la ville sont fâchés et apeurés. Ils ne demandent pas de compensation pour le troupeau, ils veulent seulement que Jésus quitte la région. Malheureusement, ils ne peuvent surmonter la destruction des animaux et réaliser ce qui vient réellement de se produire devant eux.

L'homme a son bon sens, il est vêtu et paisible après des années d'insanité et de tourment. Jésus est sur le point de partir et l'homme veut Le suivre mais le Seigneur lui dit d'aller dans la Décapole (la région des dix villes) et de proclamer la nouvelle de sa guérison. Plus tard, Jésus reviendra dans cette région et de larges foules l'accueilleront, largement dû au témoignage de cet homme.

Après avoir démontré à Ses disciples qu'Il a le pouvoir sur le monde naturel, Jésus leur montre aussi qu'Il a le pouvoir sur le monde spirituel. Il surmonte la nature dans le monde extérieur et les démons dans le monde intérieur. Le lecteur arrive à la conclusion que si Dieu seul a le pouvoir sur la nature et sur les démons, Jésus, par conséquent, doit être divin.

Il règne sur la maladie

21 Jésus dans la barque regagna l'autre rive, où une grande foule s'assembla près de lui. Il était au bord de la mer. 22 Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui, l'ayant aperçu, se jeta à ses pieds, 23 et lui adressa cette instante prière: Ma petite fille est à l'extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. 24 Jésus s'en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait. 25 Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans. 26 Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait, et elle n'avait éprouvé aucun soulagement, mais était allée plutôt en empirant. 27 Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement. 28 Car elle disait: Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie. 29 Au même instant la perte de sang s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. 30 Jésus connut aussitôt en lui-même qu'une force était sortie de lui; et, se retournant au milieu de la foule, il dit: Qui a touché mes vêtements? 31 Ses disciples lui dirent: Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui m'a touché? 32 Et il regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela. 33 La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s'était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité. 34 Mais Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix, et sois guérie de ton mal.

Marc combine ici deux histoires, chacune montrant l'attention de Jésus et Sa puissance. Il est d'abord confronté par un officiel important de la synagogue dont la fille est près de la mort. Il supplie Jésus de venir la guérir. Jésus accepte mais en chemin Il est interrompu par une femme qui touche secrètement le bord de Son vêtement espérant être guérie de sa propre maladie.

Cette femme souffrait d'hémorragie constante. Sa condition l'avait ruinée et, selon les rituels juifs, la rendait impure et l'empêchait donc d'aller au temple. Elle est guérie instantanément et Jésus la force à reconnaître sa maladie et le résultat de sa foi déclarant ainsi le miracle qui a pris place et sa condition qui lui permet désormais de retourner adorer au temple.

Sa maladie avait été traitée pendant des années sans succès; il ne s'agissait pas d'une maladie mentale ou spirituelle (comme être possédée d'un démon); c'était une maladie de nature uniquement féminine et Jésus la guérit sans une seule parole. Sa présence même confirme qu'Il est Seigneur.

Il règne sur la mort

35 Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner davantage le maître? 36 Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue: Ne crains pas, crois seulement. 37 Et il ne permit à personne de l'accompagner, si ce n'est à Pierre, à Jacques, et à Jean, frère de Jacques. 38 Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris. 39 Il entra, et leur dit: Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort. 40 Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'avaient accompagné, et il entra là où était l'enfant. 41 Il la saisit par la main, et lui dit: Talitha koumi, ce qui signifie: Jeune fille, lève-toi, je te le dis. 42 Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Et ils furent dans un grand étonnement. 43 Jésus leur adressa de fortes recommandations, pour que personne ne sût la chose; et il dit qu'on donnât à manger à la jeune fille.

Marc continue sa narration avec l'histoire de la petite fille du chef de la synagogue. Quelqu'un annonce qu'elle est morte et le père est près de l'accepter. Jésus renouvelle son espoir en lui disant de croire et de ne pas avoir peur. Quand il arrive à la maison, les pleureuses sont là ainsi qu'une foule de gens qui se moquent de Jésus quand Il annonce que l'enfant n'est pas morte mais qu'elle dort. Il prend avec Lui seulement ceux qui croient (les Apôtres et les parents) pour qu'ils soient témoins de ce miracle formidable. Encore une fois, Marc démontre que Jésus règne sur un autre ennemi terrible, la mort même.

Ces quatre épisodes établissent que Jésus a la puissance divine de surmonter les choses sur lesquelles l'homme n'a traditionnellement aucun pouvoir: la nature, le monde spirituel, la maladie et la mort. En conclusion, Dieu Seul possède et peut démontrer une telle puissance et par conséquent Jésus doit être divin!

Le ministère de Jésus s'étend — 6.1-56

Jusqu'à maintenant Marc décrit dans son évangile des incidents isolés de la prédication et des miracles de Jésus ainsi que les différentes réactions qu'ils provoquent. Toutefois avec le temps, Son ministère s'étend et Marc décrit ce développement et la réaction des gens à l'expansion de Sa popularité.

La patrie de Jésus

1Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent. 2 Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l'entendirent étaient étonnés et disaient: D'où lui viennent ces choses? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses mains? 3 N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? et ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous? Et il était pour eux une occasion de chute. 4 Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. 5 Il ne put faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il imposa les mains à quelques malades et les guérit. 6 Et il s'étonnait de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages d'alentour, en enseignant.

La nouvelle de Ses enseignements et de Ses miracles atteint Sa patrie avant Lui. Le peuple répond avec scepticisme (comment quelqu'un d'ici peut-il faire ces choses remarquables?). Ils mentionnent même que Jésus est le fils du charpentier local et l'un de ses nombreux enfants. Cette fois c'est Jésus qui est étonné de leur incrédulité et à cause de celle-ci Il fait très peu de miracles et de guérisons dans Sa ville mais Il continue à enseigner dans leurs synagogues. Il a été envoyé pour prêcher la bonne nouvelle et Il le fait sans l'accompagner de miracles.

Il envoie les douze

7 Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. 8 Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n'est un bâton; de n'avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; 9 de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. 10 Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu. 11 Et, s'il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage. 12 Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance.

Il y a beaucoup à faire et Jésus envoie Ses Apôtres pour reproduire et multiplier Son ministère:

  • Il leur donne la capacité de faire des miracles.
  • Il leur donne la charge de prêcher.
  • Il leur donne des instructions quant à leur conduite et à leur ministère.
    • Il leur donnera ce dont ils ont besoin et ils ne doivent rien prendre de plus avec eux.
    • S'ils sont rejetés, ils doivent quitter le lieu où ils sont.
    • Ils doivent demeurer là où ils seront reçus, sans quêter de porte à porte.

C'était-là une phase importante de l'apprentissage en vue de leur ministère futur.

Jésus et Hérode

14 Le roi Hérode entendit parler de Jésus, dont le nom était devenu célèbre, et il dit: Jean Baptiste est ressuscité des morts, et c'est pour cela qu'il se fait par lui des miracles. 5 D'autres disaient: C'est Élie. Et d'autres disaient: C'est un prophète comme l'un des prophètes. 16 Mais Hérode, en apprenant cela, disait: Ce Jean que j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité. 17 Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, et l'avait fait lier en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce qu'il l'avait épousée, 18 et que Jean lui disait: Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. 19 Hérodias était irritée contre Jean, et voulait le faire mourir. 20 Mais elle ne le pouvait; car Hérode craignait Jean, le connaissant pour un homme juste et saint; il le protégeait, et, après l'avoir entendu, il était souvent perplexe, et l'écoutait avec plaisir. 21 Cependant, un jour propice arriva, lorsque Hérode, à l'anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée. 22 La fille d'Hérodias entra dans la salle; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille: Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. 23 Il ajouta avec serment: Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. 24 Étant sortie, elle dit à sa mère: Que demanderais-je? Et sa mère répondit: La tête de Jean Baptiste. 25 Elle s'empressa de rentrer aussitôt vers le roi, et lui fit cette demande: Je veux que tu me donnes à l'instant, sur un plat, la tête de Jean Baptiste. 26 Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il ne voulut pas lui faire un refus. 27 Il envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d'apporter la tête de Jean Baptiste. 28 Le garde alla décapiter Jean dans la prison, et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. 29 Les disciples de Jean, ayant appris cela, vinrent prendre son corps, et le mirent dans un sépulcre.

À ce point, la célébrité de Jésus atteint le roi de la région et Marc donne à ses lecteurs de l'information au sujet d'Hérode (c'est l'une des rares fois où il le fait dans son évangile). Hérode et ses fils avaient gagné le pouvoir dans la région à travers une connivence politique avec Rome. Le Hérode actuel (Hérode Antipas) était le fils du roi qui avait fait tuer les enfants à Bethléhem et dans les environs dans un effort d'éliminer Jésus quand Il était bébé (Matthieu 2.16).

Hérode Antipas avait abandonné sa femme et s'était enfui avec Hérodias (qui était déjà mariée à son frère Philippe) lors d'une visite à Rome. Jean Baptiste avait dénoncé cette union et il avait ainsi menacé la position d'Hérodias comme reine. Hérode avait fait emprisonner Jean mais continuait à écouter sa prédication parce qu'il était familier avec les lois et les coutumes juives, et il comprenait ce que Jean enseignait.

Pendant un festin donné à ses hauts fonctionnaires en l'honneur de son anniversaire de naissance, Hérode est séduit par la fille d'Hérodias qui danse pour lui et il promet avec serment de lui donner toute chose qu'elle lui demandera. Manipulée par sa mère, elle demande l'exécution de Jean Baptiste et pour éviter tout embarras, Hérode fait décapiter Jean. Quand Jésus fait Son entrée en scène et développe une foule de disciples même supérieure à celle de Jean, Hérode imagine qu'Il est la réincarnation de Jean Baptiste dont la mort le hante.

Marc utilise ce récit d'un événement passé pour présenter un personnage important de l'époque et aussi pour décrire les circonstances qui ont mis fin au ministère de Jean Baptiste qu'il avait présenté plus tôt dans son livre. C'est aussi une manière d'expliquer la croissance du ministère de Jésus.

Jésus et Ses disciples — 6.30-56

Les évangiles de Matthieu et de Jean contiennent de longs passages où Jésus enseigne à Ses Apôtres, leurs questions et Ses réponses. L'approche de Marc est différente; il montre Jésus qui enseigne aux Apôtres par Ses actions, par des exemples, en les envoyant prêcher et en écoutant leurs récits des événements. Nous en voyons des exemples aux versets 30 à 56.

La retraite

30 Les apôtres, s'étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. 31 Jésus leur dit: Venez à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d'allants et de venants, et ils n'avaient même pas le temps de manger. 32 Ils partirent donc dans une barque, pour aller à l'écart dans un lieu désert.

À leur retour après leur première mission, le Seigneur essaie de les amener à l'écart pour une période de repos et de rafraîchissement. Marc écrit qu'ils sont désireux de Lui raconter tout ce qu'ils ont fait.

Le rallye

33 Beaucoup de gens les virent s'en aller et les reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança au lieu où ils se rendaient. 34 Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. 35 Comme l'heure était déjà avancée, ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; 36 renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s'acheter de quoi manger. 37 Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Irions-nous acheter des pains pour deux cents deniers, et leur donnerions-nous à manger? 38 Et il leur dit: Combien avez-vous de pains? Allez voir. Ils s'en assurèrent, et répondirent: Cinq, et deux poissons. 39 Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte, 40 et ils s'assirent par rangées de cent et de cinquante. 41 Il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. 42 Tous mangèrent et furent rassasiés, 43 et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons. 44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes.

Ce qui commence comme une retraite finit en rallye alors que des foules se réunissent par milliers pour entendre Jésus. Ses miracles et Ses enseignements, en plus du récent circuit de prédication des Apôtres, ont attiré la population qui désire maintenant voir et entendre Jésus en personne. Il est désormais limité à des lieux à l'écart et ne peut aller dans les villes achalandées parce que Hérode l'épie alors les foules viennent à Lui.

Ici nous voyons Jésus nourrir les gens de deux manières:

  1. Il les nourrit spirituellement par Sa prédication.
  2. Il les nourrit physiquement de manière surnaturelle en multipliant les pains et les poissons.

Il enseigne aussi deux leçons importantes à Ses Apôtres:

  1. Les hommes ont à la fois des besoins physiques et spirituels que les Apôtres doivent satisfaire en tant que ministres.
  2. Jésus peut combler abondamment tous ces besoins.

Sans Lui, il n'y avait que cinq pains et deux poissons, mais avec Lui, il y a une surabondance. Les Apôtres ont servi et ils ont fait des miracles pendant leur premier tour mais Jésus leur rappelle qu'Il est la source de toutes ces choses et non pas eux.

Marcher sur l'eau

45 Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. 46 Quand il l'eut renvoyée, il s'en alla sur la montagne, pour prier. 47 Le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. 48 Il vit qu'ils avaient beaucoup de peine à ramer; car le vent leur était contraire. À la quatrième veille de la nuit environ, il alla vers eux, marchant sur la mer, et il voulait les dépasser. 49 Quand ils le virent marcher sur la mer, ils crurent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris; 50 car ils le voyaient tous, et ils étaient troublés. Aussitôt Jésus leur parla, et leur dit: Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez pas peur! 51 Puis il monta vers eux dans la barque, et le vent cessa. Ils furent en eux-même tout stupéfaits et remplis d'étonnement; 52 car ils n'avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était endurci.

Même après tous les miracles dont ils ont été témoins et ceux qu'ils ont faits eux-mêmes, les Apôtres démontrent ici qu'ils sont lents à saisir. Jésus les envoie à l'autre côté du lac par eux-mêmes et Il renvoie les foules. Les Apôtres se trouvent encore une fois dans une tempête mais n'ont pas encore fait appel à Lui et quand ils le voient marcher sur l'eau, ils ont peur. Ces hommes L'ont vu maîtriser tout élément naturel et spirituel et ont entendu Ses enseignements et pourtant ils ne saisissent toujours pas la conclusion à laquelle tout cela mène. Non pas qu'Il est un homme qui peut faire des miracles, mais qu'Il est le divin Fils de Dieu. Chacun de ces signes les amènent lentement à cette réalisation.

D'autres miracles

53 Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de Génésareth, et ils abordèrent. 54 Quand ils furent sortis de la barque, les gens, ayant aussitôt reconnu Jésus, 55 parcoururent tous les environs, et l'on se mit à apporter les malades sur des lits, partout où l'on apprenait qu'il était. 56 En quelque lieu qu'il arrivât, dans les villages, dans les villes ou dans les campagnes, on mettait les malades sur les places publiques, et on le priait de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous ceux qui le touchaient étaient guéris.

Quand ils atteignent l'autre côté du lac, Marc décrit de manière presque désinvolte les nombreux autres miracles que Jésus continue à faire. Sa présence seule produit maintenant des guérisons. Les Apôtres, qui sont encore témoins de cette grande démonstration de puissance, commencent enfin à saisir qui Jésus est vraiment.

Sommaire

Après ce point dans l'évangile de Marc, Jésus fera moins de miracles. Les deux chapitres suivants décriront davantage de confrontations avec Ses ennemis et les derniers miracles-clés qu'Il fera, mais l'essence de l'enseignement sera désormais centré sur la préparation de Ses disciples à comprendre et à accepter deux vérités essentielles :

  1. Sa véritable identité: Fils de Dieu et Messie.
  2. Sa véritable mission: la croix.
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